Hennebont (Morbihan), Kerpotence, Saint-Gilles, Maison-Rouge, Kerroch, Manic, Vieille-Ville, Saint-Caradec, Croix-Verte, La Villeneuve-Parco, Kerlois-Toul-Douar, Ferme du Merly, Quai des martyrs, 1944
La commune d’Hennebont où des résistants sont morts au combat, et où plus de quarante civils ont été exécutés, abattus, massacrés en août 1944, fait partie des nombreux lieux de combat, d’exécution et de mémoire qui jalonnent le département du Morbihan.



Plaque dédiée aux « Victimes civiles fusillées entre le 7 et le 11 août 1944 »


Plaque dédiée aux « Combattants de la Résistance »


Plaques commémoratives du Quai des martyrs dans le quartier Saint-Caradec


Stèle de Toul-Douar


Stèle de la Ferme de Merdy


Stèle de La Villeneuve-Parco


Stèle de Kerpotence

Square Anne-Marie Mathel dans le quartier Saint-Caradec
SOURCE : Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
Après la guerre, de nombreux monuments, stèles et plaques commémoratives furent érigées en différents endroits de la ville pour rendre hommage aux victimes civiles, ainsi qu’aux résistants et aux soldats morts au combat.
Kerpotence et Saint-Gilles
Le 6 août 1944 dans le secteur de Kerpotence et de Saint-Gilles, des unités de la Wehrmacht qui battaient en retraite abattirent cinq civils :





À Kerpotence, sur une pierre dressée en forme de menhir, est scellée une plaque commémorative portant l’inscription :
« En souvenir des victimes civiles et de la Résistance de Kerpotence et de Saint-Gilles du 6 au 12 août 1944 ».
Maison-Rouge, Kerroch, Manic
Au cours de la journée du 7 août 1944, une vingtaine de civils furent abattus ou exécutés sommairement :
En début de matinée, quatre civils employés dans le camp allemand des Genêts qui s’étaient réfugiés dans une maison du quartier de la Maison-Rouge furent débusqués par des soldats allemands, tentèrent de s’enfuir et furent abattus :




Les autres furent abattus ou tués par des grenades dans des abris, dans plusieurs quartiers de la ville d’Hennebont :


















Vieille-Ville, Saint-Caradec, Croix-Verte
Le 8 aout 1944 à 9 heures 30, rue Vieille Ville, quatre civils réfugiés dans la maison de la famille Desjacques qui servait d’abri aux habitants du quartier furent abattus :




Deux autres civils furent abattus le 8 août 1944 :


Le 9 août 1944, des soldats allemands réquisitionnèrent trois civils du quartier de Kerroch, et les obligèrent à déplacer un affût de canon depuis le lieu-dit la Croix-Verte en Hennebont jusqu’à Saint-Nudec en Lanester (Morbihan). Arrivés exténués à destination, ils furent roués de coups de crosse et abattus. Leurs corps furent abandonnés dans un fossé :



La Villeneuve-Parco
Le 11 août 1944, vers dix-sept heures, un groupe de soldats allemands fit une incursion sur la rive gauche du Blavet et investit les villages de La Villeneuve et du Parco en Hennebont. Prévenus à temps les résistants qui s’y trouvaient eurent le temps de fuir, laissant derrière eux des civils sans défense. À La Villeneuve huit civils furent exécutés : Jean Brient, Yves Brohon, Joseph Driano, Joseph Kerbellec, André Le Floch, Alain Le Guyader, Aimé Le Réour et Pierre Queven. Leurs corps furent jetés dans le brasier des fermes incendiées. Au Parco, où des fermes furent également incendiées, Marie Rio fut tuée par l’explosion d’une grenade. En regagnant leurs positions vers dix-neuf heures, les soldats allemands firent une dixième victime, Pierre Perron, abattu au village de Stang-er-Gat.
Leurs noms sont inscrits sur une stèle de marbre qui honore leur mémoire à La Villeneuve-Parco, sous l’inscription :
« Souvenez-vous, ici le 11 août 1944 les nazis ont torturé et massacré »










