Né le 7 septembre 1923 à Port-au-Prince (Haïti), exécuté sommairement le 25 août 1944 à Villeneuve-Saint-Denis (Seine-et-Marne) ; résistant FFI.

Claude Kieffer
Claude Kieffer
Crédit : archives famille Kieffer
Claude Kieffer appartenait par son grand-père, professeur de mathématiques, à une famille alsacienne catholique optante, installée en Haïti après l’annexion de l’Alsace à l’Allemagne en 1870 et par sa grand-mère à une famille écossaise. Son père Philippe Kieffer travaillait comme agent de change puis dans les années 1930 comme directeur adjoint de la Banque nationale de la République d’Haïti. Claude fit ses études en Haïti, puis ses parents ayant divorcés, il quitta l’île et entra chez les Jésuites de Saint-Louis de Gonzague à Paris, rue de Franklin, en octobre 1933. Sa mère et sa soeur Maël avaient également fait le voyage pour s’installer en région parisienne.
Pendant la guerre, ils se réfugièrent tous les trois sur le littoral breton à Rothéneuf (Ille-et-Vilaine). Claude songea rejoindre Londres mais y renonça craignant des représailles sur sa famille. Il ignorait si son père, présent en France depuis mars 1939 et engagé dans les Forces navales de la France libre lors de leur création le 1er juillet 1940, se trouvait à Londres ou bien en Allemagne en tant que prisonnier. Philippe Kieffer devint le célèbre créateur et commandant des premiers commandos de la marine française connus sous le nom des commandos Kieffer qui participèrent aux côtés des alliés au débarquement de Normandie le 6 juin 1944.
Le mois précédent, en mai, Claude Kieffer afin d’éviter le STO avait rejoint la Seine-et-Marne et travaillait dans un chantier de travaux forestiers la petite Fortelle. Devenu maquisard dans un corps-franc Vengeance affilié à l’Armée secrète de Seine-et-Marne, il s’initia au maniement des armes et son groupe cacha trois aviateurs américains. Le 25 août 1944, alors qu’ils étaient réunis dans la maison du garde des Eaux et Forêts Henri Jambois à La Bretèche d’Hermières et que sous l’ordre du capitaine Vandaire la dizaine de résistants se préparait au départ, la maison fut cernée par des soldats allemands d’une unité d’artillerie en retraite. Tous arrêtés et embarqués dans un camion, c’est dans un bois de la commune de Villeneuve-Saint-Denis que les résistants furent suppliciés puis exécutés sommairement après avoir creusés leurs tombes. Les villageois avaient entendu les coups de feu et après la libération, ils les retrouvèrent le 28 août au lieu-dit Bois des Charbonniers. Les corps furent transportés à Tournan-en-Brie et inhumés au cours d’obsèques solennelles le 30 août.
Le 20 octobre 1945, dans sa citation à l’ordre de la brigade à titre posthume et remise de la Croix de guerre avec étoile de bronze, le général Koenig qualifia le commandant Claude Kieffer de "symbole de l’héroïsme froid et résolu".
Un monument commémoratif au bord de la route CD 21 rappelle le martyre de ces résistants.
Sources

SOURCES : Ministère des anciens combattants AC21P 62001 . — SHD Vincennes GR 16 P 319808 . — Benjamin Massieu Philippe Kieffer : chef des Commandos de la France libre, 2014 , communiqué par Olivier Fourcans .— Biographies de son père Philippe Kieffer sur le site de l’Ordre des Compagnons de la libération et sur Wikipédia. — MémorialGenweb.

Annie Pennetier

Version imprimable