Dans ce bourg de Dordogne, 6 FFI furent tués en action et exécutés sommairement à l’issue du combat lors d’une opération d’encerclement par des éléments allemands.

Atur (Dordogne). Stèle érigée en 1992 à la mémoire des six FFI morts le 15 août 1944.
Atur (Dordogne). Stèle érigée en 1992 à la mémoire des six FFI morts le 15 août 1944.
Crédit photo : Mémorialgenweb.
Le 14 août 1944, environ 65 hommes de la centurie Bir-Hakeim commandés par le lieutenant Charles Mary se dirigèrent vers Périgueux afin d’attaquer des unités allemandes. Le soir, ils prirent position à six kilomètres de la ville. Le PC fut installé dans une ferme à Atur. Le lendemain matin, le secteur était encerclé par les Allemands, a priori suite à une dénonciation. En sortant de son PC, le lieutenant Mary fut blessé gravement au-dessus des deux genoux par une rafale de mitrailleuse. Néanmoins, il avait pu se traîner vers un vignoble. Émile Hacquard* le rejoignit, le pansa et alla chercher des secours au village avant de retourner auprès du lieutenant. Ils furent cependant interceptés par les Allemands. Le lieutenant fut abattu d’une balle dans la tête et Émile Hacquard torturé et mutilé, et finalement achevé au lieu-dit Raubaly.
À 2km d’Atur, les hommes de la section de l’adjudant Wirth* descendirent de leur camion pour se déployer en file indienne des deux côtés du chemin communal reliant la route de Vergt à celle de Périgueux. À la jonction de ce chemin et de la RN 21, la section de l’adjudant Wirth fut prévenue que le village était occupé par les Allemands. Ordre de faire demi-tour fut alors donné, mais sur le chemin à découvert, le groupe fut attaqué. Une partie du groupe put rejoindre les camions, mais l’arrière-garde était clouée sur place. L’adjudant Wirth fut fut atteint d’une balle explosive et emmené dans le bois où il mourut. Dans cet accrochage Debon* et Stoffel furent également tués, alors que Chadourne fut fait prisonnier et abattu sauvagement. Plusieurs autres FFI furent blessés, mais réussirent à échapper aux Allemands, cachés dans le foin d’une ferme avant de rejoindre Vergt.
Les combattants tués furent récupérés deux jours après leur exécution et enterrés à la chapelle du château de Neuve-de-Vergt. En novembre 1944, différentes stèles furent érigées sur les différents lieux où sont tombés les 6 FFI. En 1992, à Atur, une nouvelle stèle regroupa les noms des six victimes.
DEBON Attilio
CHADOURNE Charles de la région de Périgueux
HACQUARD Émile
MARY Charles, lieutenant de Strasbourg
STROFFEL, caporal
WIRTH Eugène
Sources

SOURCES : DACCC, dossiers statuts. — Guy Penaud, Histoire de la Résistance en Périgord, Bordeaux, éditions Sud-Ouest, 2013, p. 421. — Sud-Ouest, 22 aout 1992. — Bulletin de l’Amicale des Anciens de la Brigade indépendante d’Alsace-Lorraine, janvier 1993. — Ascomémo-Hagondange, témoignage écrit Georges Brandenburger, rescapé.

Philippe Wilmouth

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