Né le 23 novembre 1913 à Maizières-lès-Metz (Moselle annexée), exécuté sommairement le 7 juin 1944 à Goudon (Hautes-Pyrénées) ; résistant du Corps franc Pommiès (ORA).

Camille Mathieu
Camille Mathieu
Crédit photo : Ascomémo-Hagondange.
Camille Mathieu effectua son service militaire dans un régiment de dragons à Verdun (Meuse). Rappelé en 1939, maréchal des logis au 4ème Dragons portés, il réussit à se réfugier en Suisse au moment de la débâcle. De retour à Maizières-lès-Metz désormais annexée par l’Allemagne nazie, il s’en évada fin 1942 et se réfugia à Castelnau-de-Médoc (Gironde). Il projeta de rejoindre l’Algérie via l’Espagne avec son ami maiziérois Paul Eischen mais la rencontre du commandant Pottier, qu’il avait connu à Verdun, modifia son projet. En effet, intéressé par leur bonne connaissance de l’allemand, ce dernier leur demanda de rester pour s’engager dans la Résistance. Camille Mathieu fut affecté à l’état-major du colonel de Maupou, à la section renseignements et espionnage. Installé chez son ami à Tarbes (Hautes-Pyrénées), il entra à l’usine Panhard qui travaillait pour les Allemands. Il était réparateur des véhicules allemands, notamment ceux de la Gestapo. Gagnant leur confiance, il put fournir de nombreux documents non seulement sur l’usine et sa production, mais aussi sur les passages de troupes. Ses liens avec des agents de la Gestapo permirent également d’obtenir de précieux renseignements.
Au moment du débarquement en Normandie, il signa un engagement pour la durée de la guerre au Corps franc Pommiès (ORA) en qualité d’officier de renseignements du 1er bataillon du commandant Sixte Vignon.
Le 7 juin 1944, au matin, la compagnie du lieutenant Lazaiche accrocha deux camions allemands qui se dirigeaient vers Toulouse et fit plusieurs morts et prisonniers. Des renforts allemands venant de Tarbes se dirigèrent sur les lieux du combat. Alerté, le commandant Sixte Vignon décida de se rendre sur place pour mieux apprécier la situation. Il demanda à Camille Mathieu qui possédait une moto de l’y conduire avec deux autres chasseurs. Vers 17h, dans la côte de Goudon, les motos tombèrent nez à nez sur le renfort allemand qui ouvrit le feu. Les motocyclistes cherchèrent à fuir sous la mitraille. Le commandant et deux chasseurs furent tués. Camille Mathieu parvint à rouler, blessé, encore quelques centaines de mètres. Les Allemands l’interceptèrent et l’achevèrent sur place.
Le corps de Camille Mathieu fut rapatrié au cimetière communal de Maizières-lès-Metz le 19 juillet 1949. Il reçut à titre posthume la Croix de guerre avec étoile de bronze, la médaille des évadés, la médaille de la Résistance et la médaille commémorative de la Seconde guerre mondiale. Son nom figure sur la stèle érigée à l’entrée du village de Goudon en mémoire des 4 victimes. Un stade aujourd’hui disparu porta son nom à Maizières-lès-Metz. Il est désormais attribué à un complexe sportif.
Sources

SOURCES : AVCC, dossier statut. — Jean-Claude Jacoby, Le Tourbillon, Maizières-lès-Metz, imp. Koehl, 1996, p. 257-259. — Ascomémo-Hagondange, diplôme de Camille Mathieu.

Philippe Wilmouth, Jean-Claude Jacoby

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