Né le 17 novembre 1919 à Nancy (Meurthe-et-Moselle), exécuté sommairement le 24 novembre 1944 à Blittersdorf (Bade-Wurtemberg, Allemagne) ; commis du trésor ; résistant du réseau SR Alliance.

André Rérolle était le fils de Gustave Louis, négociant et de Marie Alice Louise Yvonne Arth. Il fut adopté par la nation suite au jugement du Tribunal civil de Nancy du 8 février 1933. Il était célibataire.
Ancien élève de l’école primaire supérieure de Nancy André Rérolle devint commis du trésor à la perception de Maxéville (Meurthe-et-Moselle). Entré aux chantiers de jeunesse de Rumilly (Haute-Savoie), il en fut libéré le 31 janvier 1941. En février 1941, il entra à l’annexe de la trésorerie générale du Puy-de-Dôme, à Vichy et il en fut nommé chef le 6 janvier 1943. Il entra en juin 1943 au réseau de renseignements militaires "Alliance", comme agent de renseignements et de sécurité, avec le pseudonyme "Cartouche" et le matricule "X86".
Il fut arrêté, probablement sur dénonciation, le 21 septembre 1943, à Marcenat (Puy-de-Dôme) et interné à la prison militaire de la caserne du 92e RI, à Clermont-Ferrand puis le 22 octobre à la prison militaire de Moulins, "La Mal-Coiffée", d’où il fut transféré le 29 à la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne). Il fut déporté au départ de Paris le 16 décembre 1943 et transféré à la prison de Rastatt (Bade-Wurtemberg) pour espionnage et aide aux puissances alliées avec la classification "NN" (Nacht und Nebel- Nuit et Brouillard).
Le 24 novembre 1944 le trio Julius Gehrum, chef de l’AST III, Erwin Schœnner, kriminalkommissar et Reinhard Brunner, kriminalsekretär, qui avait sévi la veille à Kehl arriva à Rastatt et sortit de leur cellule 12 détenus dont André Rerolle pour les conduire à proximité du petit village de Blittersdorf (Bade-Wurtemberg, Allemagne) où ils les exécutèrent deux par deux d’une balle dans la nuque près d’un pont de bois et jetèrent leurs corps dans les eaux du Rhin.
Il fut homologué comme agent P2 des FFC (Forces françaises combattantes) et chargé de mission de 3e classe de la DGER (Direction études générales et recherches) avec le grade de sous-lieutenant.
Il fut décoré à titre posthume de la Médaille de la Résistance française par décret du 31 mars 1947 et de la Légion d’honneur par décret du 7 novembre 1958.
Il obtint la mention "Mort pour la France" le 14 mai 1948 et la mention "Mort en déportation" par arrêté du 31 juillet 1997, ainsi que le titre de "Déporté résistant" par décision du 9 septembre 1954.
Son nom figure sur la plaque du monument commémoratif "À la Mémoire des agents du réseau Alliance" au Pont de Kehl, à Strasbourg et sur la plaque commémorative du lycée Cyfflé de Nancy (Meurthe-et-Moselle).
Sources

SOURCES : Dossier DAVCC 21 P 530 459.— Auguste Gerhards Tribunal du 3e Reich, archives historiques de l’armée tchèque, à Prague, Le Cherche Midi, Paris 2014.— Livre Mémorial des Déportés de France de la F.M.D. tome 1.— AFMD Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l’Allier.— Mémorial de l’Alliance, 1948.— Mémorial Genweb.— État civil.

Jean-Louis Ponnavoy

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