GASPARD Joseph, Michel (dit Mich)
Né le 30 juin 1914 à Russange (Moselle annexée), exécuté sommairement le 19 mai 1944 au camp de concentration de Natzweiler (Bas-Rhin, Alsace annexée de fait) ; passeur ; résistance aide et sauvetage.
Le centre d’accueil des Ancizes fut révélé à la Gestapo par un déserteur luxembourgeois repris à la frontière franco-luxembourgeoise. Le 14 mars 1944, Joseph Gaspard fut raflé par les Allemands dans le café Ferrier aux Ancizes, enfermé à la prison du 92ème RI à Clermont-Ferrand et, malgré ses faux papiers, identifié par le délateur comme membre de la filière d’Albert Ungeheuer également interpelé. Il fut transféré à la prison du Grund à Luxembourg-ville en même temps que 10 autres passeurs dont le Mosellan Marcel Meyer*. Torturé, il fut emmené au camp de concentration d’Hinzert (Allemagne), puis conduit le 18 mai 1944 avec ses camarades (7 Luxembourgeois, 1 Allemand et 3 Français) au camp de concentration de Natzweiler sous le matricule 14 743. Le lendemain, ils furent fusillés et immédiatement incinérés au four crématoire du camp. Leurs cendres furent récupérées par des déportés et cachés dans des caisses sous un baraquement jusqu’au 6 juillet 1945, date de leur exhumation par un magistrat.
Une stèle aujourd’hui disparue fut alors érigée au camp. Le 29 mai 1946, les cendres de Joseph Gaspard furent transférées au cimetière de Russange.
SOURCES : Eugène Gaspard, Ceux que rien ne fait oublier, Thionville, éditions Klopp, 1984, p. 201-216. — François Goldschmitt, Tragédie vécue par la population des marches de l’Est sous l’occupation nazie, Rech, 1947, tome 2, p. 44-46. — Aimé Knepper, Vie ou mort des réfractaires, Luxembourg, auto-édité, p. 222. Henry Allainmat, Auschwitz en France, Paris, Presses de la Cité, 1974, p. 126-130.
Eugène Gaspard - Philippe Wilmouth