Né le 28 janvier 1908 à Halanzy (province de Luxembourg, Belgique), exécuté sommairement lors du massacre de Maillé (Indre-et-Loire) par des troupes allemandes le 25 août 1944 ; charcutier domicilié à Lucquy (Ardennes) ; résistant.

René Jamin était le fils d’Émile Jamin et de Marie Gobert. Il épousa le 15 novembre 1932 à Pouru-Saint-Rémy (Ardennes) Gilberte, Rachel Rennesson (née en 1910 à Francheval, Ardennes). Au recensement de 1936 il exerçait à Lucquy la profession de charcutier, patron employant un commis et un apprenti.
René Jamin fut mobilisé en 1939 et participa activement à la bataille de France où il se distingua, il fut deux fois blessé lors de la défense de Dunkerque en 1940. Rentré à Lucquy, il reprit le travail et entra en résistance. Il participa dès la fin de l’année 1942 à de nombreuses activités de résistance : hébergement d’aviateurs alliés, ravitaillement de réfractaires, sabotage de matériel ferroviaire au dépôt SNCF d’Amagne-Lucquy (Ardennes).
En juin 1944, recherché par la police allemande, il quitta Lucquy et trouva un emploi (peut-être par l’intermédiaire d’une filière de mise à l’abri de résistants menacés, comme pour Pierre Martigne) auprès de l’entreprise Dupin de Chelles (Seine-et-Marne). Celle-ci travaillait en août 1944 à Maillé (Indre-et-Loire) avec des équipes SNCF, à la réfection des voies ferrées sur la voie stratégique Paris - Bordeaux. Il logeait temporairement au bourg de Maillé (le déclarant de son acte de décès est, comme pour celui d’Achille Barré et d’André Chevillard - un jeune résistant - également de l’entreprise Dupin de Chelles, Pierre Gandar instituteur à l’école de Maillé, qui se déclare ami et voisin des défunts). Il participa à deux sabotages sur la voie ferrée les 20 et 23 août 1944.
Il fut exécuté lors du massacre de Maillé par des troupes allemandes (124 tués), le 25 août 1944. Selon le témoignage de l’abbé Payon (op. cit.) il se trouvait au matin du 25 août dans la salle de consommation du café Métais avec deux autres employés (Pierre Martigne et René Thébault) de l’entreprise Dupin de Chelles (Seine-et-Marne). Caché dans le cellier avec la plupart des personnes présentes dans le café, il fut découvert et abattu de plusieurs rafales de pistolet-mitrailleur.
Il obtint la mention mort pour la France, fut homologué FFI et fut décoré à titre posthume de la croix de guerre et cité à l’ordre de la division par le Général de division Préaud (« Extrait ordre particulier n° 51 » du 8 octobre 1945). Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Lucquy ainsi que sur le mémorial de la Résistance de Berthaucourt à Charleville-Mézières (Ardennes). Son nom figure (orthographié Jamain) sur le monument commémoratif érigé en 1984 dans le cimetière de Maillé.
Sources

SOURCES : SHD Vincennes GR 16 P 305784 et SHD Caen AVCC Cote AC 21 P 59554 (à consulter) — Arch. Dép. Ardennes (état civil, recensement 1936) — Arch. Familiales Jamin. — Philippe Lecler, Le temps des partisans, suivi de "Mémorial de Berthaucourt, la Résistance et sa répression dans les Ardennes", Éditions D. Guéniot, Langres, 2009. — André Payon, curé de la Celle-Saint-Avant, Draché et Maillé, Maillé Martyr – Un village Martyr, Maillé – Récit du massacre du 25 août 1944 édité sous le patronage du Comité de Libération d’Indre-et-Loire, 1945. — Mémoire des hommes — Mémorial genweb.

Philippe Lecler, Michel Thébault

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