Né le 1er mars 1891 à Ancenis (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), exécuté sommairement le 1er septembre 1944 au camp de Natzweiler-Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin) ; représentant de commerce ; résistant réseau SR Alliance.

Fernand Rézeau vers 1924
Fernand Rézeau vers 1924
Serge Rézeau.
Fernand Rézeau était le fils de Auguste René Dominique, lieutenant au 64e régiment d’infanterie, âgé de 29 ans et de Marie Blanche Françoise Houssin, sans profession, âgée de 35 ans. En 1911, lors du recrutement pour l’armée, il etait employé de commerce à Nantes. Exempté de service militaire et non mobilisé en 1914, il fut malgré tout appelé au service armé en mai 1917. Affecté dans un premier temps à la 9ème section de commis ouvriers militaires, il fut muté en avril 1918 au 5ème Régiment de dragons, puis au 11ème Train des équipages. Exempté de la présence au front, il fit toute la fin de la guerre dans le service intérieur et fut démobilisé en août 1919. Il se maria le 30 septembre 1919 à Paris VIIe arr., avec Marguerite Eveline Marie Baudouy.
Domicilié d’abord à Niort (Deux-Sèvres) dans les années 20, il s’installa vers 1930 à la Roche-sur-Yon, rue Delille, où il exerça la profession de métreur-vérificateur des bâtiments fonciers. Il était, semble-t-il dans les années 1940, représentant de commerce. Il entra dans la Résistance comme agent de liaison et refuge sur la région sud-ouest "Hangar" et le secteur Vendée du réseau de renseignements militaires Alliance. Son métier lui permettant de sillonner la région, il fut chargé de la transmission des courriers et son domicile servit de refuge à des agents du réseau.
Il fut arrêté le 7 janvier 1944 et transféré par convoi en direction de Strasbourg puis du camp de Schirmeck où il fut interné au block 10 avec les autres hommes du réseau le 29 avril. Le 5 mai 1944 la Gestapo de Strasbourg adressa un dossier d’accusation concernant également Robert Gontier, Mathieu Saint-Jouan, Jean Métayer, Martial Poupeau, Justinien Gillaizeau et Auguste Blandin, au Tribunal de guerre du Reich, qui y apposa les tampons « secret » et « affaire concernant des détenus » ainsi que la mention « NN » (Nacht und Nebel-Nuit et Brouillard).
Les inculpés furent remis sans jugement le 10 septembre 1944 à la disposition de la Gestapo de Strasbourg. Il était déjà trop tard, car devant l’avance des alliés les 106 membres du réseau Alliance détenus à Schirmeck, dont Fernand Rézeau, avaient été sur ordre venant du Haut commandement de la Wehrmacht (OKW) à Berlin, transférés en camionnette par fournées de 12 vers le camp de concentration du Struthof, où ils furent dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944, abattus d’une balle dans la nuque à la salle des exécutions puis incinérés dans le four crématoire du camp.
Il obtint la mention Mort pour la France, et fut déclaré "Mort en déportation" par arrêté du 29 janvier 2014. Son nom est inscrit sur la plaque commémorative du réseau S.R. Alliance au camp de concentration du Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin). Il figure également sur le monument aux morts de La Roche-sur-Yon (Vendée) et sur le Mémorial de l’Alliance à Paris, 1er arr. (Seine). Sur ces deux monuments figure à ses côtés son fils Serge Aimé René Rézeau (né en 1923), membre au côté de son père du réseau Alliance, arrêté avec lui le 7 janvier 1944. Déporté au camp de Schirmeck, il fit partie des dix membres du réseau transférés au camp de Wolfach (près de Fribourg). Il fut ensuite déporté au camp de Dachau où il mourut le 6 février 1945 (il fut déclaré "Mort en déportation" par le même arrêté du 29 janvier 2014).
Sources

SOURCES : Arch. Dep. Loire-Atlantique (registre matricule) — Marie-Madeleine Fourcade "L’Arche de ¨Noé", Éd. Fayard 1968. — Auguste Gerhards "Tribunal du 3e Reich", Archives historiques de l’armée tchèque, à Prague, éditions du Cherche-Midi, Paris 2014. —"Livre Mémorial des Déportés de France" de la F.M.D. tome 2. — Wikipédia "Réseau Alliance" et "camp de concentration de Natzweiler-Struthof".— Mémorial GenWeb. — État civil.

Jean-Louis Ponnavoy, Michel Thébault

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