Né le 12 mars 1899 à Bellerive-sur-Allier (Allier), exécuté le 23 mai 1944 à Ludwigsburg (Bade-Wurtemberg, Allemagne) ; agriculteur ; résistant du réseau SR Alliance.

Auguste Randier était le fils d’Antoine et de Louise Marie Carra, cultivateurs. Il se maria le 16 septembre 1922 à Charmeil (Allier) avec Jeanne Saint-André et il eut trois enfants, Gaston, Odette et Andrée.
Il fut mobilisé et affecté au 171e régiment d’Infanterie le 16 avril 1918 puis au 152e régiment d’infanterie. Il participa à l’occupation de la Rhénanie du 14 octobre 1919 au 21 mars 1921 puis fut démobilisé.
Auguste Randier était cultivateur comme ses parents et il s’installa avec son épouse à Charmeil au lieudit Le Domaine Neuf, comme propriétaire exploitant.
Il entra dans la Résistance en novembre 1942 au réseau Alliance, comme agent de renseignements et de transmissions du secteur de Vichy "Asile", dirigé par le général Raynal, avec le pseudonyme "Ortolan" et le matricule "V 140".
Il fut arrêté par la Gestapo à Charmeil, le 20 avril 1943, suite à l’infiltration du réseau par le contre-espionnage ennemi et à dénonciation. Il était accusé notamment de détenir un dépôt d’armes pour la Résistance. Le général Raynal lui avait effectivement confié une arme et des munitions. Son épouse, son fils Gaston et son neveu Jean Jourget furent arrêtés avec lui. Jeanne Randier fut relâchée fin mai, son neveu fut déporté mais revint des camps, tandis que Gaston Jean Randier, déporté également mourut au camp de Dora (Allemagne) le 12 janvier 1945.
Auguste Randier fut incarcéré à la prison de Vichy jusqu’au 1er mai puis à la « Malcoiffée », à Moulins et transféré le 26 mai au camp de Compiègne, d’où il fut déporté le 17 décembre 1943 vers Kehl, avec 123 autres membres d’Alliance. Il fut incarcéré à la prison de Bruchsal puis transféré à celle de Freiburg-im-Breisgau (Bade-Wurtemberg) le 31 janvier 1944.
Le dossier d’accusation du 18 novembre 1943 fut transmis par le Tribunal du peuple au Tribunal de guerre du Reich qui y apposa la mention "NN" (Nacht und Nebel-Nuit et Brouillard). Auguste Randier fut jugé à Freiburg le 16 février 1944 par le 3e Senat du Tribunal de guerre, présidé par le juge Karl Schmauser et condamné à mort pour espionnage au profit d’une puissance ennemie. Le jugement fut confirmé le 17 mars 1944 par l’amiral Max Bastian, président du Tribunal et la grâce ayant été refusée le 19 avril par le Führer Adolf Hitler, Auguste Randier fut transféré aussitôt à la prison de Ludwigsburg (Bade-Wurtemberg).
À l’aube du 23 mai 1944, 16 détenus dont Auguste Randier furent réveillés plus tôt qu’à l’habitude et écoutèrent courageusement le jugement lu en allemand et en français. Après avoir vu un prêtre et pour l’un d’eux, un pasteur protestant, ils burent un café avant d’être conduits en camion dans une clairière, à trois kilomètres de Ludwigsburg, au champ de tir de Poppenweiler. Selon le "Mémorial de l’Alliance" pendant qu’ils étaient liés aux poteaux d’exécution ils firent preuve d’un extraordinaire sang-froid et s’interpellèrent en criant « À très bientôt au ciel » puis la salve retentit au moment de l’amen du Pater prononcé par le prêtre.
Leurs corps furent aussitôt placés dans des cercueils et inhumés dans la dignité au cimetière juif de Ludwigsburg.
Il fut homologué après la guerre comme chargé de mission de 3e classe de la DGER (Direction générale des études et recherches) avec le grade de sous-lieutenant.
Il obtint la carte de "Déporté Résistant" à titre posthume le 12 octobre 1955.
Il obtint la mention "Mort pour la France" le 11 avril 1946 et la mention "Mort en déportation" par arrêté du 2 décembre 1996.
Il fut décoré de la Médaille militaire, de la Croix de guerre 1939-1945 et de la Médaille de la Résistance.
Son nom figure sur la stèle commémorative 1939-1945 de Bellerive-sur-Allier et sur le monument aux morts de Charmeil (Allier).
Sources

SOURCES : Dossier DAVCC 21 P 481 004.— Marie-Madeleine Fourcade L’Arche de Noé Réseau "Alliance" 1940-1945 Plon 1968.— Auguste Gerhards Tribunal du 3e Reich, archives historiques de l’armée tchèque, à Prague, Le Cherche Midi, Paris 2014. — Livre Mémorial des Déportés de Francede la F.M.D. tome 1.— AFMD Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l’Allier.— Mémorial de l’Alliance, 1948.— Mémorial Genweb.— État civil.

Jean-Louis Ponnavoy

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