Né le 5 mars 1923 à Silly-le-Long (Oise), fusillé le 21 août 1944 à Heilbronn (Bade-Wurtemberg, Allemagne) suite à une condamnation à mort ; plombier-couvreur ; résistant du réseau SR Alliance.

Marcel Trumel était le fils de Georges et de Madeleine Émilie Lamy. Il était célibataire.
Il exerçait la profession de plombier-couvreur et était membre de l’Association Sportive de Silly-le-Long.
Il s’engagea à 19 ans, le 17 juillet 1942 dans l’armée de l’Air, dans le cadre de l’armée d’armistice et fut affecté sur la base d’Orange. Le 27 novembre 1942 toute l’armée d’armistice fut dissoute après l’invasion de la zone libre, sur ordre de l’Allemagne. Démobilisé Marcel Trumel revint dans l’Oise. Il fut recruté le 10 juin 1943 par le lieutenant pilote Pierre Dallas, pour entrer au réseau de renseignements militaires Alliance comme aide à l’équipe d’aviation, avec le pseudonyme "Desman". On peut logiquement penser qu’il fut contacté grâce aux relations établies quand il était militaire et grâce aussi à la formation qu’il avait alors acquis. Il participait aux opérations de nuit avec l’équipe aviation et procéda à quatre atterrissages sur le terrain de Bouilhancy (Oise), mettant un véhicule à disposition des agents pour la récupération des hommes et du matériel en provenance d’Angleterre. Il découvrit un terrain qui permit le départ ou l’arrivée de 24 passages de courriers et de matériels de guerre. Il hébergea les hommes de ces passages ainsi que plusieurs officiers anglais et français et des agents de l’équipe Avia dans la maison de ses parents qui de fait n’ignoraient pas son activité et prirent eux-mêmes des risques considérables. En quelques mois, il rendit des services exceptionnels à l’organisation. Il fut arrêté par 4 agents de la Gestapo le 17 septembre 1943 au domicile de ses parents, à Silly-le-Long (Oise) à la suite de dénonciation par l’agent double Jean-Paul Lien alias "Flandrin" et incarcéré à la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne) d’où il fut transféré le 3 janvier 1944 au départ du camp de Compiègne à la prison de Kehl puis dirigé sur celle de Pforzheim (Bade-Wurtemberg, Allemagne) où il fut écroué le 25 janvier. Le dossier d’accusation d’espionnage au profit d’une puissance ennemie instruit par la Gestapo de Strasbourg dans le cadre de la liste des affaires n° 82 du 28 février 1944 et concernant également Pierre Dallas ainsi que le médecin Marcel Gilbert dit "Toubib", qui mourra en déportation au camp de Flossenburg (Allemagne) le 2 février 1945, fut transmis au Tribunal de guerre du Reich. Paul Trumel fut jugé avec Pierre Dallas le 10 juin 1944 par le 3e Senat du Tribunal, présidé par le juge Block et condamné à mort. Le jugement fut confirmé par l’amiral Bastian, président du Tribunal, le 26 juin 1944 et Marcel Trumel fut transféré à la prison de Schwäbisch Hall dans l’attente de la réponse du Führer à son recours en grâce qui fut refusé le 17 juillet.
Dès lors l’affaire était consommée et le 18 août, le directeur de la prison fit le tour des cellules pour annoncer aux condamnés qu’ils seraient transférés dans la nuit du 20 au 21 août et que leurs affaires personnelles devraient rester sur place. On leur fit remplir une étiquette indiquant leur adresse en France afin qu’elles soient restituées à leurs familles. Tous comprirent quel sort leur était réservé.
Marcel Trumel et ses 23 compagnons furent conduits en camionnette le 21 août à l’aube par groupes de huit, à la caserne Schlieffen, à Heilbronn (Bade-Wurtemberg). Ils furent fusillés au champ de tir d’Heilbronn après avoir reçu l’assistance d’un prêtre, mais en refusant d’avoir les yeux bandés. Ils moururent courageusement en criant "Vive la France". Ils furent inhumés dans le cimetière de Sonthein-Neckar et le dernier vœu des 24 condamnés étant « d’être enterrés en France » fut exaucé par le réseau "Alliance" qui rapatriera les corps en juin 1947, à Strasbourg. Il fut inhumé à la nécropole nationale de Strasbourg-Cronenbourg (Bas-Rhin).
Il fut homologué comme agent P2 et chargé de mission de 3e classe avec le grade de sous-lieutenant des FFC (Forces françaises combattantes) par décret du 27 novembre 1946.
Il reçut à titre posthume la Médaille militaire et la Médaille de la Résistance par décret du 20 août 1946 et la Croix de guerre avec palme le 3 septembre 1946.
Il obtint la mention "Mort pour la France" le 28 août 1946 et la mention "Mort en déportation" par arrêté du 8 décembre 2000 ainsi que le titre de "Déporté résistant" par décision du 19 mars 1951.
Son nom figure sur le monument aux morts et sur les plaques commémoratives de la mairie et de l’Association sportive de Silly-le Long (Oise).
Sources

SOURCES : Dossier DAVCC Caen.— Marie-Madeleine Fourcade L’Arche de ¨Noé, éd. Plon 1989.— Auguste Gerhards Tribunal du 3e Reich, archives historiques de l’armée tchèque, à Prague, éd. le cherche midi, Paris 2014.— Livre Mémorial des Déportés de France de la F.M.D. tome 1.— Mémorial de l’Alliance, 1948.— Mémorial Genweb.— État civil.

Jean-Louis Ponnavoy, Michel Thébault

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