CHAVET Henri
Né le 17 janvier 1884 à Orgelet(Jura), mort sous la torture le 10 février 1944 à Metz (Moselle annexée) ; notaire ; Président du Groupement des expulsés de Moselle (GEM) ; résistant aide et sauvetage, filière d’évasion Malou.
L’activité du GEM hérissait les pouvoirs publics. Watiez, commissaire spécial chargé des réfugiés d’Alsace et de Lorraine, dénonça « l’activité de M. Chavet et des gens qui l’entourent dans des matières qui ne sont pas du ressort d’un groupement d’entraide et d’expulsés. » Le groupement était soupçonné de diffuser le journal clandestin Véritas. Me Chavet accomplissait des missions de renseignements pour l’ambassade des Etats-Unis. En même temps, le GEM était l’aboutissement de la chaîne d’évasion « Malou » animée depuis 1942 par la messine Marie-Louise Olivier. Il fournissait de faux papiers aux réfractaires et déserteurs mosellans qui avaient fui la zone annexée.
Fin 1943, après avoir infiltré la filière avec deux agents français qui s’étaient faits passer pour des réfractaires, la Gestapo opéra un coup de filet. Six personnes furent arrêtées en Moselle ainsi que Me Chavet et son fils Pol. Conduit à Sarrebruck (Allemagne), Henri Chavet fut torturé pour obtenir des informations sur toutes les ramifications de la filière et décéda le 10 février 1944 à l’hôpital de Bonsecours à Metz, sans avoir parlé.
SOURCES : AVCC, dossier statut. — AD Moselle 69J11-21. — AD Rhône 45W37-41. — Ascomémo Hagondange, brochure Activités et historique du GEM 1941. — Philippe Wilmouth, 50 kilos de bagages et 2 000 francs, Maizières-lès-Metz, imp. Koehl, 2002, p. 132. — Cédric Neveu, La Gestapo en Moselle, Strasbourg, éd. du Quotidien, 2015, p. 173-177. — L’Echo des Réfugiés, 4 octobre 1941.
Philippe Wilmouth