Née le 12 juillet 1934 à Strasbourg (Bas-Rhin), massacrée le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) ; victime civile.

plaque des réfugiés Alsaciens, cimetière Oradour-sur-Glane
plaque des réfugiés Alsaciens, cimetière Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
plaque des réfugiés Juifs, cimetière Oradour-sur-Glane
plaque des réfugiés Juifs, cimetière Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
Simone Kanzler était la fille de Joseph Kanzler* (né le 11 octobre 1893, à Budapest, Hongrie), coiffeur, juif d’origine hongroise, et de son épouse d’Esther Malka – dite Maria née Goldman* (née le 16 avril 1899, à Varsovie, Pologne), juive d’origine polonaise, réfugiés à Strasbourg dans le courant des années 1920. Ses parents s’étaient mariés le 20 décembre 1928, à Strasbourg.
Elle avait une sœur aînée, Dora Bella* (née le 14 novembre 1930, à Strasbourg).
Contrairement à ses parents restés de nationalité étrangère jusqu’en 1944, elle était par le droit du sol de nationalité française. Elle habita Schiltigheim avec ses parents jusqu’en septembre 1939 date de l’évacuation de la population de la ville vers la Haute-Vienne et en particulier pour la famille Kanzler vers Oradour-sur-Glane. A la fin de l’été 1940 la famille Kanzler étant interdite de retour, elle continua à vivre à Oradour-sur-Glane, sans doute scolarisée à l’école primaire d’Oradour-sur-Glane.
« L’armistice acquis, les Allemands s’empressèrent de mettre au oint un intense processus psychologique de récupération afin d’inciter les populations déplacées à rejoindre leurs départements d’origine. (…) Cet appel au retour au pays ne fut pas entendu par tous. (…) Dora* et Simone* Kanzler, nées à Strasbourg, en 1930 et 1934, et leurs parents, ne regagnèrent pas la capitale alsacienne dans laquelle ils avaient vécus. Joseph Kanzler*, venu de Budapest et sa femme, Maria Goldmann*, ayant quitté sa Pologne natale, ne souhaitèrent pas quitter la ville qui les avait accueillis. »
Elle fut victime du massacre perpétré par les SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich et brûlée dans l’église avec sa mère et sa sœur et l’ensemble des femmes et des enfants d’Oradour-sur-Glane. Son père fut mitraillé puis brûlé dans l’une des six granges dans lesquelles les hommes furent massacrés.
Simone Kanzler obtint la mention « Mort pour la France » par jugement du tribunal de Rochechouart du 10 juillet 1945.
Son nom figure sur le monument commémoratif des martyrs du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane, et sur la stèle de la Résistance érigée à Schiltigheim (Bas-Rhin) en 2009 ainsi que sur le monument aux morts situé dans l’enceinte du cimetière juif de Bischheim (Bas-Rhin), datant des années 50 et dédié aux martyrs et déportés de la communauté juive pendant la seconde guerre mondiale.
Voir Oradour-sur-Glane
Sources

SOURCES : Liste des victimes, Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane. — Guy Pauchou, Dr Pierre Masfrand, Oradour-sur-Glane, vision d’épouvante, Limoges, Lavauzelle, 1967, liste des victimes, pp. 138-194. — MémorialGenWeb. — Sarah Farmer,Le travail des étrangers dans la France en guerre, in Sarah Fishman, Laura Lee Downs, Ioannis Sinanoglou, Leonard V. Smith, Robert Zaretsky (dir.),La France sous Vichy. Autour de Robert O. Paxton, Paris/Bruxelles, IHTP-CNRS, Ed. Complexe, coll. « Histoire du temps présent », 2004. — Daniel Bernassou, Evacués alsaciens en Limousin : le temps du départ (août-octobre 1940), in Paul Lévy, Jean-Jacques Becker et alii, Les réfugiés pendant la seconde guerre mondiale CERHIM, Confolens, 1999. — site de la ville de Schiltigheim. — AJPN Haute-Vienne. — Archives État civil de la Strasbourg, actes de naissances, mariages, décès, recensements. — Marielle Larriaga, Oradour-sur-Glane,10 juin 1944, éditions des traboules (p41).

Michel Thébault, Isabel Val Viga

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