LE CAM Onésime, François, Marie [Pseudonyme dans la Résistance : Zim]

Onésime Le Cam était le fils de Joachim Marie Le Cam, journalier, et de Rosalie Marie Mathurine Chamaillard, journalière. Il a été adopté par la nation suivant un jugement du tribunal civil de Pontivy (Morbihan) en date du 28 mars 1934. Célibataire, il était domicilié à Lojean en Moréac (Morbihan).

Il s’engagea à 17 ans dans la Marine nationale et rejoignit l’école de l’Aéronavale de Rochefort-sur-Mer. Après le sabordage de la Flotte de Toulon en novembre 1942, il revint en Bretagne et il adhéra au Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France. Il vint en aide aux jeunes qui souhaitaient échapper au Service du travail obligatoire (STO) et les incita à rejoindre les FTPF (Francs-tireurs et partisans français) dont il implanta un groupe dans le secteur de Moréac à l’automne 1943.
Arrêté le 5 avril 1944 après avoir désarmé deux soldats allemands dans un restaurant, il fut arrêté et incarcéré à la Gendarmerie de Locminé. Le gendarme qui en avait la garde prévint les FTP de Naizin (Morbihan) qui vinrent le délivrer en prenant la précaution de ligoter et bâillonner le gendarme pour lui éviter d’être accusé de complicité.
À la mi-avril, Onésime Le Cam fit partie de ceux qui reconstituèrent le Comité militaire régional (CMR) à Réguiny (Morbihan). Il prit la tête de la 2e compagnie du Bataillon Danielle Casanova, devenu le 4e Bataillon des Forces françaises de l’intérieur (FFI) du Morbihan, commandé par Jean Rucard, alors que son camarade Marcel Gainche était à la tête de la 3e compagnie.
Le 8 juin 1944, Onésime Le Cam et Marcel Gainche furent interpellés par une patrouille allemande à Bel-Orient en Réguiny, alors qu’ils transportaient de la farine du moulin de Ferrand jusqu’au maquis installé dans un bois près de Kerburel en Pleugriffet (Morbihan). Onésime Le Cam fut tué en se défendant, tandis que Marcel Gainche, fait prisonnier, fut emmené à Naizin avant d’être fusillé à la citadelle de Port-Louis. Selon le témoignage du commandant Rucard, ils ont été trahis par un habitant de Réguiny qui a été condamné après la Libération à l’indignité nationale et à la confiscation d’une partie de ses biens.

L’acte de décès numéro 8 dressé en mairie de Réguiny le 9 juin 1944, constate le décès d’un individu du sexe masculin, « dont l’identité n’a pu être établie et dont la mort parait remonter au 8 juin ». Il précise que le cadavre a été découvert le 9 juin 1944 à 10 heures dans un champ près du village de Bel-Orient en Réguiny.

Un jugement rectificatif de décès, rendu par le tribunal civil de Ploërmel le 21 décembre 1944, et transcrit en mairie de Reguiny le 28 mars 1945, déclare qu’Onésime Le Cam, dont le corps a été reconnu avant inhumation par Pierre et Xavier Chamaillard, est décédé « aux environs du 9 juin 1944 ».

Onésime Le Cam a obtenu la mention « Mort pour la France » et a été homologué FFI. Le titre d’Interné-résistant lui a été attribué à titre posthume, ainsi que le titre de Combattant volontaire de la Résistance en 1956, et la Médaille de la Résistance par décret du 10 novembre 1960, publié au JO du 16 novembre 1960.

Dans le Morbihan, le nom d’Onésime Le Cam est inscrit sur la stèle élevée à Réguiny, au lieu-dit Pont-Hamon à proximité de l’endroit où il fut tué.
À Moréac, il figure sur la plaque dédiée au « 4e Bataillon - 2e Cie (FTPF) » du monument de Porh-Le Gal.

Roger Le Cam, le jeune frère d’Onésime, qui s’était engagé dans la même compagnie de FTPF, a été pris par des soldats allemands et exécuté sommairement le 1er août 1944 à Kérimars en Moréac.