Né le 12 février 1919 à Godalming (Surrey, Royaume-Uni), mort le 21 août 1944 à Fontès (Hérault) ; officier britannique ; parachuté dans l’Hérault, a rejoint, avec quelques autres Britanniques, le maquis (AS ) Bir Hakeim ; abattu avec deux gendarmes ayant rallié le maquis Bir Hakeim lors d’un affrontement avec les Allemands.

Peter Fowler (1919-1944)
Peter Fowler (1919-1944)
Photo : Florian Przybylski, site MemorialGenWeb.
Cimetière de Mourèze, tombes de Peter Fowler et des gendarmes Maurice Lebaron* et François Pradeilles*
Cimetière de Mourèze, tombes de Peter Fowler et des gendarmes Maurice Lebaron* et François Pradeilles*
Cliché Andrew Croft, 1991, in Richard (dir.), op. cit., 2014, p. 115. DR
Fils d’Henry Seymour et d’Ida Margaret Fowler, il est plus connu, en particulier parmi les maquisards de Bir Hakeim, sous le nom de Peter Fowler. Il résidait depuis son enfance dans le quartier huppé de Saint John’s Wood dans le district de la cité de Westminster. Il fit des études à la Stowe School, école privée ouverte en 1923 dans ce quartier qui accueille des garçons de l’aristocratie et de la haute bourgeoisie. Il intégra ensuite le Trinity College de Cambridge, le college le plus prestigieux de cette grande université.
Il fut mobilisé pendant la Seconde Guerre mondiale. Il intégra le City of London regiment des Royal fusiliers. Il fut versé au SOE (Special Operations Executive).
Le 15 août 1944, il obtint l’autorisation de Brooks Richards (1918-2002), lieutenant commander du SOE, l‘autorisation d’accompagner le major Andrew Craft (1906-1998) dans sa mission auprès des maquis français du Sud du Massif Central, après le débarquement des Alliés en Provence, le 15 août 1944. La mission de ces agents du SOE était d’empêcher les Allemands d’utiliser les routes secondaires du Languedoc méditerranéen afin de se replier vers l’Est car la 9e armée du général Johannes Blaskowitz (état-major près de Toulouse) risquait d’être coupée du gros des forces du Reich en cas de percée alliée en Provence. Exécutant les ordres d’Hitler, Blaskowitz ordonna le repli dès le 17 août. Le 16 août, à 23 heures, l’avion de l’opération "Blanche Neige" commandée par Croft quitta l’aéroport de Blida (Algérie).
Le 17 août 1944, Fowler fut donc parachuté avec huit autres Britanniques (officiers, sous-officiers, spécialistes), trente containers et vingt-neuf paquets de matériel sur le terrain « Caracol », près de Saint-Pons-de-Thomières, au nord-ouest de l’Hérault. Croft sauta le premier et Fowler, le dernier, avant le largage du matériel. Il avait été aménagé par la résistance. Croft et ses hommes furent accueillis par le maquis « Latourette » (AS). Le 18 août la mission britannique prit contact avec François Rouan*, le nouveau chef du maquis Bir Hakeim qui a avait succédé à Paul Demarne, tué le 4 août près de Gignac (Hérault). Le 19 , les Britanniques quittèrent le quartier général de Latourette et gagnèrent, avec des automobiles et des camions Mourèze afin de retrouver les hommes de Bir Hakeim et son chef, Rouan* alias « Montaigne ».
Une partie des officiers britanniques rejoignit le Rocher des Vierges où se trouvait la 2e compagnie de Bir Hakeim ; l’autre resta à Mourèze (Hérault) où le reste du maquis était cantonné. Peu après cette arrivée de Britanniques, Bir Hakeim fut renforcé par cent-vingt gendarmes environ, provenant des brigades héraultaises de Sète, Clermont-l’Hérault, Mèze, Montagnac, Paulhan et du peloton motorisé de Sète. Ils furent répartis entre les deux compagnies de Bir Hakeim.
Montaigne et Croft avaient décidé attaquer les colonnes allemandes de la 11e Panzer qui circulaient sur les routes nationales 9 et 109 en organisant une embuscade à quatre kilomètres de Gignac. Le 21 août, Fowler, accompagné de deux gendarmes ralliés au maquis Bir Hakeim, Maurice Lebaron et François Pradeilles avait été chargés d’une mission de reconnaissance afin d’évaluer les positions des Allemands. Circulant tous trois sur un side-car, sur la route départementales 174 entre Adissan et Fontès, ils tombèrent sur un fort détachement allemand qui se déplaçait dans la direction opposée. Ils furent tous trois tués après un combat inégal. Blessés, les trois hommes essayèrent malgré tout de s’échapper dans les vignes. Un gendarme et Fowler furent abattus d’une balle dans la tête, à 4 (16) heures quinze minutes ainsi que le dit l’état civil (actes de décès). L’autre gendarme fut achevé à coups de crosse. Le capitaine Fowler fut enterré au cimetière de Mourèze (Hérault). L’acte de décès ne fut enregistré à l’état civil de Fontès que le 30 décembre 1944. Il ne mentionne ni la date ni le lieu de naissance. Il indique que Fowler, "tué à l’ennemi" était un envoyé spécial de Maréchal Wilson". L’ordre de mission était signé par le général de l’Air Gabriel Cochet, chef des FFI de la zone Sud. L’acte fut établi sur la déclaration de Jean Aliquot, 55 ans, propriétaire à Fontès, chef de secteur des FFI.
Un monument, à Fontès, en bordure de la RD 174, commémore sa mort ainsi que celle des gendarmes Lebaron et Pradeilles. Il y a l’inscription suivante :
« To the captain Fowler of the British Army gloriously killed for the Rigth and Freedom
August 21th 1944
À la mémoire des gendarmes Pradeilles François et Lebaron Maurice glorieusement tombés pour la patrie et la liberté dans un combat inégal contre les forces allemandes le 21 août 1944 »
Le nom du capitaine Fowler figure sur le mémorial du maquis Bir Hakeim à Mourèze (Hérault) où sont gravés les noms de ses membres morts au combat ou exécutés entre septembre 1943 et août 1944.
Sur la route d’Adissan, à l’endroit où fut retrouvé son corps, a été érigée une stèle.
Sources

SOURCES : Arch. com. de Fontès, état civil, acte de décès de Peter Fowler. — Gérard Bouladou, L’Hérault dans la résistance : 1940-1944, Nîmes, Lacour, 1992, 209 p. + illustrations h. t., [pp. 152-153]. — Colonel Andrew Croft, « De Mourèze à Montpellier » in Jean-Claude Richard (dir.) Les Libérations d’août 1944, Le Caylar, Arts et traditions rurales, 2014, pp. 103-113. — René Maruéjol et Aimé Vielzeuf, Le maquis « Bir Hakeim », nouvelle édition revue et augmentée, Genève, Édition de la Crémille, 1972, 251 p. [p. 10, pp. 183-184]. — Jean-Claude Richard, « Le passage des colonnes allemandes dans l’Hérault (20-26 août 1944 » in Jean-Claude Richard (dir.), Les Libérations d’août 1944, Le Caylar, Arts et traditions rurales, 2014, pp. 144-164 [p. 152]. — Note de Jean-Claude Richard, 15 octobre 2018.— Site MemorialGenWeb consulté le 28 mars 2017.

André Balent

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