Né le 19 décembre 1921 à Nébian (Hérault), exécuté sommairement le 9 juin 1944 au lieu-dit Combeauvert, commune de Janaillat (Creuse) ; résistant, groupe de Vallières AS.

Paul Pastor
Paul Pastor
Il passa son enfance à Aspiran (Hérault) habitant avec ses parents à la campagne de la Dourbie. Il effectua dans ce village sa scolarité primaire à l’école publique du village. Il se maria à 21 ans en 1942 avec une jeune fille âgée de 17 ans, Paulette Julian née en 1925 à Montpellier et dont les grands-parents maternels habitaient le village d’Aspiran. Après quelques mois, ils partirent habiter Béziers (Hérault), Paul Pastor trouvant un emploi auprès de son oncle Vincent Pastor commerçant dans cette ville. Ce dernier, dans ces temps de ravitaillement difficiles avait organisé des échanges alimentaires avec le département de la Creuse : vin rouge de l’Hérault contre pommes de terre de la Creuse. En février 1943, menacé par la réquisition pour le STO, Paul Pastor choisit avec son épouse de rejoindre la Creuse, en utilisant les liens tissés lors des échanges de produits alimentaires. Ils s’installèrent au village de Vallières, à quelques kilomètres d’Aubusson (Creuse).
Au soir du 7 juin 1944, après le départ des Feldgendarmes stationnés à l’Hôtel de France d’Aubusson, un groupe de résistants se saisit du contrôle de la ville. Le retour des troupes allemandes arrivant par la route de Clermont-Ferrand, les 8 et 9 juin obligea les résistants à se disperser. Un groupe de résistants se dirigea vers la commune de Vallière dans le but de rejoindre le poste de commandement de l’Armée secrète (AS) établi à Bellesauves, commune de Janaillat. A Vallière, un groupe de jeunes gens, encadré par un gendarme, Henri Morel, se joignit à eux. Paul Pastor, entré de jour-là dans la résistance organisée en faisait partie. Le convoi transportant les résistants d’Aubusson et de Vallière se dirigea donc vers Bellesauves (commune de Janaillat) pour rejoindre le maquis de l’AS. Arrivant de Pontarion le convoi fut intercepté au carrefour de Combeauvert (commune de Janaillat), carrefour entre la route de Guéret et celle reliant Pontarion et Janaillat. Des éléments de la division Das Reich (bataillon du régiment Der Führer), renseignés par un avion de reconnaissance, y avaient dressé un barrage pour intercepter les maquisards qui venaient de quitter Guéret le matin même, suite à la contre-attaque allemande pour reprendre la ville libérée par la résistance le 7 juin. Peu armés et pris par surprise, les résistants du petit convoi ne purent se défendre, le gendarme Morel, l’un des rares à posséder une arme fut tué sur le champ dans l’embuscade. Ce fut peut-être aussi le cas de Paul Pastor, tué en tentant de s’échapper et dont le corps fut aussitôt ramené à Vallière avec celui du gendarme Morel. Les autres faits prisonniers, furent fusillés sommairement quelques centaines de mètres plus loin (trois fusillés blessés purent s’enfuir et être secourus, profitant du départ immédiat des allemands pour Guéret).
Son décès fut enregistré à Vallière et il fut d’abord inhumé dans cette commune. Son corps fut transféré en 1949 à Aspiran où ses obsèques donnèrent lieu à une cérémonie officielle à sa mémoire le 25 juillet 1949. Son épouse Paulette, enceinte au moment de la mort de son mari, accoucha d’un fils, qu’elle prénomma Paul en souvenir de son père.
Paul Pastor obtint la mention Mort pour la France, et fut élevé à titre posthume, au grade de sergent dans le corps des FFI. Son nom figure sur le monument aux morts d’Aspiran, sur le monument dressé à Combeauvert en 1947 à l’initiative du maire de Janaillat, Prosper Coucaud, et sur le mémorial de la résistance creusoise à Guéret.
Sources

SOURCES : Aspiran, Mémoire partagée des années de guerre 1939 -1945 plaquette éditée par le groupe mémoire du foyer rural d’Aspiran, 2012 — René Castille Préparation et réalisation de la première libération de Guéret in La Creuse pendant la seconde guerre mondiale Ed. Le Puy Fraud 2012 — Marc Parrotin Le temps du Maquis, Histoire de la Résistance en Creuse Ed. Verso 1984 et Mémorial de la Résistance creusoise Ed. Verso 2000 — Mémorial genweb — Mémoire des Hommes.

Michel Thébault

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