Né le 16 septembre 1920 à Saint-Amand-Jartoudeix (Creuse), exécuté sommairement le 17 juillet 1944 au lieu-dit Faye Froide, commune de Châtelus-le-Marcheix (Creuse) ; cultivateur ; résistant FTPF.

Lucien Chambraud était le fils de Joseph Chambraud et de Marie Berger, cultivateurs à Pradaule, commune de Saint-Amand-Jartoudeix. Ses parents s’étaient mariés le 9 avril 1912 à Saint-Amand-Jartoudeix et un premier enfant Fernand naquit en 1913. Son père fut ensuite mobilisé en août 1914 dans un régiment d’artillerie et ne fut démobilisé que le 29 mars 1919. Au recensement de 1926 de Saint-Amand-Jartoudeix, la famille résidait au lieu-dit Vergnioux, les parents étant tous deux ouvriers agricoles. Après Lucien né en 1920 était née une fille Léa en 1925. La famille déménagea fin 1929 et vint s’installer à Chatelus-le-Marcheix. Au recensement de 1936 la famille résidait au lieu-dit Boissieux, Lucien Chambraud étant alors ouvrier agricole chez son père cultivateur. Marc Parrotin qui fit pour son livre Le mémorial de la résistance creusoise (op. cit.) des enquêtes de terrain, indique que Camille Chambraud, « célibataire, orphelin de père, était en 1944 un jeune paysan exploitant une ferme à Boissieux, comme de Châtelus-le-Marcheix ». Son attestation d’appartenance aux FFI établie en janvier 1948 précise qu’il s’engagea dans la résistance le 15 mai 1944, au sein de la 2102ème compagnie FTP, appartenant au sous-secteur B de la Creuse et sous les ordres du capitaine Daniel (Daniel Leylavergne). Ce maquis, l’un des premiers du secteur, s’était installé dès le second semestre 1943 aux Grands Bois, dans la forêt de Mérignat, située entre Châtelus-le-Marcheix et Montboucher (Creuse). Camille Chambraud participa sans doute avec sa compagnie, le 7 juin 1944 à la première libération de Guéret. Le 9 juin, la compagnie parvint à se replier aux Grands Bois en échappant à l’encerclement programmé par l’État-major allemand.
A la mi-juillet 1944, des éléments de la brigade Jesser, une formation militaire allemande, composée d’éléments disparates de la Wehrmacht, des SS et de divers services de police, entra en Creuse pour organiser la répression contre les forces de la Résistance. L’une des colonnes (colonne rapide du commandant Coqui, régiment de sécurité motorisé n°1000) entra dans le département et se dirigea vers les secteurs de Bourganeuf et d’Aubusson. Le 1er bataillon du régiment 1000 (commandant Vonalt) installa à Bourganeuf (Creuse) son PC opérationnel. A partir du 16 juillet en particulier, le commandement fit rayonner ses compagnies à partir de la ville avec l’objectif d’accrocher les groupes de maquisards présents dans le sud de la Creuse pour les éliminer. Le 17 juillet 1944, un détachement allemand précédé d’une cinquantaine de cyclistes parvint sur la commune de Châtelus-le-Marcheix, dans les hameaux de Boissieux et de Villemonteix. Un affrontement violent se produisit avec un escadron de l’école de la Garde replié dans ce secteur. Le même jour, à proximité du château de Villemonteix, au lieu-dit Faye Froide, Camille Chambraud fut arrêté par une unité allemande et aussitôt exécuté sur place.
Il obtint la mention Mort pour la France et son nom figure sur le monument aux morts de Châtelus-le-Marcheix, sur la stèle du Pont de Murat (Commune de Saint-Dizier-Leyrenne) ainsi que sur le mémorial de la Résistance creusoise à Guéret. Une stèle a été dressée à sa mémoire à Faye Froide, commune de Châtelus-le-Marcheix sur le lieu de son exécution.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Creuse (état civil, registre matricule, recensements) — Marc Parrotin Le temps du Maquis, Histoire de la Résistance en Creuse Ed. Verso 1984 et Mémorial de la Résistance creusoise Ed. Verso 2000 — site de l’amicale de l’école de la Garde — mémorial genweb — Site Mémoire des Hommes. — État civil.

Michel Thébault

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