Né le 22 septembre 1922 à Fraimbois (Meurthe-et-Moselle), exécuté sommairement le 25 mai 1944 à Lantilly (Côte-d’Or) ; sans profession ; résistant FFI au maquis Henri-Bourgogne.

Maurice Thouvenin était le fils naturel de Marie Marguerite Thouvenin brodeuse, âgée de 26 ans, par laquelle il fut reconnu le 15 novembre 1922. Son père peut-être présent à l’accouchement ne le reconnut pas. Il était célibataire.

Il s’engagea dans la Résistance au maquis FFI Henri-Bourgogne à sa création en juin 1943, commandé par Henri Camp*, et prit le surnom de "la Rate".

Au début du mois de mai 1944, après plusieurs actions de sabotage ou de combats, le maquis qui se déplaçait souvent, s’installa dans le bois de Dandarge, situé dans un triangle formé par les communes de Lantilly, Champ-d’Oiseau et Millery, entre Semur-en-Auxois et Montbard (Côte-d’Or). L’endroit étant devenu peu sûr Henri Camp décida de le faire replier sur la montagne de Cras, à quelques kilomètres en face. Le déménagement eut lieu clandestinement dans la nuit du 24 au 25 mai et le premier voyage s’effectua sans encombre. Une équipe dut retourner au campement initial pour ramener le reste du matériel (armes, munitions, provisions, marmites, tentes, etc.) mais fatigués, les 26 résistants qui la constituaient décidèrent de se reposer sur place malgré les ordres reçus de ne pas s’attarder.

Le 25 mai 1944, à cinq heures du matin, ils furent encerclés par plusieurs centaines de soldats allemands et russes de l’armée Vlassov, accompagnés de felgendarmes de Montbard commandés par le feldwebel Max Raucker, à la sinistre réputation, et de miliciens. Ils durent se rendre et après avoir été interrogés et fouillés, ils furent flagellés au nerf de bœuf, torturés puis 23 d’entre eux furent abattus et 3 autres déportés. Une partie d’entre eux fut massacrée dans la forêt de Dandarge. Leurs cadavres furent retrouvés en partie dévêtus, dépouillés de leurs affaires personnelles et défigurés par leurs assassins. Parmi eux figurait celui de Maurice Thouvenin qui portait une plaque d’identité avec l’inscription "G.H.B. 33".Ayant acquis au maquis une solide réputation de baroudeur, il était très recherché des allemands. Un officier qui portait une badine à la main, demandant qui était La Ratte et promettant la vie sauve à celui qui le désignerait, il fut dénoncé par un de ses camarades qui portait le surnom de "David". Ce dernier fut épargné et déporté. Maurice Thouvenin fut abattu le premier d’une rafale de mitraillette puis ce fut le tour de ses camarades.

Il obtint la mention "Mort pour la France" par décision du Ministre des Anciens combattants en date du 28 novembre 1957

Son nom figure sur le monument commémoratif, route de Champ-d’Oiseau, à Lantilly (Côte-d’Or).
Sources

SOURCES : Gilles Hennequin, Résistance en Côte-d’Or.— Journal Le Bien Public de Dijon de mai 1984, du 28 mai 1994 et 19 mai 2012.— Marie-Françoise Barbot, Les grands événements de la Côte-d’Or de 1900 à nos jours, éd. De Borée, 2016.— Mémorial GenWeb.— État civil.

Jean-Louis Ponnavoy

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