Né le 26 février 1925 à Saint-Cyprien (Pyrénées-Orientales), abattu le 23 mai 1943 au Barcarès (Pyrénées-Orientales) par des douaniers allemands ; domicilié à Saint-Laurent-de-la-Salanque (Pyrénées-Orientales), « étudiant » et/ou ouvrier agricole ; victime civile des forces d’occupation allemandes

Monument aux morts de Saint-Laurent-de-la-Salanque (Pyrénées-Orientales), détail
Monument aux morts de Saint-Laurent-de-la-Salanque (Pyrénées-Orientales), détail
Morts de la Seconde Guerre mondiale. Le nom d’Ibanez, avec un prénom erroné (Vincent), est accompagné de la mention "victime de la guerre". Cliché : André Balent, 30 mars 2017
Ferdinand Ibanez naquit à Saint-Cyprien, un village de la plaine littorale du Roussillon, au sud de Perpignan. Mais, à cette date, ses parents habitaient déjà à Saint-Laurent-de-la-Salanque, village de la plaine littorale de la Salanque, au nord-est de Perpignan où, le 1er novembre 1897, était née sa mère, Cynthie Henric. Celle-ci était mariée à Vincent Ibanez, exploitant agricole à Saint-Laurent-de-la-Salanque, né le 3 janvier 1897 à la Vall d’Alba [Valle de Alba, dans l’orthographe officielle de l’époque], province de Castelló [Castellon] de la Plana, au nord de l’actuelle — 2017 — Communauté valencienne, Espagne).
Ferdinand Ibanez était domicilié depuis son enfance à Saint-Laurent-de-la Salanque (Pyrénées-Orientales), au nord-est de Perpignan. D’après plusieurs sources, il était « étudiant » (sans doute élève d’un établissement secondaire). Mais son acte de décès indique que sa profession était celle d’ouvrier agricole : il est fort possible qu’il aidait ses parents, exploitants agricoles. Son prénom est tantôt : Vincent (Le Travailleur catalan et le monument aux morts de Saint-Laurent-de-la-Salanque) par ailleurs celui de son père ; Fernand (Gual, Larrieu, op. cit.) qui renvoie à Ferdinand ; François (Sentis, op. cit.). Dans les sources imprimées, on ne trouve jamais le prénom de Ferdinand, le premier de ceux déclarés à l’état civil. Ces sources imprimées indiquent aussi, de façon erronée, qu’il était né en 1926.
Pendant la nuit du 23 mai 1943, après le couvre-feu, Ferdinand Ibanez se trouvait sur la plage du Barcarès (Pyrénées-Orientales) commune maritime voisine de Saint-Laurent-de-la-Salanque. Il fut arrêté par une patrouille de la Douane allemande de laquelle il réussit à s’échapper. Blessé par une rafale de mitraillette, il crut trouver son salut en plongeant dans la mer. Une seconde rafale l’acheva et son corps disparut, enseveli dans les flots. Il fut retrouvé quelques jours plus tard à proximité du lieu où il avait été abattu. Une croix fut plantée à proximité du lieu où il fut tué. Elle y était encore plus d’un après. Elle a, bien sûr, disparu depuis, de cette plage sablonneuse battue par les tempêtes et érodée par les flots marins.
Le décès fut constaté le 5 juin 1943 par Joseph Llong, conseiller municipal faisant fonction de maire du Barcarès. Il paraissait "remonter à dix jours". L’acte dressé par Joseph Llong le 7 juin 1943 n’indique pas de date pour le décès de Ferdinand Ibanez. Il ne révèle pas, non plus, le lieu exact où le cadavre fut retrouvé. Le récit de sa mort, racontée dans la presse après la Libération, laisse supposer qu’Ibanez était accompagné ou que sa rencontre fatale avec les Allemands a été observé par un passant qui s’était dissimulé.
Son nom fut inscrit (prénom "Victor") sur le monument aux morts de Saint-Laurent-de-la-Salanque, avec la mention, entre parenthèses : "victime de la guerre".
Sources

SOURCES : Arch. com. Le Barcarès, état civil, acte de décès de Ferdinand Ibanez. — Le Travailleur catalan, 8 septembre 1945 [avec une photographie]. — Arch. com. Saint-Cyprien, état civil, acte de naissance de Ferdinand Ibanez. — Jean Larrieu, Vichy, l’occupation nazie et la résistance catalane, I, Chronologie des années noires, Prades, Terra Nostra, 1994, p. 190. — Raymond Gual & Jean Larrieu, Vichy, l’occupation nazie et la résistance catalane, II b, Els alemanys fa (pas massa) temps, Prades, Terra Nostra, 1998, pp. 922, 956. — Georges Sentis, Dictionnaire biographique de résistants et des civils des Pyrénées-Orientales tués par les Allemands et les collaborateurs, Perpignan, Marxisme / régions, 2012, 28 p. [pp. 25-26].

André Balent

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