Pluméliau (Morbihan), La Boulaye, Le Rhun, Kervernen, Le Rodu, Saint-Nicolas-des-Eaux, 1944
La commune de Pluméliau (Morbihan) constitue un haut-lieu de la Résistance bretonne. De nombreux résistants y ont été tués au combat, exécutés, arrêtés ou fait prisonniers avant d’être exécutés sans jugement en d’autres lieux.



Sur le monument du Rodu








Sur le menhir érigé dans le bourg en face du cimetière


Espace Charles Tillonsur le bord de la RD 1 vers Remungol


Sur la stèle du Rhun


Sur la pierre dressée érigée en 1994


À Saint-Nicolas-des-Eaux


Sur le monument de Saint-Nicolas-des-Eaux

Sur le monument aux morts de Pluméliau
SOURCE : Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
Le 14 avril dans la matinée, deux officiers FTPF, les capitaines Jean Kesler [Jim] et Maurice Devillers [Michel], membres du Comité régional militaire des Francs-tireurs et partisans français (FTPF) qui effectuaient une mission entre Naizin et Bubry (Morbihan), furent interceptés à bord d’une traction-avant Citroën par une colonne de soldats allemands près de la digue de retenue de l’étang de La Boulaye en Pluméliau. Les deux FTPF tentèrent de forcer le passage en ouvrant le feu au révolver et à la mitraillette Sten sur les soldats allemands qui ripostèrent. Du véhicule criblé de balles, qui avait versé dans un fossé, les Allemands retirèrent les deux cadavres qu’ils jetèrent dans le fossé. Quelques jours plus tard une foule nombreuse assista à leurs obsèques.
Le 21 avril 1947, au bord de la RD1 vers Remungol (Morbihan), un monument a été inauguré sur le lieu de l’accrochage, en présence de Charles Tillon, ancien chef d’état-major des FTPF et ministre de la Reconstruction. Une stèle de granit se dresse au milieu d’une aire baptisée « Espace Charles Tillon ». Sous un médaillon sculpté représentant les portraits des deux FTP est gravée dans la pierre l’inscription :
« Aux FTPF Jean Kesler et Maurice Devillers, morts au combat le 14 avril 1944 ».</br
Le 27 avril 1944, Mathurin Le Tutour et Eugène Morvan furent arrêtés lors d’une rafle opérée dans le bourg de Pluméliau, conduits à Locminé (Morbihan) où ils furent torturés par des agents du SD, le service de sûreté de la SS, installés dans l’école des filles et fusillés à Port-Louis le 19 mai 1944.
Le Rhun
Le 5 juillet 1944, les FTPF, François Hémon et l’agent de liaison Henri Lancelot furent tués au combat ou faits prisonniers et exécutés par des soldats allemands dans le secteur du moulin du Rhun en Pluméliau.
Après la guerre, un monument a été érigé sur le lieu de leur exécution. Il est constitué d’un petit obélisque de marbre dressé en haut du talus, auquel on accède par un escalier. En-dessous d’une Croix de Lorraine sculptée dans le marbre, a été gravée en lettres d’or l’inscription :
« À la mémoire de


fusillés par les Allemands le 5 juillet 1944 »
La Bataille de Kervernen
Le 14 juillet 1944 à l’aube, dans le secteur des hameaux de Kervernen, Kergant et Kerhudé en Pluméliau, les Allemands encerclèrent et attaquèrent en utilisant des mortiers et des mitrailleuses la 4e compagnie du 1er Bataillon FTPF devenu le 5e Bataillon FFI (Forces françaises de l’intérieur) du Morbihan commandé par Jean Doré [pseudonyme dans la Résistance : commandant Jacques], qui reçut rapidement des renforts d’unités appartenant aux Forces françaises de l’intérieur (FFI). À l’issue d’une bataille acharnée et au prix de lourdes pertes, FTP et FFI parvinrent à rompre les lignes allemandes, à franchir le Blavet et à se replier dans les landes de Bieuzy et la forêt de Quistinic (Morbihan).
Furieux, les Allemands qui venaient de subir de très importantes pertes, achevèrent sur place les résistants blessés, pillèrent et incendièrent les fermes du secteur. Quant aux FTPF et FFI qui avaient été faits prisonniers, ils furent emmenés à Locminé, où ils furent affreusement torturés avant d’être exécutés à Botségalo en Colpo (Morbihan).
Le 14 juillet 1994, un bloc de granit a été érigé à Kervernen, sur lequel est scellée une plaque de marbre noir portant l’inscription :
« 14 juillet 1944 - Combats de Kervernen Kergant-Kerhudé »
Saint-Nicolas-des-Eaux
À l’entrée du village de Saint-Nicolas des Eaux en Pluméliau, où deux noms de rue ont été dédiés aux « Martyrs de la Résistance » et aux « Combattants de Kervernen », se dresse en haut d’un escalier un monument de pierre frappé d’une Croix de Lorraine, qui honore la mémoire de cinquante-huit combattants de la Résistance, dont trois inconnus, tués au combat à Kervernen, ou faits prisonniers puis exécutés à Botsalégo en Colpo ou encore morts en déportation :
« Honneur aux héros de Kervernen
Morts pour la France le 14 juillet 1944
























































