Né le 6 septembre 1921 à Bazoges-en-Pareds (Vendée), mort en action le 10 juillet 1944 à Ciron (Indre) ; ouvrier agricole ; résistant AS de la Vienne, maquis Marcel.

Albert Philippeau était le fils d’Henri, Eugène, Albert Philippeau (né le7 septembre 1883 à Bazoges-en-Pareds), tailleur de pierres et d’Henriette, Mélanie, Marie, Victorine Pelletreau (née le 1er mars 1901à Saint-Mars-des-Prés, Vendée). Ses parents s’étaient mariés le 3 juin 1908 à Bazoges-en-Pareds, et avaient eu un premier enfant, une fille Jeanne, née le 21 juillet 1910 (et décédée le 27 octobre 1930 à 20 ans). Henri Philippeau fut mobilisé en août 1914 d’abord dans l’infanterie puis à partir décembre 1916 dans des groupes d’aviation. Démobilisé le 11 mars 1919, il reprit à Bazoges-en-Pareds son métier de tailleur de pierres avec son père et son frère. Albert naquit en 1921 avant deux autres sœurs, Madeleine en 1927 et Anne Marie en 1929. Au recensement de 1936, à peine âgé de 15 ans, Albert Philippeau était déjà placé comme domestique agricole à Frogère, commune de Bazoges-en-Pareds chez Mme. Ducept.
Célibataire, domicilié officiellement à Bazoges-en-Pareds, il s’engagea dans la Résistance dans le département de la Vienne, dans des circonstances qui restent à déterminer (réfractaire au STO réfugié dans un département proche ?). Il rejoignit le maquis AS « Marcel », appartenant au groupement Gilles (commandant Ferron). Ce maquis du nom de son chef Marcel Maujean se constitua après le 6 juin 1944. Le groupe s’installa d’abord dans les bois dits de la Petite Ville sur la commune de Journet puis à Béthines (à quelques kilomètres de Saint-Savin) dans l’est du département de la Vienne à la limite de l’Indre.
Début juillet, les maquis Baptiste et Marcel aux ordres du commandant Gilles décrochèrent dans l’Indre toute proche afin d’échapper à une attaque allemande menaçante et se réfugièrent les 7 et 8 juillet dans la forêt de la Luzeraise, à l’est de Bélâbre, au "Terrier-Porcher" et aux "Descends". Le 10 juillet 1944 une colonne allemande quitta son cantonnement au nord de Poitiers à Bonneuil-Matours et se dirigea vers Le Blanc (Indre) pour attaquer les maquis de ce secteur de l’Indre. Au Blanc la colonne allemande, accompagnée par des miliciens se divisa en trois groupes et le combat contre les maquis dura toute la journée. L’attaque de la ferme des Descends s’acheva, en raison de la supériorité militaire allemande, par un massacre dont Albert Philippeau fut l’une des victimes. Selon la déclaration du 11 juillet de Paul Bérode, médecin à Bélâbre (Indre) : « Soldat des Forces françaises de l’intérieur (FFI) il fut tué au combat le 10 juillet 1944 vers 8h, lors de l’attaque des soldats allemands en nombre supérieur, au lieu-dit des Descends, commune de Ciron ».
Il obtint la mention « Mort pour la France ». Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Bazoges-en-Pareds (Vendée) et figure également sur les monuments commémoratifs du 10 juillet 1944 aux Descends et à Bélâbre.


Bélâbre, Ciron, Lignac (10 juillet 1944)
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Vendée (état civil, registre matricule, recensements) —SHD Caen AC 21 P 133422 — Résistance Indre et vallée du Cher, G Guéguen-Dreyfus et B Lehoux, 1972. — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb — État civil, acte n° 56 du registre des décès de Bélâbre (Indre).

Michel Gorand, Michel Thébault

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