Né le 21 février 1922 à Lyon IVe arr. (Rhône), fusillé le 21 août 1944 à Heilbronn (Bade-Wurtemberg, Allemagne) suite à une condamnation à mort ; étudiant ; résistant du réseau SR Alliance.

André Riss était le fils de Pierre Elie et Jeanne Angl. Il était étudiant et célibataire. Il entra dans la Résistance en avril 1943, comme membre du réseau de renseignements militaires "Alliance" et opérateur radio à Paris avec le pseudonyme "Vanneau". Il transmettait des messages codés aux services de renseignements britanniques, à Londres.

Arrêté à Paris le 16 septembre 1943, il fut interrogé par le SD les 27 et 30 septembre. Déporté du camp de Compiègne (Oise) le 16 décembre 1943 à destination de l’Allemagne, il fut interné à la prison de Kehl-am-Rhein et interrogé par la Gestapo de Strasbourg le 8 février et le 25 mars 1944. Il fut ensuite confronté avec d’autres agents du réseau, Maurice Courcelle, F. Rodney, Jean Portenart et Jacques Bonnetain. Le dossier d’accusation d’espionnage instruit par la Gestapo de Strasbourg dans le cadre des affaires n°97 du 7 mars 1944, concernant André Riss, F. Rodney, Jean Portenart, Jacques Bonnetain, Jean-Marie Caprais, Gabriel Romon, Lucien Julia et Adrien Le Moine*, fut transmis au Tribunal de guerre du Reich qui y apposa les cachets « Geheim » (secret) et « Haftsache » (affaire concernant des détenus). Il fut ensuite incarcéré à la prison de Freiburg-im-Breisgau (Bade-Wurtemberg) puis jugé le 12 juin 1944 par le 3e Senat du Tribunal de guerre, présidé par le juge Karl Schmauser et condamné à la peine de mort pour accusation d’espionnage au profit d’une puissance ennemie. Classé « NN » (Nacht und Nebel-Nuit et Brouillard), il fut transféré à la prison de Schwäbisch-Hall (Bade-Wurtemberg). Le jugement fut confirmé le 11 juillet 1944 par l’amiral Max Bastian, président du Tribunal de guerre et la grâce fut refusée par Adolf Hitler.

Le 18 août, le directeur de la prison fit le tour des cellules pour annoncer aux condamnés qu’ils seraient transférés dans la nuit du 20 au 21 août et que leurs affaires personnelles devraient rester sur place. On leur fit remplir une étiquette indiquant leur adresse en France afin qu’elles soient restituées à leurs familles. Tous comprirent alors quel sort leur était réservé.
André Riss et 23 autres codétenus furent conduits en camionnette par groupes de huit, le 21 août à l’aube, à la caserne Schlieffen, à Heilbronn (Bade-Wurtemberg). Ils furent fusillés au champ de tir d’Heilbronn après avoir reçu l’assistance d’un prêtre, mais en refusant d’avoir les yeux bandés. Ils moururent courageusement en criant « Vive la France ».

Ils furent inhumés dans le cimetière de Sonthein-Neckar et le dernier vœu des 24 condamnés étant « d’être enterrés en France » fut exaucé par le réseau "Alliance" qui rapatriera les corps en juin 1947, à Strasbourg.

Il obtint la mention "Mort pour la France" le 11 avril 1946 et la mention "Mort en déportation" par arrêté du 26 février 2013.
Il obtint également le titre de "Déporté résistant" le 1er juillet 1953.
Il reçut la Médaille militaire, la Croix de guerre 1939-1945 et la Médaille de la Résistance à titre posthume ainsi que le "Certificate of Service" signé du maréchal Montgomery.
Il fut homologué au grade de sous-lieutenant des FFC (Forces françaises combattantes).
Son nom figure sur le monument aux morts de Caluire-et-Cuire (Rhône).
Sources

SOURCES : Dossier AVCC Caen n° 21P 146019.— Marie-Madeleine Fourcade, L’Arche de ¨Noé, éd. Plon 1989.— Auguste Gerhards, Tribunal de guerre du IIIe Reich, éd. du Cherche-Midi, Paris 2014.— Livre Mémorial des Déportés de France de la F.M.D. tome 1.— Mémorial de l’Alliance, 1948.— Mémorial GenWeb.

Jean-Louis Ponnavoy

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