Le menhir du bourg
Le 15 juin 1975, dans le bourg de Pluméliau, a été inauguré un imposant menhir qui se dresse en face du cimetière communal, qui rend hommage aux morts du 1er Bataillon FTPF, devenu ultérieurement le 5e Bataillon FFI. Au pied de ce menhir a été scellée une plaque commémorative sur laquelle a été gravée l’inscription :
« ANACR
Commune de Pluméliau
À la mémoire
des volontaires du 5e Bataillon FFI (Commandant Jacques),
des maquisards, résistants, déportés, parachutistes,
Forces françaises libres
Internés-Forces françaises de l’Intérieur-Fusillés
Libérateurs de la Patrie
1940-1945 »
Une seconde plaque porte la mention : « Au soldat inconnu »
Le 14 juillet 1977, les cercueils des trois soldats inconnus tués au combat lors de la bataille de Kervernen ont été inhumés au pied du menhir :



Le Rodu
Le 29 juillet 1944, les Allemands sortirent de leurs cellules de la prison de Pontivy neufs résistants des Forces françaises de l’intérieur (FFI) et parachutistes SAS, et les conduisirent au Rodu en Pluméliau (Morbihan) ou ils furent exécutés sur le bord de la route reliant Baud à Pontivy.
Le 25 juin 1947, un monument a été inauguré par le général de Gaulle sur le lieu de leur exécution, baptisé « Espace Général de Gaulle ». Au bout d’une allée entourée d’une haie vive, se dresse une stèle en pierre blanche en forme de Croix de Lorraine sur laquelle est gravée l’inscription ;
« À la mémoire de









Fusillés par les Allemands le 29 juillet 1944 »
Le monument aux morts communal
Sur la plaque la « Guerre 1939-194 » du monument aux morts communal, sont gravés les noms de :






SOURCES : Ami entends-tu… , ANACR-56, numéros 3 (juillet 1967), 14 (1er semestre 1971), 19 (2e semestre 1972), 28 et 29 (1er semestre 1975), 31 (2e semestre 1975), 38 (2e semestre1977), 53 (1er semestre 1983), 62 (2 semestre 1986), 67 (1er semestre 1988), 68 (2e semestre 1988), 69 (2e semestre 1989), 70 (1er semestre 1989), 75 (2e semestre 1990), 90 (3e trimestre 1994), 112 (1er trimestre 2000), 113 (2e trimestre 2000), 114 (3e trimestre 2000) et 127 (4e trimestre 2003). — Roger Leroux, Le Morbihan en guerre 1939-1945, Joseph Floch imprimeur-éditeur, Mayenne, 1978. — Kristian Hamon, Le Bezen Perrot : 1944, des nationalistes bretons sous l’uniforme allemand, Yoran Embanner, 2005 et Agents du Reich en Bretagne, Morlaix, Skol Vreizh, 2011. — Françoise Morvan, Miliciens contre maquisards-Enquête sur un épisode de la Résistance en Centre-Bretagne, Éditions Ouest-France, 2010. — René Le Guénic, Morbihan, Mémorial de la Résistance, Imprimerie Basse Bretagne, Quéven, 2013. —" Lieux mémoriels en Morbihan-Plumeliau, dossier en ligne sur le site Internet Les Amis de la Résistance du Morbihan, ANACR-56. — État civil, Pluméliau (actes de décès)
Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson