Né le 30 avril 1923 à Paris (Xe arr.), exécuté sommairement le 25 mai 1944 à Lantilly (Côte-d’Or) ; traminot, marin et cheminot ; résistant FFI au maquis Henri-Bourgogne.

Roger Gobert était le fils de Joseph Alexis, employé, âgé de 27 ans et de Henriette Nopveux, ménagère, âgée de 23 ans. Ses parents étant décédés, il fut élevé par sa tante Simone Buhler. Il était célibataire.

Il travailla au métro de Paris puis s’engagea dans la marine où il fut affecté à la base de Toulon (Var). Après l’invasion de la zone libre en novembre 1942, il entra à la SNCF aux Laumes (Côte-d’Or) et la quitta en septembre 1943 pour rejoindre la Résistance au maquis FFI Henri-Bourgogne commandé par Henri Camp*, à Semur-en-Auxois. Il portait le grade de caporal et le pseudonyme "La Vague".

Au début du mois de mai 1944, après plusieurs actions de sabotage ou de combats, le maquis qui se déplaçait souvent, s’installa dans le bois de Dandarge, situé dans un triangle formé par les communes de Lantilly, Champ-d’Oiseau et Millery, entre Semur-en-Auxois et Montbard (Côte-d’Or). L’endroit étant devenu peu sûr Henri Camp décida de le faire replier sur la montagne de Cras, à quelques kilomètres en face. Le déménagement eut lieu clandestinement dans la nuit du 24 au 25 mai et le premier voyage s’effectua sans encombre. Une équipe dut retourner au campement initial pour ramener le reste du matériel (armes, munitions, provisions, marmites, tentes, etc.) mais fatigués, les 26 résistants qui la constituaient décidèrent de se reposer sur place malgré les ordres reçus de ne pas s’attarder.

Le 25 mai 1944, vers six heures du matin, ils furent encerclés par plusieurs centaines de soldats allemands et russes de l’armée Vlassov, accompagnés de felgendarmes de Montbard commandés par le feldwebel Max Raucker, de sinistre réputation, et de miliciens. Ils durent se rendre et après avoir été interrogés et fouillés, ils furent flagellés au nerf de bœuf, torturés puis 23 d’entre eux furent abattus et 3 autres déportés. Une partie d’entre eux fut massacrée dans la forêt de Dandarge. Leurs cadavres furent retrouvés en partie dévêtus, dépouillés de leurs affaires personnelles et défigurés par leurs assassins. Selon Jean Mercuzot, maire de Lantilly, dans une lettre adressée à Simone Buhler, tante de Roger, le 5 mars 1945 il "n’a pas du être martyrisé, car il se trouvait dans un groupe qui a succombé au début de l’attaque."

Son ancien chef, le capitaine Poirier attesta qu’"il a participé à toutes les actions du groupe : sabotages (batteuses, voies ferrées, lignes électriques, matériel ennemi), parachutages, liaisons" et que "par son exemple, il a constamment été un excellent entraineur d’hommes, intrépide et discipliné".

Il fut inhumé au carré des FFI, tombe n° 14, au cimetière de Lantilly (Côte-d’Or) puis réinhumé dans le carré des corps restitués, au cimetière de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).

Il obtint la mention "Mort pour la France" le 28 mai 1945.

Son nom figure sur le monument commémoratif, route de Champ d’Oiseau, à Lantilly (Côte-d’Or), ainsi que sur le monument aux déportés et fusillés d’Auxerre (Yonne).
Voir monographie de Lantilly (25 mai 1944)
Sources

SOURCES : Dossier DAVCC Caen.— Gilles Hennequin "Résistance en Côte-d’Or".— Journal "Le Bien Public" de Dijon de mai 1984, du 28 mai 1994 et 19 mai 2012.— Internet "MyHéritage" Notre oncle Roger Gobert.— Mémorial GenWeb.— État civil.

Jean-Louis Ponnavoy

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