Né le 11 février 1923 à Paris (XIIème arr.), fusillé le 18 mars 1944 sur condamnation d’une cour martiale du régime de Vichy à la maison d’arrêt de Limoges (Haute-Vienne) ; étudiant ; résistant FTPF de la Dordogne.

Fils d’Édouard Legendre et d’Anna Redon, il était selon les mentions portées à son acte de décès, étudiant, célibataire et domicilié en 1944 à Terrasson (Dordogne). Ses parents et leurs deux fils Marcel et Pierre avaient quitté Paris et s’étaient réfugiés dès septembre 1939 à Terrasson.
En 1943, alors que son année de naissance le destinait à la réquisition pour le STO, Marcel Legendre, réfractaire, choisit de rejoindre un maquis. D’abord engagé auprès de l’Armée Secrète du Périgord Vert, il rejoignit ensuite les FTPF, devenant chef du groupe Valmy (sous-secteur C, Dordogne ouest) sous le pseudonyme de « Georges ». Le groupe s’était établi à la ferme de la Régasse près de Pont-Saint-Mamet, commune de Douville (Dordogne).
Le maquis fut victime en mars 1944 du zèle répressif déployé par le capitaine Jean, commandant l’escadron 4/5 de la Garde, cantonné à Bergerac (Dordogne). Entre les mois de décembre 1943 et avril 1944 il porta avec son unité, un corps franc composé d’une trentaine de volontaires, des coups très durs à la résistance locale. Le 2 mars 1944, le groupe FTP Valmy mena une attaque contre la perception de Bergerac. Le lendemain après-midi, l’officier de la Garde mit en place un barrage sur la RN 21, sur la route de Périgueux, en haut de la côte de Pont-Saint-Mamet (commune de Douville, Dordogne) au lieu-dit Cantalouette. Il fit ouvrir le feu sur un camion chargé d’une dizaine de FTP du groupe Valmy. Deux résistants furent tués, un troisième grièvement blessé, fut emmené par ses camarades qui parvinrent à se replier vers leur base, la ferme de la Régasse. Marcel Legendre le chef du groupe décida d’attendre que des soins soient donnés au blessé avant de changer de cantonnement. Le dimanche 5 mars, le capitaine Jean revint en civil dans le secteur de Pont-Saint-Mamet, et usant d’un subterfuge (il se prétendit médecin venu soigner le blessé du maquis), parvint à obtenir en fin d’après-midi le renseignement recherché : le lieu de cantonnement du maquis. Le soir même, il obtint du sous-préfet de Bergerac l’autorisation d’intervention. Le 6 mars 1944, à trois heures du matin, à la tête de son corps franc, le capitaine Jean fit encercler la ferme et donna l’ordre de l’assaut. Le groupe FTP Valmy dont les guetteurs avaient été neutralisés, fut mis hors de combat. Neuf maquisards dont leur chef Marcel Legendre furent faits prisonniers. Claude Cazals dans son livre La Garde sous Vichy (op. cit.) cite un extrait du rapport du sous-préfet à sa hiérarchie : « Dans les papiers qui ont été saisis par le capitaine Jean, j’ai vu un lot important de cartes d’alimentation et toute une série de circulaires et de tracts signés du parti communiste. En outre une somme de 26.000 francs a été trouvée ». D’abord incarcéré à Périgueux, Marcel Legendre et ses camarades furent rapidement transférés à Limoges. Le 12 mars en effet le préfet de la Dordogne demanda au préfet régional de Limoges « de déférer le plus rapidement possible ces individus devant la cour martiale » (Claude Cazals op. cit.). La loi du 20 janvier 1944 promulguée par le gouvernement de Vichy avait instituée des cours martiales itinérantes composées de trois juges anonymes. Les jugements étaient expéditifs et sans appel, les condamnés immédiatement fusillés dans l’enceinte de la prison, par un peloton composé de membres des GMR. La cour martiale siégea ainsi à Limoges à plusieurs reprises entre la fin janvier et le début du mois de juillet 1944. Transféré à Limoges, Marcel Legendre fut incarcéré à la maison d’arrêt. Considéré comme le chef du groupe, il fut condamné à la peine de mort pour « activité terroriste » par cette cour martiale le 18 mars 1944 et immédiatement fusillé sur place, à la maison d’arrêt de Limoges, à 14 h 30 en même temps que Pierre dit Jack COTIER. Il fut inhumé au cimetière municipal de Limoges.
Il obtint la mention Mort pour la France. Il fut homologué lieutenant FFI à titre posthume, et reçut la Croix de guerre et la Médaille de la Résistance. Son nom figure sur le monument aux morts de Terrasson ainsi que sur le monument commémoratif dressé dans le cimetière communal. Il figure également sur le monument aux morts de Pont-Saint-Mamet. Une rue de Terrasson porte le nom de Marcel Legendre.
Sources

SOURCES : Archives municipales Limoges 4H142 — Claude Cazals La Garde sous Vichy Ed. La Musse 1997, en ligneblog La Résistance dans le sud-ouest — Mémorial genweb — Mairie de Limoges, registre des décès 1944.

Michel Thébault

Version imprimable