Né le 26 janvier 1915 à La Petite Verrière (Saône-et-Loire), mort en action le 7 juin 1944 à Guéret (Creuse) ; militaire de l’École de la Garde de Guéret ; résistant FFI - AS.

Il était le fils de Jules, Eugène Camus cultivateur à La Petite-Verrière en Saône-et-Loire, et de Rosa, Clémentine Boyard. Il exerça vraisemblablement auprès de ses parents la profession de cultivateur, jusqu’à ses vingt ans, date de son recrutement militaire. Il s’engagea alors en octobre 1935 au 2ème Régiment de chasseurs d’Afrique, stationné en Algérie dans l’Oranais. Il y accomplit trois ans et demi d’engagement promu au grade de brigadier. Il renouvela en mai 1939 son contrat d’engagement, affecté au 9ème Régiment de dragons. Celui-ci fut dissous à Épernay le 23 août 1939, donnant naissance à plusieurs unités dont le 3ème GRDI (groupe de reconnaissance divisionnaire) auquel fut affecté Pierre Camus. Son unité appartenant à la 12ème DIM (division d’infanterie motorisée), il participa aux combats de la campagne 1939 – 1940. Le 10 mai 1940, la division en réserve du grand quartier général et stationnée dans la région de Saint Quentin reçut dans le cadre de la manœuvre Dyle, l’ordre de passer en Belgique. Le 3ème GRDI partant de Maubeuge occupa le secteur de Temploux (Belgique) puis participa aux violents combats sur la frontière belge. Lors de la retraite générale des forces française encerclées dans le nord de la France, le 3ème GRDI participa aux combats de la poche de Lille du 25 au 30 mai 1940, l’unité étant chargée de la défense rapprochée du Poste de commandement du général Molinié à Haubourdin (Nord). Ce sont lors de des derniers combats, le 31 mai 1940 que Pierre Camus fut blessé à Haubourdin et fait prisonnier. Il reçut la Croix de guerre 1939 – 1945 avec citation à l’ordre de la division. Sans doute libéré dès l’été 40 pour raisons sanitaires, il fut démobilisé le 25 août 1940.
Il s’engagea en octobre 1941 comme élève-garde à la 5ème légion de la Garde (escadron 1/5 de Limoges). Marié avec Adèle Ficinski il était alors domicilié à Limoges. Titularisé six mois plus tard comme garde à cheval, il suivit son unité (tandis que son épouse restait à Limoges), l’escadron 1/5, commandée par le capitaine Jouan lorsqu’elle fut détachée à Guéret(Creuse) lors de la mise en place de l’École de la Garde, fin 1943 – début 1944.
L’École de la Garde créée par une décision du ministère de l’intérieur de Vichy le 29 octobre 1943, était la seule école militaire subsistant sous autorité française. Elle ouvrit ses portes le 24 novembre 1943, à la caserne des Augustines à Guéret (Creuse), après de longues tractations entre le général directeur de la Garde et les autorités d’occupation. Ayant pour mission la formation d’élèves officiers, d’élèves gradés et de gardes, ses effectifs totaux étaient à la veille du 6 juin 1944, d’environ 500 hommes, ce qui en faisait la seule force militaire d’importance du département de la Creuse.
Le 7 juin 1944, Albert Fossey, alias commandant François, dirigea la première libération de Guéret à la tête des maquis de la Creuse. Il obtint grâce à ses contacts personnels avec le directeur des études, le commandant Corberand, le ralliement à la Résistance de la majorité des effectifs de l’école. Les élèves-gardes et Pierre Camus parmi eux participèrent à la libération de Guéret au côté des FFI. Après avoir pris le contrôle de la plus grande partie de la ville, les FFI s’attaquèrent aux trois points de résistance des Allemands et de la Milice. Un premier assaut contre la Kommandantur, installée dans l’hôtel Saint-François, place Bonnyaud échoua. L’escadron 1/5 du commandant Jouan fut chargé de prêter main-forte aux FFI. Un peloton auquel appartenait Pierre Camus réussit à s’infiltrer à l’arrière de l’hôtel à proximité de la cour. La citation jointe à la Médaille militaire attribuée en 1950 précise : « Pierre Camus a été tué au moment où il se découvrait pour lancer une grenade ».
Il obtint le 14 février 1945 la mention Mort pour la France et son nom figure sur le monument aux morts de Limoges (Haute-Vienne). Il figure aussi sur le mémorial de la résistance creusoise à Guéret ainsi que sur la plaque « in memoriam » de la caserne de gendarmerie de Guéret (aujourd’hui caserne Bongeot). Il reçut à titre posthume le 21 juin 1950 la Médaille militaire « pour services de guerre exceptionnels ». Son nom a été choisi par la 210ème promotion de l’école des sous-officiers de gendarmerie de Montluçon (Allier). Une plaque sur l’ancien hôtel Saint-François, place Bonnyaud à Guéret, rappelle sa mémoire.
Sources

SOURCES : Philippe Davadie, Les Saint-cyriens du premier escadron de l’école de la Garde de Guéret, Mémoire de DEA, École Pratique des Hautes Études 2004 — René Castille, Guy Avizou, Christophe Moreigne, Pascal Plas. La Creuse pendant la seconde guerre mondiale Le Puy Fraud 2012 — Amicale des cadets de l’École de la Garde — Mémorial genweb — Mémoire des Hommes.

Michel Thébault

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