Né le 4 janvier 1923 à Creutzwald (Moselle), mort en action le 21 août 1944 à Saint-Julien-l’Ars (Vienne) ; mineur de charbon puis mécanicien ; résistant AS maquis Le Chouan.

Pierre Barth
Pierre Barth
Crédit photo : Gérard Maas Memorialgenweb
Pierre Barth, monument commémoratif.
Pierre Barth, monument commémoratif.
Crédit photo : Gérard Maas Memorialgenweb
Pierre Barth était le fils de Pierre Barth, mineur de charbon, et de Marie Weingaertner ; ses parents s’étaient mariés à Creuzwald le 5 avril 1920. Pierre fut comme son père mineur de charbon. Creuzwald fit en septembre 1939 partie des communes de Moselle, situées en « zone rouge » (en avant de la ligne Maginot) évacuées selon un plan prévu à l’avance, lors de la déclaration de guerre. et repliées vers le département de la Vienne. La famille évacuée le 1er septembre 1939 avec sa commune frontalière proche de l’Allemagne, trouva refuge à Jardres (Vienne). A l’automne 1940, la plus grande partie de la population déplacée regagna la Moselle, par choix mais aussi parce que le rapatriement des réfugiés Mosellans revêtait pour l’occupant allemand une grande importance idéologique et économique. Il semble que Pierre Barth choisit de rester dans la Vienne, ayant trouvé du travail, un emploi de mécanicien chez M. Gaston Andrault, garagiste à Jardres.
Il s’engagea dans la Résistance à l’été 1944, sous le pseudonyme Lorraine, et rejoignit le maquis AS du capitaine Cusson dit « Le Chouan » après le débarquement. Il participa notamment aux combats de Lussac-les-Châteaux le 5 août 1944 (cité avec attribution de la Croix de Guerre avec étoile pour ce fait) et de Leignes-sur-Fontaine. Il organisa également des caches d’armes à Jardres.
Le 20 août 1944, le chef de gare de Jardres, M Baudri, et son fils furent arrêtés par les Allemands. Un groupe de FFI parmi lequel se trouvait Pierre Barth se lança à la poursuite des ravisseurs. À l’entrée de Saint-Julien-l’Ars (Vienne), Pierre Barth se mit en embuscade pour arrêter les Allemands avec son FM… qui s’enraya. Les Allemands ripostèrent ; Pierre Barth fut atteint d’une balle en plein front. Le rapport d’opérations établi pour le dossier d’homologation du groupe FFI (SHD op. Cit.) rapporte ainsi le fait : « Le volontaire Lorraine avec son FM attaque les Allemands en plein pays pour sauver ses deux camarades prisonniers. Les Allemands surpris font tête pendant l’évasion de nos deux camarades mais tuent le tireur du FM et prennent la fuite » Ses camarades réussirent à l’emmener à l’hôpital de Montmorillon où son décès fut officiellement déclaré le 21 août à 4 heures du matin. Ses obsèques furent organisées à Lussac-les-Châteaux.
Il obtint la mention mort pour la France et fut homologué FFI. Il fut décoré à titre posthume de la Médaille de la Résistance par décret du 22 avril 1966 et de la Croix de Guerre avec palmes le 29 avril 1953. Son nom figure sur le monument aux morts de Creutzwald. Une stèle rappelant sa mémoire fut inaugurée en août 2004 au 1 rue de l’Église à Saint-Julien-l’Ars, au carrefour du Souvenir.
Sources

SOURCES : SHD Caen AVCC dossier statuts Cote AC 21 P 14759. — Archives collectives des Forces françaises de l’intérieur (site Mémoire des Hommes) AS Maquis Le Chouan GR 19 P 86/33 — Ascomémo, texte d’allocution d’hommage de l’abbé Barth, 19.8.1946. — Archives familiales. — Christian Richard Groupement Le Chouan, maquis Est et Nord-Est de la Vienne, Lagardère, Le Chouan, Masier Michel Fontaine Ed. 2015 p. 289 — La Nouvelle République, 17 août 2004. — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb — État-civil Montmorillon, registre des décès 1944 acte n° 122.

Philippe Wilmouth, Michel Thébault

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