Né le 8 octobre 1921 à Lyon (IIe arr., Rhône), massacré le 10 juin 1944 à Lissieu (Rhône) ; chef de machines ; réfractaire au Service du travail obligatoire (STO).

Joseph Coupat était le fils de Flavien Antoine Coupat et de Catherine Perraud, mouleuse. En 1942, dans le cadre de la Relève ou après la loi du 4 septembre, Joseph Coupat partit travailler en Allemagne. Souhaitant se marier, il obtint une permission et revint en France le 11 août 1943. Il se maria le 21 août 1943 avec Mireille Veuillet. Il ne retourna jamais en Allemagne. En 1944, il était chef de machines aux « Câbles de Lyon » et il demeurait à Lyon (Rhône), 31 rue du professeur Paul Sisley (IIIe arr.). Sa femme était mouleuse.
Le 5 mai 1944, les Allemands arrêtèrent Joseph Coupat à Lyon (IIIe arr.) en tant que réfractaire. Il fut vraisemblablement appréhendé avec François Viallard (arrêté également le 5 mai) et peut-être avec Émile Giguet (les familles Coupat, Viallard et Giguet se connaissaient). Joseph Coupat, François Viallard et Émile Giguet furent incarcérés à la prison de Montluc (Lyon).
Le 10 juin 1944, Joseph Coupat, ses compagnons Viallard et Giguet, et seize autres détenus furent extraits de Montluc. Ils furent conduits à Lissieu (Rhône) dans une camionnette bâchée escortée par quatre voitures transportant des militaires allemands. Vers 8 heures 40, le convoi se gara au bord de la route nationale 6, non loin du hameau du Bois Dieu. Les soldats bloquèrent la circulation sur la route à environ 150 mètres au nord et au sud de la camionnette et ils éloignèrent un témoin. Ils firent descendre les prisonniers du véhicule et les exécutèrent à coups de mitraillettes. Ils laissèrent les cadavres sur place. La camionnette et l’une des voitures repartirent dans la direction de Lyon tandis que les trois autres automobiles se dirigèrent vers Villefranche-sur-Saône (Rhône).
Les gendarmes et la police furent alertés le jour même. Ils découvrirent les dix-neuf corps à environ 13 mètres de la chaussée. Ils étaient allongés perpendiculairement à la route nationale, les pieds dirigés vers la voie, faces contre terre. Les enquêteurs ne trouvèrent aucune pièce d’identité sur eux. Les cadavres furent transportés à l’institut médico-légal de Lyon.
Le corps de Joseph Coupat fut décrit comme suit par les gendarmes : « Le cadavre N°11, mesure I mètre 78 environ et paraît âgé de 30 à 35 ans. Il est de corpulence moyenne ; cheveux châtain-foncé ondulés ; visage allongé [...]. Il est vêtu d’un blouson en cuir marron doublé d’étoffe grise, avec boutons et revers ; un premier pantalon en treillis bleu, un deuxième en drap rayé noir et gris ; coiffé d’une casquette à rayures noires rouges et blanches, marque Weiss, 74, passage de l’Argues et 10, cours Gambetta à Lyon. Les pantalons sont maintenus par une ceinture noire avec boucle nickelée ; chaussé de chaussettes en coton blanc et de souliers bas jaunes en cuir, avec talon en bois ressemelé de caoutchouc. Il a été trouvé porteur d’un mouchoir blanc avec encadrement noir et bleu sans initiale. Portait à l’annulaire gauche une alliance en or blanc ». D’après le rapport du médecin légiste, le corps de Joseph Coupat portait trois blessures par balles à la tête et aux jambes. Le 8 juillet 1944, Madame Viallard reconnut son fils, François Viallard, et Joseph Coupat parmi les photographies des cadavres retrouvés à Lissieu. Elle prévint la mère et la femme de Joseph Coupat qui l’identifièrent également le 11 juillet. Une chevalière leur fut remise.
La petite fille de Joseph Coupat, née probablement vers mai 1944, décéda pendant son internement à Montluc.
Le nom de Joseph Coupat est gravé sur la plaque commémorative située à Lissieu, en bordure de la route départementale 306 (anciennement route nationale 6).
Le 5 mai 1944, son frère, Henri Coupat, fut exécuté par pendaison au siège de la Gestapo, avenue Berthelot à Lyon (VIIe arr.).
Voir la monographie du lieu d’exécution
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Rhône, 3808W901, 3808W980, 3460W4, 3335W22, 3335W9. — Mémorial Genweb.

Jean-Sébastien Chorin

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