Né le 29 décembre 1911 à Bénévent-l’Abbaye (Creuse), exécuté sommairement le 9 juin 1944 à Aubusson (Creuse) ; électricien ; résistant AS groupe de Felletin.

Il était le fils d’Henri Lelong cultivateur âgé de 41 ans à sa naissance et de Marie Pinaud sans profession âgée de 37 ans, tous deux domiciliés à Bénévent-l’Abbaye. Ayant appris le métier d’électricien, il s’installa à Felletin (Creuse) où il épousa le 31 août 1936 Blanche Gounot. Il y était domicilié Grande rue. Au début juin 1944 il intégra la résistance dans le groupe de Felletin appartenant à l’Armée secrète (AS) et dépendant du bataillon Jack (Jack William Brodhurst).
Au soir du 7 juin 1944, après le départ des Feldgendarmes stationnés à l’Hôtel de France d’Aubusson , un groupe de résistants se saisit du contrôle de la ville et s’arma avec des fusils de chasse et des pistolets récupérés à la prison (qui avait servi de dépôt pour les armes confisquées aux particuliers). Une grande partie des gendarmes et des policiers aubussonnais se rallia à la Résistance. Un barrage fut établi sur la route de Clermont pour bloquer un éventuel retour des troupes allemandes. Le 8 juin vers 9 h. un premier convoi allemand arriva par cette route, il fut repoussé. Vers midi, une seconde colonne allemande plus importante se présenta à l’entrée d’Aubusson. Un violent combat s’engagea qui dura près de trois heures, mais la supériorité militaire allemande (en nombre et en armements) vint à bout de la résistance des Aubussonnais et fit plusieurs victimes. Le lendemain 9 juin 1944 un nouveau convoi militaire allemand venant à nouveau de la direction de Clermont-Ferrand entra en ville pour en assurer le contrôle. C’est lors de l’entrée du convoi allemand que les rafales de mitrailleuses tirées à l’entrée de la ville et dans les rues par les troupes allemandes firent trois victimes. Eugène Lelong fut abattu par les troupes allemandes, mitraillé route de Clermont. Contrairement à ce qui est parfois indiqué dans les ouvrages sur la libération de la Creuse (Marc Parrotin, Le temps du maquis op. cit.), Eugène Lelong ne fut pas une victime civile de cette reprise d’Aubusson. Son dossier DAVCC précise qu’il appartenait au groupe des FFI de Felletin et qu’il avait été envoyé en mission par ses chefs à Aubusson le 9 juin 1944. Une attestation signée Robert Gravier, chef FFI, datée du 29 novembre 1944 certifie : « que Monsieur Lelong Eugène membre FFI de la section de Felletin a été tué par les Allemands à Aubusson le 9 juin 1944 étant en service commandé ». La nature de cette mission n’est pas précisée mais une hypothèse peut être faite : le secteur d’Aubusson était sous le contrôle de l’AS et du bataillon Jack (plusieurs maquis lui appartenant se développèrent ensuite dans les environs d’Aubusson tel le maquis d’Alleyrat). De plus à l’issue des combats des 8 et 9 juin, des résistants aubussonnais (une partie du personnel du commissariat de police sous les ordres du commissaire Gineste et plusieurs chefs du mouvement) rejoignirent les maquis de l’AS dans l’est de la Creuse. On peut donc raisonnablement penser que la mission d’Eugène Lelong était une mission de liaison visant à préparer ce repli. Il faut noter qu’il fut vraisemblablement exécuté sommairement en même temps qu’Alfred Ehrhart, membre du même maquis et présent au même moment et au même endroit.
Il obtint la mention Mort pour la France en novembre 1945 et son nom figure sur le monument aux morts de Felletin et sur celui de Bénévent-l’Abbaye. Il figure également sur le mémorial de la résistance creusoise à Guéret.
Sources

SOURCES : État civil — Dossier DAVCC Caen — Robert Petit La collaboration, la Résistance et l’épuration à Aubusson (1940 – 1945) Ed. Alice Lyner 2013 — René Castille Préparation et réalisation de la première libération de Guéret in La Creuse pendant la seconde guerre mondiale Ed. Le Puy Fraud 2012 — Marc Parrotin Le temps du Maquis, Histoire de la Résistance en Creuse Ed. Verso 1984 et Mémorial de la Résistance creusoise Ed. Verso 2000 — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb.

Michel Thébault

Version imprimable