CAMUS Pierre
Né le 26 janvier 1915 à La Petite Verrière (Saône-et-Loire), mort en action le 7 juin 1944 à Guéret (Creuse) ; militaire de l’École de la Garde de Guéret ; résistant FFI - AS.
Il s’engagea en octobre 1941 comme élève-garde à la 5ème légion de la Garde (escadron 1/5 de Limoges). Marié avec Adèle Ficinski il était alors domicilié à Limoges. Titularisé six mois plus tard comme garde à cheval, il suivit son unité (tandis que son épouse restait à Limoges), l’escadron 1/5, commandée par le capitaine Jouan lorsqu’elle fut détachée à Guéret(Creuse) lors de la mise en place de l’École de la Garde, fin 1943 – début 1944.
L’École de la Garde créée par une décision du ministère de l’intérieur de Vichy le 29 octobre 1943, était la seule école militaire subsistant sous autorité française. Elle ouvrit ses portes le 24 novembre 1943, à la caserne des Augustines à Guéret (Creuse), après de longues tractations entre le général directeur de la Garde et les autorités d’occupation. Ayant pour mission la formation d’élèves officiers, d’élèves gradés et de gardes, ses effectifs totaux étaient à la veille du 6 juin 1944, d’environ 500 hommes, ce qui en faisait la seule force militaire d’importance du département de la Creuse.
Le 7 juin 1944, Albert Fossey, alias commandant François, dirigea la première libération de Guéret à la tête des maquis de la Creuse. Il obtint grâce à ses contacts personnels avec le directeur des études, le commandant Corberand, le ralliement à la Résistance de la majorité des effectifs de l’école. Les élèves-gardes et Pierre Camus parmi eux participèrent à la libération de Guéret au côté des FFI. Après avoir pris le contrôle de la plus grande partie de la ville, les FFI s’attaquèrent aux trois points de résistance des Allemands et de la Milice. Un premier assaut contre la Kommandantur, installée dans l’hôtel Saint-François, place Bonnyaud échoua. L’escadron 1/5 du commandant Jouan fut chargé de prêter main-forte aux FFI. Un peloton auquel appartenait Pierre Camus réussit à s’infiltrer à l’arrière de l’hôtel à proximité de la cour. La citation jointe à la Médaille militaire attribuée en 1950 précise : « Pierre Camus a été tué au moment où il se découvrait pour lancer une grenade ».
Il obtint le 14 février 1945 la mention Mort pour la France et son nom figure sur le monument aux morts de Limoges (Haute-Vienne). Il figure aussi sur le mémorial de la résistance creusoise à Guéret ainsi que sur la plaque « in memoriam » de la caserne de gendarmerie de Guéret (aujourd’hui caserne Bongeot). Il reçut à titre posthume le 21 juin 1950 la Médaille militaire « pour services de guerre exceptionnels ». Son nom a été choisi par la 210ème promotion de l’école des sous-officiers de gendarmerie de Montluçon (Allier). Une plaque sur l’ancien hôtel Saint-François, place Bonnyaud à Guéret, rappelle sa mémoire.
SOURCES : Philippe Davadie, Les Saint-cyriens du premier escadron de l’école de la Garde de Guéret, Mémoire de DEA, École Pratique des Hautes Études 2004 — René Castille, Guy Avizou, Christophe Moreigne, Pascal Plas. La Creuse pendant la seconde guerre mondiale Le Puy Fraud 2012 — Amicale des cadets de l’École de la Garde — Mémorial genweb — Mémoire des Hommes.
Michel Thébault