Née le 9 mars 1942 à Nonvilliers-Grandhoux (Eure-et-Loir), massacrée le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) ; victime civile.

Jysette Françoise Lainé
Jysette Françoise Lainé
Crédit : archives familiales Mondot-Salhi
Jysette Françoise Lainé
Jysette Françoise Lainé
crédit : Archives familiales Mondot-Salhi
Jysette Françoise Lainé
Jysette Françoise Lainé
crédit : Archives familiales Mondot-Salhi
maison de Léonard Mondot et Léonie Joyeux (avant 1944), Oradour-sur-Glane
maison de Léonard Mondot et Léonie Joyeux (avant 1944), Oradour-sur-Glane
crédit : Archives familiales Mondot-Salhi
maison de Léonard Mondot et Léonie Joyeux (après 1944), Oradour-sur-Glane
maison de Léonard Mondot et Léonie Joyeux (après 1944), Oradour-sur-Glane
crédit : Archives familiales Mondot-Salhi
Plaque à la mémoire de Jysette Lainé sur le monument aux Morts de Nonvilliers-Grandhoux (Eure-et-Loir), sa commune natale.
Plaque à la mémoire de Jysette Lainé sur le monument aux Morts de Nonvilliers-Grandhoux (Eure-et-Loir), sa commune natale.
crédit : Archives familiales Mondot-Salhi
Jysette Lainé était la fille de Maurice Marcel André (né le 28 février 1920, à Maintenon, Eure-et-Loir), instituteur, et de son épouse Denise Adrienne (née le 22 novembre 1911, à Oradour-sur-Glane), fille de Léonard Mondot* et de son épouse Léonie née Joyeux*.
Après ses études secondaires près de Dreux Maurice Laîné fut admis à l’école normale de Chartres en 1937-38 et obtint son CAP d’instituteur le 6 mars 1940. Il fut sitôt mobilisé dans l’aviation le 13 mars 1940.
Elle avait une sœur cadette, Claudette (née le 2 juin 1943).
Maurice Laîné fut démobilisé le 11 septembre 1940, après quoi il passa par sa phase de probation enseignante en 1941 et 1942. L’administration de l’Académie situe au premier décembre 1942, la date de son premier poste à Barmainville (Eure-et-Loir).
Le 19 juillet 1943, Maurice fut raflé par le Service du travail obligatoire (STO), il fut expédié en Haute-Silésie, à Teschen dans ce qu’il décrit dans une lettre comme une prison entourée de barbelés et qui ressemble au Stalag VIII-B de Teschen en dépit du fait qu’il n’était pas un prisonnier de guerre. Il décrira plus tard ses conditions de vie atroces dans cette période qui avait amené certains détenus à se nourrir de rats.
Sa grand-mère Léonie Joyeux, épouse Mondot*, vint la chercher et l’emmena à Oradour-sur-Glane où elle avait aussi la garde de son petit-fils Jacques Desseix*, dont la mère travaillait à Limoges et le père était prisonnier en Syrie.
En 1944, la famille Mondot était domiciliée au hameau Chez Magnaud, à Oradour-sur-Glane.
« En 1944, Monsieur et Madame Laine habitent à côté de Chartres en Eure et Loir. Leur fille Claudette, 1 an, vient d’être atteinte de poliomyélite. Craignant, une contamination de cette terrible maladie pour Gysette* leur autre petite-fille de 3ans ; ils la confient aux grands-parents Léonard* et Léonie* Mondot, à Oradour-sur-Glane. Aujourd’hui Claudette dit qu’elle voyait souvent sa mère pleurer mais qu’à l’époque elle n’avait pas réalisé l’ampleur de son chagrin. Elle se souvient d’avoir joué inconsciente dans le cimetière, alors que sa mère était en larmes devant le tombeau des martyrs. Les parents aujourd’hui décédés, ont voulu que leurs cendres soient dispersées dans la maison des grands-parents. »
Elle fut victime du massacre perpétré par les SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich et brûlée dans l’église avec sa grand-mère, son cousin, sa grande-tante et l’ensemble des femmes et des enfants d’Oradour-sur-Glane. Son grand-père fut mitraillé puis brûlé dans l’une des six granges dans lesquelles les hommes furent massacrés.
Jysette Lainé obtint la mention « Mort pour la France » par jugement du tribunal de Rochechouart du 10 juillet 1945.
Son nom figure sur le monument commémoratif des martyrs du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane, et gravé sur le monument aux Morts de sa commune natale, à l’initiative de Bernard Lorin, dont la mère aida à l’accouchement lors de la naissance de Jysette, et qui se souvient bien de la fillette avant son départ pour Oradour.
Les états de services à l’Éducation Nationale de Maurice Laîné mentionnent son retour de Teschen en Eure-et-Loir à la fin de l’année 1944. Les souffrances l’avaient rendu méconnaissable. A son retour, il apprit la mort de sa fille Jysette âgée de deux ans, à Oradour-sur-Glane et de ses beaux-parents assassinés avec son enfant. Ils gardaient et prenaient soin de leur petite fille qu’on pensait en sûreté chez eux dans la campagne calme et reculée du Limousin.
Ses parents eurent deux autres enfants après le massacre, Chantal (née le 8 mai 1945), Daniel (né le 15 décembre 1947).
Son père décède le 19 février 1995 à Dreux et sa mère en 2002, à Luray (Eure-et-Loir) et sa mère le 26 septembre 2002 à Lillebonne (Seine-Maritime).
Voir Oradour-sur-Glane
Sources

SOURCES : Liste des victimes, Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane. — Guy Pauchou, Dr Pierre Masfrand, Oradour-sur-Glane, vision d’épouvante, Limoges, Lavauzelle, 1967, liste des victimes, pp. 138-194. — Mémorial GenWeb. — Archives État civil de la Haute-Vienne et Eure-et-Loir, actes de naissances, mariages, décès, recensements. — Notice LAÎNÉ Maurice, Marcel, André.— Albert Valade, Oradour, 10 juin 1944, la page de catéchisme, éditions de la Veytizou sarl (p137). — Documentation de la famille Mondot communiquée par Madame Claudette Salhi, née Lainé.

Dominique Tantin, Isabel Val Viga

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