Né le 24 juin 1922 à Bouzonville (Moselle), mort en action le 10 juillet 1944 à Ciron (Indre) ; ouvrier agricole ; résistant AS de la Vienne, maquis Baptiste.

Charles Engler était le fils de Jean, Georges Engler et de Marie Henry son épouse. Ses parents s’étaient mariés le 16 septembre 1909 à Bouzonville. Il avait des frères et sœurs plus âgés dont son frère aîné, François, Simon né le 8 juillet 1910 à Bouzonville. En 1939, il y exerçait avec son frère la profession de charretier.
Bouzonville fit en septembre 1939 partie des communes de Moselle, situées en « zone rouge » (en avant de la ligne Maginot) évacuées selon un plan prévu à l’avance, lors de la déclaration de guerre. Le vendredi 1er septembre 1939, le préfet fit parvenir aux mairies de la "zone rouge" l’ordre d’évacuation, exécutoire le jour même et le lendemain. Transportés pour la plupart par train jusque dans le département de la Vienne selon un plan préparé de longue date, les réfugiés furent répartis dans différentes communes. La famille Engler fut accueillie à Chauvigny (Vienne) où elle s’installa 8, rue Jean Jaurès. En septembre 1940, la plus grande partie de la population déplacée regagna la Moselle, par choix mais aussi parce que le rapatriement des réfugiés Mosellans revêtait pour l’occupant allemand une grande importance idéologique et économique, mais les deux frères Sander, François et Charles restèrent à Chauvigny. François Engler se maria à Chauvigny le 7 novembre 1942 avec une jeune chauvinoise, Jeanne Gond (née le 18 avril 1920 à Chauvigny). Ils eurent deux enfants Solange, née le 18 mars 1943 et Françoise, née le 4 avril 1944.
Charles Engler s’engagea dans la Résistance, avec un autre jeune originaire de Bouzonville réfugié à Chauvigny Henri Sander, au sein du maquis AS « Baptiste », appartenant au groupement Gilles (commandant Ferron). Début juin 1944 le groupe Baptiste s’installa dans une zone boisée en bordure de la route départementale 54 allant de Chauvigny à Leignes-sur-Fontaine (Vienne) à quelques kilomètres du département de l’Indre.
Début juillet, le groupe décrocha dans l’Indre avec celui du commandant Gilles afin d’échapper à une attaque allemande menaçante et s’installa à la ferme des Descends, commune de Ciron (Indre). Le 10 juillet 1944 une colonne allemande quitta son cantonnement au nord de Poitiers et se dirigea vers Le Blanc (Indre) pour attaquer les maquis de la Vienne qui s’étaient réfugiés dans ce secteur de l’Indre. Au Blanc la colonne allemande, accompagnée par des miliciens se divisa en trois groupes et le combat contre les maquis dura toute la journée. L’attaque de la ferme des Descends s’acheva, en raison de l’impréparation du maquis et de la supériorité militaire allemande, par un massacre dont Charles Engler fut l’une des victimes. Selon la déclaration du 11 juillet de Paul Bérode, médecin à Bélâbre (Indre) : « Soldat des Forces françaises de l’intérieur (FFI) il fut tué au combat le 10 juillet 1944 vers 8h, lors de l’attaque des soldats allemands en nombre supérieur, au lieu-dit des Descends, commune de Ciron ».
Il obtint la mention mort pour la France et fut homologué FFI. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Chauvigny (Vienne). Il figure également sur les monuments commémoratifs du 10 juillet 1944 aux Descends et à Bélâbre ainsi que sur la plaque commémorative, dans la salle de conseil de la mairie de Chauvigny, dédiée « aux Victimes des Guerres - Tous conflits, autres que 1914-1918 ».


Bélâbre, Ciron, Lignac (10 juillet 1944)
Sources

SOURCES : SHD Vincennes GR 16 P 209752 et SHD Caen AVCC AC 21 P 180113 (à consulter) — Arch. Dép. Moselle (état civil) — Arch. Dép. Vienne, dossier 22 W 198 (allocations aux réfugiés), dépouillement des archives et notes Loïc Richard. — Mémoire des Hommes — mémorial genweb. — État civil Chauvigny et acte n°37 du registre des décès de Bélâbre (Indre).

Michel Gorand, Michel Thébault

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