Né le 15 juillet 1905 à Lyon (IIe arr., Rhône), massacré le 20 avril 1944 à Dardilly (Rhône) ; employé

Émile Picotin, fils naturel de Marie Antoinette Damas, naquit au 1 rue de la Charité. Sa mère était alors domestique à Écully (Rhône). Le 30 juillet 1906, il fut reconnu par Benoît Denis Barthélémy Picotin. Son père, conscrit depuis le 16 novembre 1904, fut libéré de ses obligations militaires le 8 décembre 1906. Il se retira chez ses parents au 50 rue de l’Hôtel de ville (Lyon). Le 14 avril 1908, à Lyon (IIe arr.), Benoît Picotin, employé, demeurant 50 rue de l’Hôtel de ville, se maria avec Marie Antoinette Damas, sans profession, demeurant 7 rue de Sèze (Lyon, Vie arr.), légitimant ainsi Émile Picotin. A partir de mai 1908, Benoît Picotin demeura au 7 rue de Sèze avec sa femme et son fils. En novembre 1908, les Picotin s’installèrent au 22 rue Sully (Lyon, Vie arr.).
Benoît Picotin fut mobilisé en août 1914. Il fut incorporé dans le 159e régiment d’infanterie. Tué le 11 mai 1915, à 10 heures, au bois de Berthonval (Pas-de-Calais), sur le champ de bataille, il fut déclaré Mort pour la France. Émile Picotin obtint la qualité de pupille de la Nation après jugement du Tribunal civil de Lyon en date du 14 juin 1919. En 1920, son père fut décoré de la médaille militaire et de la croix de guerre avec étoile d’argent à titre posthume.
Après-guerre, Émile Picotin demeura avec sa mère 22 rue Sully. Il ne fit pas son service militaire pour cause de maladie. Il fut employé de bureau en 1925, employé chez un notaire en 1926, employé au Printemps en 1936. En 1938, il était courtier en meubles et résidait 24 rue Mercière à Lyon (IIe arr.).
Après décision de la commission de réforme du 20 janvier 1940, Émile Picotin fut considéré apte au service et, le 15 avril 1940, il fut affecté au 504e dépôt de chars de combat à Lyon.
En 1944, il demeurait 1 rue du Port du Temple à Lyon (IIe arr.). Il était célibataire et employé de magasin. Il fut arrêté en janvier 1944 et incarcéré à la prison de Montluc (Lyon, Rhône).
Le 20 avril 1944, des soldats allemands conduisirent Émile Picotin au lieu-dit le Dodin, à Dardilly (Rhône), avec cinq autres détenus de Montluc. Vers 20h30, les six hommes furent exécutés à coups de mitraillettes dans un chemin encaissé reliant le chemin du Dodin au chemin de Parsonge.
Vers 21 heures, des gendarmes alertés par les habitants du Dodin découvrirent les corps. En l’absence d’éléments permettant l’identification des victimes, ils firent la description précise de chaque cadavre. Émile Picotin fut décrit comme suit : « La victime d’une taille de 1m.75 a les cheveux très bruns le front haut et vertical, le nez rectiligne, la moustache brune coupée à l’américaine. Elle est vêtue d’un complet de couleur bleu-marine usagé, chaussé de souliers bas marrons avec chaussettes marron, le tout en mauvais état, d’une chemise de couleur grise, d’un chandail marron, vert entrelacé et d’une ceinture de cuir jaune. Dans la poche intérieure gauche de la veste, nous découvrons un peigne de poche de couleur marron. Nous remarquons trois traces de balles à la tempe droite. Cette victime paraît être âgée de 45 ans environ. »
Le 21 avril, le cadavre d’Émile Picotin fut transféré à l’Institut médico-légal de Lyon où il prit le numéro 151. On trouva sur lui « un morceau d’imprimé en provenance de Tribunal Militaire », un porte-monnaie en cuir et un étui à cigarettes en cuir marron. Le 28 novembre 1944, son corps fut identifié par son beau-père, Roch Giletti, demeurant 22 rue Sully.
Voir la monographie du lieu d’exécution
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Rhône, 3808W886, 3335W22, 3335W14, 3460W3, 1RP1063, 1RP1999, 6MP579, 6MP542, 6MP624, 6MP721. — Arch. Mun. Lyon, acte de décès de Benoît Picotin, acte de mariage de Benoît Picotin et Marie Antoinette Damas. — Journal officiel de la République française, Lois et décrets, 24 novembre 1920. — Mémoire des Hommes. — État civil

Jean-Sébastien Chorin

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