Né le 25 septembre 1923 à Bossay-sur-Claise (Indre-et-Loire), exécuté sommairement le 10 juillet 1944 à Bélâbre (Indre) ; cheminot à Poitiers (Vienne) et au Blanc (Indre) ; résistant Résistance Fer et maquis AS de la Vienne (maquis Baptiste).

Lionel Bordessolles était le fils d’André Bordessolles poseur à la Compagnie du Paris-Orléans et de Germaine Goineau garde barrière à la même compagnie de chemins de fer. Son père né le 9 novembre 1892, lui-même fils d’un employé des chemins de fer fut mobilisé en août 1914 dans la continuité de son service militaire dans un régiment d’artillerie et ne fut démobilisé que le 27 août 1919 après 6 ans sous les drapeaux. Entré comme cantonnier à la Compagnie des Chemins de fer d’Orléans, il fut d’abord en poste à Saint-Julien-l’Ars (Vienne). Il se maria le 29 novembre 1919 à Preuilly-sur-Claise (Indre-et-Loire) avec Germaine Goineau. Le couple vint s’installer à Bossay-sur-Claise où naquit Lionel en 1923. Au recensement de 1926, la famille habitait au lieu-dit La Drageonnière, commune de Bossay-sur-Claise où Germaine Bordessolles était garde-barrière tandis que son mari était poseur de voies. En 1928, la famille déménagea pour Le Blanc (Indre), résidant dans les années 30 à la maisonnette du Paris-Orléans au lieu-dit La Bussardière. Lionel Bordessolles s’engagea à 18 ans le 13 janvier 1942 dans l’armée d’armistice, dans le train des équipages. Il fut démobilisé dès décembre 1942 suite à l’invasion de la zone libre en novembre 1942 et à la dissolution qui s’en suivit de l’armée d’armistice. Il entra alors comme son père et son grand père aux Chemins de Fer devenant aide-ouvrier auxiliaire au dépôt SNCF de Poitiers (Vienne). Il se maria avec Éliane, Renée Didier et un fils posthume naquit en novembre 1944. Il était domicilié à la maisonnette du dépôt du Blanc (Indre) ville où résidaient ses parents.
Il s’engagea au printemps 1944 dans la résistance, au sein de Résistance Fer (dossier SHD Vincennes) puis dans le maquis AS Baptiste de la Vienne. Pierre Blanchier (pseudonyme « Baptiste ») maréchal des Logis-Chef au 6e Régiment du Génie au Blanc (Indre) de 1940 à 1942 dans l’armée d’armistice puis après la dissolution de celle-ci, agent d’assurances à la Compagnie Générale d’Assurances à Chauvigny reçut la charge le 6 juin 1944 de former un maquis à partir du groupe qu’il avait recruté dans la clandestinité, dont sans doute Lionel Bordessolles, maquis rattaché au groupement Gilles, secteur B de la Vienne et qui devint le maquis Baptiste. Le groupe comprenant au départ environ 80 hommes, s’installa dans une zone boisée en bordure de la route départementale 54 allant de Chauvigny à Leignes-sur-Fontaine (Vienne) à quelques kilomètres du département de l’Indre.
Lionel Bordessolles fut arrêté par les miliciens qui le remirent aux autorités allemandes le 30 juin 1944, suite à la découverte de documents révélant son engagement dans le maquis. Il fut détenu dix jours à la maison d’arrêt de la Pierre-levée à Poitiers. Interrogé par la SIPO-SD, il parla pas. Début juillet, le groupe Baptiste dut décrocher de la Vienne dans le département de l’Indre voisin avec celui du commandant Gilles afin d’échapper à une attaque allemande menaçante et s’installa à la ferme des Descends, commune de Ciron (Indre). Le 10 juillet 1944 une colonne allemande accompagnée de miliciens quitta son cantonnement au nord de Poitiers et se dirigea vers Le Blanc (Indre) pour attaquer les maquis de la Vienne qui s’étaient réfugiés dans ce secteur de l’Indre. Lionel Bordessolles fut sorti de la prison et emmené avec la colonne de répression. On peut supposer que son appartenance au groupe Baptiste était connue des services allemands ainsi que la localisation précise du maquis Baptiste. Au Blanc la colonne allemande, accompagnée par des miliciens se divisa en trois groupes et le combat contre les maquis dura toute la journée.
Le soir du 10 juillet 1944, Lionel Bordessolles fut exécuté sommairement vers 19h30 à Paillet, commune de Bélâbre, avec d’autres maquisards, blessés ou faits prisonniers lors de l’attaque du maquis par les soldats allemands et les miliciens.
Il obtint la mention mort pour la France et fut homologué FFC (Forces Françaises Combattantes) au titre de Résistance Fer et FFI. Il reçut également le titre d’Interné-Résistant (DIR) le 28 mai 1964. Il fut fait à titre posthume chevalier de la Légion d’Honneur, et reçut la Croix de Guerre avec palme. Son nom est inscrit sur le monument aux morts du Blanc ainsi que sur le monument commémoratif du 10 juillet 1944 à Bélâbre. Il figure enfin sur la plaque apposée par la SNCF en gare de Poitiers et son nom a été donné à une rue du Blanc pour honorer sa mémoire.


Bélâbre, Ciron, Lignac (10 juillet 1944)
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Indre (état civil, registre matricule, recensements) — SHD Vincennes GR 16 P 73798 (à consulter) — Thomas Fontaine (sous la dir.), Cheminots victimes de la répression 1940-1944, Paris, Perrin/SNCF, 2017, p. 219 — Renseignements communiqués par Yves Gaitanaros (26/05/2018). — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb — État civil de Bélâbre, acte n° 50 du registre des décès de 1944.

Michel Gorand, Michel Thébault

Version imprimable