Née le 10 avril 1912 à Gouzon (Creuse), massacrée le 8 juillet 1944 à Droux (Haute-Vienne) ; victime civile.

Yvonne Mourlon était la fille d’Alexandre Mourlon, cantonnier, et de son épouse Mélanie Bonneau, cultivatrice, domiciliés au lieu-dit La Chaud commune de Gouzon.
Elle épousa Charles Gabriel Martin, gendarme à Saint-Sulpice-Laurière (Haute-Vienne). Le 7 juin 1944, ce dernier passa au maquis de Grammont à Saint-Sylvestre (Haute-Vienne) avec toute sa brigade. Les femmes des gendarmes les ravitaillaient. Yvonne Martin fut victime des représailles consécutives aux événements survenus à Magnac-Laval les jours précédents.
A partir du 4 juillet 1944, des FTPF investirent Magnac-Laval (Haute-Vienne) dont la caserne était devenue un hôpital militaire allemand. Le 6, la garnison déposa les armes. Douze personnes, des notables et des individus accusés de collaboration furent arrêtés et exécutés le soir même.
Une riposte fut organisée sur-le-champ par les Allemands et la Milice.
Le 7 juillet 1944, deux miliciens du 2e bureau firent une descente à la gendarmerie de Saint-Sulpice, et arrêtèrent deux femmes de gendarmes, Mme Parisot et madame Yvonne Mourlon (née Martin). Les miliciens les emmenèrent à Magnac-Laval où d’autres otages furent raflés par les Allemands et les miliciens. Le lendemain, à 18h, Yvonne Martin fut emmenée en camion avec 20 autres prisonniers sous la garde de miliciens.
Alors que les otages devaient être transportés à Limoges, le chef milicien Jean Chardenot fit stopper le camion à la Croix-du-Curé à la limite des communes de Magnac-Laval et de Droux, sur le territoire de cette dernière. Seize otages, dont Yvonne Martin, furent exécutés de rafales de mitraillette par le milicien Chardenot, ivre, et ses Francs-Gardes.
Yvonne Martin obtint la mention Mort pour la France et son nom est inscrit sur les monuments aux morts de Saint-Sulpice-Laurière et de Gouzon, sa commune natale. Une plaque commémorative apposée 61 rue Betoulle à Saint-Sulpice Laurière sur la maison où elle avait été arrêtée en compagnie de Marthe Parisot fut inaugurée le 8 juillet 2012 sur la demande de la propriétaire et à l’initiative de la mairie de Saint-Sulpice-Laurière et du Souvenir Français Comité de Jarnages (Creuse). Son nom figure également sur le mémorial de la Résistance creusoise à Guéret
Une stèle commémorative fut élevée sur le lieu du massacre, désormais appelé la Croix-des-Martyrs.


Voir Droux, La Croix-des-Martyrs (8 juillet et 10 août 1944)
Sources

SOURCES : ADIRP 87. — MémorialGenWeb. — Arch. Dép. Creuse, état civil.

Bernard Pommaret, Dominique Tantin

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