Homme âgé de 30 ans environ, exécuté sommairement le 28 juin 1944 à Heuilley-Cotton (Haute-Marne) ; victime civile en cours de déportation.

Le 28 juin 1944, un acte de décès a été dressé par Onésime Plubel, maire d’Heuilley-le-Cotton (Haute-Marne), pour un inconnu décédé à 11 h 30 au lieu-dit Pralant. Il s’agit d’une des sept victimes de la tentative d’évasion d’un convoi de déportation parti le 22 juin 1944 de Grenoble à destination de Buchenwald.
Agé de 30 ans environ, il mesurait 1,54 m.
Le 28 juin 1944, le convoi ferroviaire qui emmenait des prisonniers vers l’Allemagne s’arrêta vers 11h30 dans la rampe de Pralant à Heuilley-Cotton. Les Allemands s’acharnèrent sur un prisonnier blessé et gisant sur la voie ferrée après avoir sans doute essayé de s’échapper. Deux prisonniers furent abattus en essayant de s’évader et deux autres se cachèrent dans un buisson et échappèrent aux recherches. L’officier qui commandait le détachement SS ordonna à cinq prisonniers restés dans le wagon duquel avait eu lieu l’évasion, de descendre et il les fit abattre immédiatement par balles explosives. Il allait en faire fusiller d’autres et c’est l’intervention d’un officier de marine allemand qui se trouvait dans le train qui fit cesser le massacre. Les huit victimes furent enterrées le lendemain par les habitants du village après avoir été photographiés et décrits scrupuleusement.
Entre les jambes de chacun fut placée une bouteille contenant une feuille de papier qui portait les renseignements pouvant éventuellement permettre de les identifier ultérieurement.
Après la Libération, six d’entre eux furent formellement identifiés. L’identification du septième fut présumée mais non confirmée et le huitième resta totalement inconnu. L’acte n° 6 décès n° 2 dressé le 28 juin 1944 à seize heures sur la déclaration de Germain Drouin, 46 ans, manouvrier le décrit ainsi : "Age approximatif : trente ans. Taille : un mètre cinquante quatre centimètres. Cheveux noirs crépus. Barbe noire, teint basané. Nez fortement convexe, long. Chemise bleue, chandail kaki. Pantalon drap kaki, retenu par une ceinture de cuir de un centimètre et demi de large. Chaussettes grises. Souliers cuir montants."
Le 28 juin 1969, à l’initiative de diverses associations d’anciens combattants et victimes de guerre de la région, un nouveau monument dédié à la mémoire de ces martyrs a été inauguré dans le cimetière communal d’Heuilley-Cotton.
Sources

SOURCES : Jean Robinet, Le massacre d’Heuilley-Cotton, in La Résistance en Haute-Marne (tome I).— Wikipédia Heuilley-Cotton, Données particulières et anecdotes, chapitre Le massacre.— Lieux de Mémoire de la Seconde Guerre mondiale en Haute-Marne, Dominique Guéniot, éditeur, Langres, 1987.— Mémorial genweb.— État civil (acte de décès).

Lionel Fontaine, Jean-Louis Ponnavoy

Version imprimable