Kerlois - Toul-Douar
Le 22 août 1944, à Kerlois en Hennebont, six combattants des Forces françaises de l’intérieur (FFI), appartenant au 10e Bataillon FFI (Libération-Nord) du Morbihan, devenu le 10e Bataillon Rangers commandé par Jean Le Coutaller, ont été tués par des tirs de mortiers allemands : Joseph Chauvé, Louis Le Dû, Eugène Le Leslé et Joseph Perret, tous originaires de Saint-Tugdual (Morbihan), ainsi que Paul Hans et Raymond Le Gal domiciliés au Faouët (Morbihan). Trois autres FFI de Saint-Tugdual, grièvement blessés, sont décédés des suites de leurs blessures : Tugdual Gourin, décédé le même jour à Lorient, Louis Chauvé et Louis Léonnec décédés le 22 et le 23 août à Plouay (Morbihan).
Une stèle de granit honore la mémoire des sept FFI originaires de Saint-Tugdual. Elle a été érigée en 1995 à Toul-Douar près du lieu où ils ont été tués, sur laquelle une plaque de marbre a été scellée qui porte l’inscription :
« Vous qui passez, n’oubliez pas que le 22 août 1944 :







ont ici donné leurs vies pour que vous viviez libres »
Paul Hans et Raymond Le Gal du Faouët ne figurent pas sur cette plaque.
Ferme du Merdy
À la ferme du Merdy, sur une pierre dressée est scellée une plaque commémorative de marbre qui porte l’inscription :
« Souvenez-vous des 46 victimes civiles et de la Résistance. Tueries de Kerroch et et de Saint-Caradec du 7 au 11 août 1944 ».
Elle honore la mémoire des quarante-et-une victimes civiles de ces quartiers d’Hennebont, massacrées par des soldats de la Wehrmacht du 7 au 11 août 1944, dont les noms sont gravés sur une plaque commémorative apposée Quai des martyrs dans le quartier Saint-Caradec.
Quai des martyrs - Mémorial 1939-1945
Sur le Quai des martyrs, dans le quartier de Saint-Caradec, trois plaques commémoratives, scellées sur la roche, rendent hommage « Aux enfants d’Hennebont morts pour la France - 1939-1945 », sur lesquelles sont gravés cent-quatre-vingt-six noms.
Sur la plaque de droite sont inscrits les noms de trente-cinq « Combattants de la Résistance » :



































Sur la plaque de gauche, sont inscrits quarante-huit noms sous l’inscription :
« Victimes civiles fusillées entre le 7 août et le 11 août 1944 » :
















































Sur cette même plaque de gauche figurent également les noms de quarante-six « Victimes civiles par suite des bombardements ».
Sur la plaque centrale sont inscrits les noms de cinquante-sept « Militaires de l’armée régulière », morts pour la France pendant la 2e guerre mondiale.
Dans le même quartier de Saint-Caradec, au bout du Quai des martyrs, un square inauguré le 8 août 1993 rend hommage à Anne-Marie Mathel, une jeune résistante FTPF d’Hennebont, exécutée à Keryacunff en Bubry le 26 juillet 1944.
Sur une plaque commémorative scellée sur la roche est gravée l’inscription :
« Anne-Marie MATHEL née le 6 janvier 1927 à La Vieille Ville, agent de liaison de la Résistance, fusillée à Bubry à l’âge de 17 ans par la Gestapo ».
Des rues de la ville portent les noms de Louis Desjacques, Georges Lestréhan, Henri Le Bobine, Jean Le Mentec, Jean Le Cloirec, Jules Le Sauce, Pierre Ferrand, René Manic, Robert Le Beller, Maurice Tagliaferr, Jean Kesler et Louis Le Bouëdec.
Chaque année, le premier dimanche d’août, la Ville d’Hennebont organise un circuit du souvenir devant chacun de ces lieux de mémoire, circuit qui s’achève Quai des martyrs dans le quartier Saint-Caradec, devant le Mémorial 1939-1945 .
SOURCES : Arch. Dép. Morbihan, 41 J 9. — Ami entends-tu…, ANACR-56, numéros 15-16 (2e semestre 1971), 86 (3e trimestre 1993), 92 (1er trimestre 1995), 102 (3e trimestre 1997), 110 (1er trimestre 1999), 149 (2e trimestre 2009), 150 (2e trimestre 2009) et 170 (3e trimestre 2016). — " Il y a 69 ans, Hennebont était libre mais dévastée ", Ouest-France, 1er août 2013. — Le Télégramme, 6 août 2018. — Roger Leroux, Le Morbihan en guerre 1939-1945, Joseph Floch imprimeur-éditeur, Mayenne, 1978. — René Le Guénic, Les Maquisards chez nous en 1944 et Morbihan, Mémorial de la Résistance, Imprimerie Basse Bretagne, Quéven, 2013. — " Lieux mémoriels en Morbihan-Hennebont ", dossier en ligne sur le site Internet Les Amis de la Résistance du Morbihan, ANACR-56 . — État-civil, Hennebont (actes de naissance et de décès).
Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson