Né le 23 octobre 1912 à Chauvigny (Vienne), mort en action le 10 juillet 1944 à Ciron (Indre) ; manœuvre, tailleur de pierres ; résistant AS de la Vienne, maquis Baptiste.

Fernand Audidier était le fils d’Henri, Paulin Audidier (né le 25 septembre 1886 à Saint-Martial, Vienne), carrier et de Charlotte, Armande Turbault (née le 14 juillet 1889 à Chauvigny). Ses parents se marièrent à Chauvigny le 10 janvier 1910 et Fernand fut l’aîné de leurs 11 enfants, nés entre 1912 et 1930. Son père mobilisé entre août 1914 et janvier 1919 au 20ème Régiment d’Artillerie de Poitiers reprit à la fin de la guerre son métier de carrier à Chauvigny dans l’une des grandes exploitations de la pierre de Chauvigny. Fernand Audidier se maria à la mairie de Clichy (Seine, aujourd’hui Hauts-de-Seine) le 30 novembre 1935 avec Anna, Berthe Renou. Mais l’année suivante en 1936 il fut recensé résidant avec sa femme à Chauvigny. Il était domicilié rue des Barrières, voisin de ses parents qui y résidaient également avec 10 de leurs enfants. Fernand Audidier était alors tailleur de pierres et son père toujours carrier.
Il s’engagea dans la Résistance, avec son frère Raymond (né le 16 décembre 1918 à Chauvigny) et avec plusieurs carriers et tailleurs de pierre de Chauvigny, ce qui tend à montrer l’existence d’un engagement collectif au sein de ce groupe ouvrier de la ville. Il rejoignit dans le secteur de Chauvigny le maquis AS « Baptiste », appartenant au groupement Gilles (commandant Ferron). Début juin 1944 le groupe Baptiste s’installa dans une zone boisée en bordure de la route départementale 54 allant de Chauvigny à Leignes-sur-Fontaine (Vienne) à quelques kilomètres du département de l’Indre.
Début juillet, le groupe décrocha dans l’Indre avec celui du commandant Gilles afin d’échapper à une attaque allemande menaçante et s’installa à la ferme des Descends, commune de Ciron (Indre). Le 10 juillet 1944 une colonne allemande quitta son cantonnement au nord de Poitiers et se dirigea vers Le Blanc (Indre) pour attaquer les maquis de la Vienne qui s’étaient réfugiés dans ce secteur de l’Indre. Au Blanc la colonne allemande, accompagnée par des miliciens se divisa en trois groupes et le combat contre les maquis dura toute la journée. L’attaque de la ferme des Descends s’acheva, en raison de l’impréparation du maquis et de la supériorité militaire allemande, par un massacre dont Fernand Audidier fut l’une des victimes. Selon la déclaration du 11 juillet de Paul Bérode, médecin à Bélâbre (Indre) : « Soldat des Forces françaises de l’intérieur (FFI) il fut tué au combat le 10 juillet 1944 vers 8h, lors de l’attaque des soldats allemands en nombre supérieur, au lieu-dit des Descends, commune de Ciron ».
Il obtint la mention mort pour la France et fut homologué adjudant FFI. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Chauvigny (Vienne). Il figure également sur les monuments commémoratifs du 10 juillet 1944 aux Descends et à Bélâbre ainsi que sur la plaque commémorative, dans la salle de conseil de la mairie de Chauvigny, dédiée « aux Victimes des Guerres - Tous conflits, autres que 1914-1918 ».
Bélâbre, Ciron, Lignac (10 juillet 1944)
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Vienne (état civil, registre matricule, recensements) — SHD Vincennes GR 16 P 21967 (à consulter) — site VRID (Vienne, Résistance, Internement, Déportation). — Mémoire des Hommes — Mémorial GenWeb. — État civil, acte n° 43 du registre des décès de Bélâbre (Indre).

Michel Gorand, Michel Thébault

Version imprimable