Né le 24 mai 1922 à Tours (Indre-et-Loire), exécuté sommairement le 7 septembre 1943 au Bois du Thouraud, commune de Maisonnisses (Creuse) ; ouvrier imprimeur ; résistant « Ceux de Libération – Vengeance », CDLL Action.

Jean Pierre Maître-Allain était le fils aîné de Jules Joseph Maître-Allain, marchand forain et de Mariette Guilly. Ses parents s’étaient mariés le 8 août 1921 à Bourges (Cher). Son père, né le 1er mars 1899 à Saint-Servan (Ile-et-Vilaine), marchand forain, était le fils d’un maître de port de Boulogne-sur-Mer). Sa mère, née le 28 février 1901 à Bordeaux (Gironde), était la fille de Jean Guilly et Anne Glassner, marchand forains, domiciliés à Bourges. Ses parents eurent un deuxième fils Robert né en avril 1924 à Tours. Célibataire, domicilié à Tours avec ses parents au début des années 40, Jean Pierre Maître-Allain y exerçait la profession d’ouvrier imprimeur. Vraisemblablement requis au début 1943 pour le STO, il décida d’y échapper, se réfugia en Creuse et s’engagea dans la résistance.
Dans le même temps, au printemps 1943, les réquisitions pour le STO amenèrent un certain nombre de jeunes creusois à tenter d’y échapper. Le hasard des circonstances conduisit plusieurs jeunes guérétois à prendre contact avec un dentiste de Guéret Mr. Georges Lévêque (exerçant également à Sardent en Creuse) appartenant au mouvement de résistance « Ceux de Libération - Vengeance ». Il était en relation avec la direction parisienne du mouvement, en particulier Yves Chabrol, un des fondateurs, pharmacien à Paris, mais né à Ahun (Creuse) et qui lui-même avait conservé des liens personnels et familiaux à Guéret et dans le secteur de Sardent. Ce mouvement dont l’objectif premier n’était pas la lutte armée décida de favoriser la constitution d’un maquis sur les communes de Sardent et Maisonnissses pour assurer un refuge aux jeunes réfractaires. A l’été 1943, ce maquis regroupa entre 15 et 20 jeunes résistants. Jean Pierre Maître Allain, réfractaire au STO, entra le 1 août 1943 « avec le grade de soldat » (dossier DAVCC op. cit.) dans le maquis en voie de formation au bois du Thouraud sur la commune de Maisonnisses.
Le maquis fut rapidement repéré pas les services de renseignements allemands qui organisèrent le 7 septembre 1943 une opération de répression. L’abri où se trouvaient les jeunes maquisards fut encerclé, ceux qui tentèrent de fuir et parmi eux Jean Pierre Maître Allain furent abattus, un lancer de grenade contraignit les autres à se rendre. Les morts et les blessés (achevés par les troupes allemandes) furent regroupés dans l’abri, que les militaires allemands détruisirent à l’explosif. Son corps fut transféré et inhumé après la guerre dans le carré des corps restitués du cimetière communal de Corbeil-Essonnes où ses parents résidaient alors.
Il obtint la mention Mort pour la France en juin 1949 et reçut à titre posthume en 1957 le grade de sous-lieutenant des Forces françaises combattantes de l’intérieur. Il reçut également à titre posthume la Médaille de la Résistance par décret du 31 mars 1947. Son nom figure sur le monument commémoratif de Maisonnisses (Creuse) et sur le mémorial de la Résistance creusoise à Guéret (Creuse). Il figure également sur une plaque commémorative dans le hall d’entrée de l’Hôtel de Ville de Corbeil-Essonnes.
Sources

SOURCES : SHD Caen AVCC cote 21 P 81579 et SHD Vincennes GR 16 P 385767 (nc)— Dép. Cher (état civil)— Christophe Moreigne Le massacre du bois du Thouraud ARSVHRC bulletin n° 42 mars 2009, disponible sur le site Creuse Résistance — Marc Parrotin mémorial de la résistance creusoise Ed. Verso 2000 — Journal La Montagne 7 septembre 2015 — mémorial genweb — Photographies du site aujourd’hui et des monuments.

Michel Thébault

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