Né le 1er janvier 1917 à Bussières (Loire), fusillé le 8 septembre 1944 à Luze (Haute-Saône) ; compagnon de France ; résistant du réseau SR Alliance.

Louis De Clercq était le fils du comte Charles Gabriel Esprit Guillaume De Clercq et de Colette Louise Marie Josèphe Desvernay. Il était célibataire et demeurait à Sumène (Gard) ; son frère Charles-Henri De Clercq (1922 – 1970) également résistant, fut conseiller général du Gard et maire de Sumène de 1953 à 1970.
Il participa aux Compagnons de France, où il était chef, un mouvement de jeunesse fondé après l’armistice de juin 1940 par Henri Dhavemas et qui reçut le soutien de Vichy. Ce mouvement qui garda une certaine indépendance vis-à-vis du pouvoir de Vichy s’en détacha clairement après l’invasion de la zone sud en novembre 1942 et la création du STO au début 1943. Beaucoup de ses membres entrèrent dans la Résistance en 1943. Louis De Clercq s’engagea alors dans le réseau de renseignements militaires Alliance, sous le pseudonyme de "Bazin", comme capitaine radio au sous réseau des Druides de Georges Lamarque, dont il fut l’un des adjoints.
En septembre, il passa par Verdun où se trouvait le groupe de Marie-Madeleine Fourcade, et rejoignit son chef Georges Lamarque, qui était parti sur les arrières des lignes allemandes, apportant avec lui des ordres et de l’argent.
Le 8 septembre 1944, dans le village de Luze (Haute-Saône) près de Belfort, Louis de Clercq et ses deux camarades, Georges Lamarque et Clément Defer étaient occupés à passer des messages codés et à préparer un parachutage pour le soir. Un détachement appartenant à la division SS « Das Reich », occupa soudainement le petit village. Repérés par l’ennemi qui possédait des voitures radiogoniométriques et encerclés, ils comprirent rapidement que toute résistance était inutile et pour éviter des représailles contre les villageois, ils se rendirent vers 15h00. Interrogés pendant quatre heures, ils furent emmenés dans un verger tout proche et fusillés dans la soirée, vers 19h30, selon le témoignage d’une habitante de la commune et de l’ancien maire de celle-ci. Trois fermes du village furent incendiées et le pilote de l’avion chargé du parachutage vit les flammes et fit demi-tour.
Il était titulaire de la Croix de guerre 1939-1945.
Louis de Clercq fut homologué comme agent P2 et chargé de mission de 1ère classe aux Forces françaises combattantes (FFC) avec le grade de capitaine.
Il fut inhumé sur place ainsi que ses deux compagnons dans une fosse commune au lieu-dit "Les Trois Terres", à Luze et repose aujourd’hui dans la sépulture familiale au cimetière communal à Sumène (Gard).
Il obtint la mention "Mort pour la France" le 2 août 1946. Son nom figure sur les monument aux morts de Genouilleux (Ain), de Sumène (Gard), de Luze (Haute-Saône) et sur le monument commémoratif du square Georges-Lamarque, à Paris 14e arrondissement.
Sources

SOURCES : Dossier DAVCC Caen.— Maurice Pasquelot "Les dossiers secrets de la Marine Londres-Vichy 40-44", Paris 1977.— Mémorial de l’Alliance, 1948.— Mémorial GenWeb.— État civil, acte de décès mairie de Luze.

Jean Louis Ponnavoy, Michel Thébault

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