SOLAS Robert [pseudonyme Toto]
Né le 28 juin 1924 à Saint-Front-la-Rivière (Dordogne), fusillé le 25 avril 1944 sur condamnation à mort d’une cour martiale du régime de Vichy à la maison d’arrêt de Limoges (Haute-Vienne) ; électricien ; résistant FTPF de la Dordogne.
Le maquis fut victime fin mars 1944 du zèle répressif déployé par le capitaine Jean, commandant l’escadron 4/5 de la Garde, cantonné à Bergerac (Dordogne). Entre les mois de décembre et avril 1944 il porta avec son unité, un corps franc composé d’une trentaine de volontaires, des coups très durs à la résistance locale. Le 24 mars 1944, la brigade de gendarmerie de Sarlat (Dordogne) apprit la présence dans le secteur de Calviac-en-Périgord (Dordogne) dans une ferme, d’une trentaine de résistants. Les autorités administratives (préfet de la Dordogne, intendant du maintien de l’ordre à Limoges) prévenus donnèrent l’ordre au capitaine Jean d’intervenir. Le 25 mars à l’aube, les gardes du corps franc encerclèrent la ferme. Un violent combat s’engagea à l’issue duquel les gardes prirent possession de la ferme. Plusieurs résistants furent faits prisonniers Robert Solas, André Dumas et Georges Bouy (prénommé Serge dans le récit de Claude Cazals). Claude Cazals, La Garde sous Vichy (op. cit.) indique également l’existence d’un quatrième prisonnier Yvan Pilipenko alias « Golowin », ancien officier soviétique évadé d’Allemagne, qui sera ensuite déporté vers Dachau. Le rapport des enquêteurs qui suit le combat, indique qu’un important matériel fut découvert ainsi que des brochures montrant « que les méthodes enseignées dans cette école technique étaient fortement imprégnées de communisme ».
Sans doute incarcérés d’abord à Périgueux, Robert Solas et ses camarades furent rapidement transférés à Limoges pour être jugés par la cour martiale. La loi du 20 janvier 1944 promulguée par le gouvernement de Vichy avait instituée des cours martiales itinérantes composées de trois juges anonymes. Les jugements étaient expéditifs et sans appel, les condamnés immédiatement fusillés dans l’enceinte de la prison, par un peloton composé de membres des GMR. La cour martiale siégea ainsi à Limoges à plusieurs reprises entre la fin janvier et le début du mois de juillet 1944. Robert Solas fut condamné à la peine de mort pour « activité terroriste » par cette cour martiale le 25 avril 1944 et immédiatement fusillé sur place, à la maison d’arrêt de Limoges, à 17 h 20 en même temps que Georges Bouy, Henri Sauvent, André Dumas et Desiderio Romero Platero. Il fut inhumé au cimetière municipal de Limoges.
Il obtint le 1er août 1946 la mention mort pour la France.
SOURCES : Arch.dép.Haute-Vienne 1517 art.298 — Maquis de Corrèze, 150 combattants et témoins Éditions Sociales 1975 — Claude Cazals La Garde sous Vichy Ed. La Musse 1997, en ligne — Guy Penaud, Histoire de la Résistance en Périgord, éd.Fanlac 1985 — témoignage de Roger Ranoux — Mémorial genweb — Mairie de Limoges, registre des décès 1944 acte n° 1059.
Hervé Dupuy, Michel Thébault