ROMERO PLATERO Desiderio
Né le 25 septembre 1915 à Fuente Obejuna (province de Cordoue, Espagne), fusillé le 25 avril 1944 après condamnation d’une cour martiale du régime de Vichy à la maison d’arrêt de Limoges (Haute-Vienne) ; républicain espagnol ; résistant et maquisard FTP-MOI.
Le maquis fut victime en mars 1944 du zèle répressif déployé par le capitaine Jean, commandant l’escadron 4/5 de la Garde, cantonné à Bergerac (Dordogne). Entre les mois de décembre et avril 1944 il porta avec son unité, un corps franc composé d’une trentaine de volontaires, des coups très durs à la résistance locale. Le 16 mars, sur renseignements, il parvint à encercler à l’aube, à la ferme du Canadier, près de Veyrines-de-Domme, un groupe FTP-MOI auquel appartenait Desiderio Romero Platero dit « Luis ». Trois maquisards José Sánchez Flores, Ángel Poyo Muñoz et Agustín Crespo Quevedo furent tués, Desiderio Romero Platero, découvert blessé, caché dans un taillis fut capturé et fait prisonnier. Il fut conduit dans un premier temps à l’hôpital de Bergerac où il dut répondre à un premier interrogatoire. Le capitaine Jean légèrement blessé dans l’action reçut par arrêté du 22 avril 1944 de la part de Pierre Laval, chef du gouvernement et ministre de l’Intérieur une médaille d’or pour acte de courage et de dévouement avec la citation suivante : « Une opération de police ayant été décidée pour cerner un repaire de terroristes à Veyrines (Dordogne) a fait preuve d’un esprit de décision, de courage et de sang-froid en faisant le premier les sommations. A été blessé au cours de l’action ».
Conduit et incarcéré à la maison d’arrêt de Limoges, Desiderio Romero Platero fut finalement présenté devant une "cour martiale" créée sous l’autorité du gouvernement de Vichy, et condamné à mort par des juges français dont les noms resteront inconnus, le 25 avril 1944. Il fut exécuté aussitôt, à 16 heures 45, à la maison d’arrêt de Limoges en même temps qu’Henri Sauvent, Georges Bouy, André Dumas et Robert Solas. Son corps fut inhumé dans la fosse commune, du cimetière municipal de Louyat à Limoges.
Son corps pourrait avoir été ramené après la guerre à Veyrines-de-Domme. Son nom (sous la dénomination Romero Platero Desiderio) figure dans cette commune sur la sépulture collective établie dans le cimetière communal pour « les quatre combattants de la main d’œuvre immigrée (Résistance) d’origine espagnole ».
SOURCES : Dossier pédagogique réalisé par le service éducatif des Archives départementales de Dordogne, Les guérilleros, l’engagement en Résistance 1940 – 1944 novembre 2010 — Claude Cazals La Garde sous Vichy Ed. La Musse 1997, en ligne — renseignements Tiphaine Catalan, doctorante Paris 8, thèse en cours Les Espagnol-e-s dans la Résistance en Limousin : parcours individuels et constructions des identités 1940-1944 — Témoignage de Ralph Finkler, survivant de l’attaque de Veyrines, in amisamigos mars 2009 — Mémorial genweb — Archives municipales de Limoges 4H142 — Mairie de Limoges, registre des décès 1944.
Michel Thébault