Né le 15 octobre 1919 près de Minsk (URSS, Biélorussie), exécuté sommairement le 3 septembre 1944 à Metz (Moselle annexée) ; agent soviétique.

Formé en URSS pour devenir agent soviétique, parlant l’allemand, Léonard Nagorski était devenu interprète auprès du chef de l’agriculture d’un cercle pendant l’occupation d’Orel (URSS, act. Russie). Il récoltait des renseignements sur les troupes allemandes qu’il transmettait à Moscou grâce à un poste émetteur parachuté.
Le 29 mars 1944, Léonard Nagorski fut arrêté par le KdS de Minsk (URSS, act. Biélorussie) le 26 juin 1944. Il fut envoyé dans un convoi d’Ostarbeiter en Moselle annexée et affecté sur un chantier de l’Organisation Todt de Thionville. Le Sonderkommando Mehl l’arrêta à Arzviller (Moselle annexée) en compagnie d’un autre agent soviétique, Sinaida Kotowa. Ils furent conduits au camp de Woippy dans la banlieue messine.
Le 1er septembre 1944, face à l’arrivée jugée imminente des Alliés, les Allemands évacuèrent leurs ressortissants, les Altdeutscher de Moselle annexée, dans la nuit du 31 août 1944, et abandonnèrent le camp d’internement de Woippy. Intransportable à cause des sévices subis, Léonard Nagorski fut conduit à l’hôpital de Sainte-Blandine à Metz. Le 2 septembre, Metz fut déclarée « zone de combat ». Des autorités policières et des SA revinrent alors pour organiser la défense de la ville. L’Obersturmführer SS Fritz Kirchdorfer, commandant du camp de Woippy, se rendit ainsi le 3 septembre à l’hôpital de Saint-Blandine. Il le fit abattre à la mitraillette sur le site de camp de Woippy désormais vide et lui donna personnellement le coup de grâce.
Sources

SOURCES : Bundesarchiv, Berlin-Lichterfelde, R70/L/11, télégramme de Schmidt 18 juillet 1944. — AJM, Le Blanc, dossier de Kirchdorfer. — état-civil Metz. — Philippe Wilmouth, L’évacuation du 4 septembre 1944, Maizières-lès-Metz, imp. Koehl, 1997, p. 57. — Cédric Neveu, La Gestapo en Moselle, Strasbourg, éd. du Quotidien, 2015, p. 230. — Le Lorrain 18 novembre 1948.

Philippe Wilmouth

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