Né le 17 juillet 1920 à Saint-Martin-du-Bois, aujourd’hui commune nouvelle de Segré-en-Anjou-Bleu (Maine-et-Loire) ; massacré le 7 août 1944 à Azé (Mayenne) ; ouvrier agricole ; victime civile.

Pierre BRUNEAU
Pierre BRUNEAU
Pierre Antoine GOMEZ photographie sous licence d’usage CC BY-NC-SA 2.0.
Marié et père d’un enfant en bas âge (6 mois), Pierre Bruneau résidait avec sa famille Route de Saint-Michel-de-Feins, à Daon (Mayenne).

Depuis quelques jours, des rumeurs circulèrent concernant l’avance des Américains vers la Mayenne, confirmées par la fébrilité des Allemands dans la région. C’est ainsi qu’ils minèrent le pont de Daon dans la nuit du 5 au 6 août 1944. Pierre Bruneau quitta alors son épouse très tôt le matin du dimanche 6 août afin d’aller prendre des nouvelles de ses parents au château de Magnanne où il fut employé. Il traversa le pont de Daon, comme à l’accoutumée et apprit plus tard qu’il venait de sauter à 10h30. Il passa donc la nuit chez ses parents.

Le 7 août, inquiet pour son épouse et son bébé, il n’eut qu’une idée : les rejoindre. Il savait que le pont de Château-Gontier avaient été réparé par les américains et crut, peut-être, que la route d’Azé à Daon via Coudray ne présentait plus de danger. Il fut, hélas, intercepté par les SS non loin d’Azé et enfermé dans une maison de Coudray où il rejoignit Marcel Gustave Guédon*, récemment arrêté lui aussi.

Mal gardés, ils s’évadèrent et revinrent vers Château-Gontier à travers champs. Ils arrivèrent harassés en fin d’après-midi à la ferme du Domaine, située au bord de la route menant à Azé. La fermière, Madame Piquet, leur donna à boire et à manger et leur conseilla de rester car un poste allemand était installé à 150 mètres de là, à Ingrandes (Maine-et-Loire).

Voulant absolument rentrer, la fermière leur indiqua un chemin de terre, contournant Ingrandes et menant vers une petite route et un carrefour conduisant au Nord, vers le Petit Bertru, à Azé. Arrivés à ce carrefour, ils se trompèrent probablement de direction et furent capturés quelques heures avant leur exécution en soirée avec deux autres civils à la hauteur de la propriété d’Ingrandes. Son corps fut retrouvé le 8 août par la 5e division d’infanterie US lors de l’avance américaine d’Azé à Coudray.
Son nom figure sur la stèle commémorative d’Azé, à Château-Gontier-sur-Mayenne et sur les plaques commémoratives dans l’église Saint Germain, à Daon (Mayenne).
Sources

SOURCES :Service historique de la Défense, AVCC, Caen, Cote AC 21 P 319862 (nc).— Michel Desrues, Magali Even, Mémorial de la Mayenne 1940-1945. Fusillés, massacrés morts aux combats de la Libération, Direction départementale de l’ONACVG de la Mayenne, 2001.— Mémorial Genweb.

Michel Desrues, Magali Even

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