Comblanchien (Côte d’Or), 21 août 1944
Village martyr de Côte-d’Or. Lors de la nuit tragique du 21 août 1944 il fut incendié en représailles par les troupes allemandes, 8 habitants furent massacrés et 9 déportés.
Comblanchien, petit village de la Côte de Nuits comptant 530 habitants était considéré par l’ennemi comme un repère de terroristes à cause notamment du maquis FTP d’Arcenant installé dans la région et auquel appartenait sans doute quelques hommes du village. Le 15 juin 1944 lors du combat d’Arcenant les allemands eurent de nombreux tués. Au printemps 1944, une compagnie de gardes-voies commandés par l’oberleutnant Schöning et le sergent-major Ratkje s’installa au château Deslandes qui domine le village au-dessus de la RN74.
En août 1944, les troupes allemandes battaient en retraite poursuivies par l’armée française et la tension était à son comble. Avant de fuir, les allemands décidèrent une opération de répression contre le village.
Le 21 août 1944 dans la soirée des camions bloquèrent discrètement les sorties du village. Vers 20h30/21h00, les gardes-voies descendus du château se répandirent parmi les rues et à 21h40 ils se mirent à tirer dans tous les sens simulant une attaque du maquis. À 22h00 le village fut investi par deux groupes de soldats allemands, une trentaine de feldgendarmes venus de Beaune par la route et 80 soldats stationnés dans un train en bas du village. Il y avait avec eux des auxiliaires français. Les habitants furent expulsés de force de leurs habitations qui furent pillées et incendiées puis conduits sur la place de l’église. Certains habitants avaient pu fuir avant l’arrivée des incendiaires et s’étaient réfugiés dans les vignes. Pour les barbares, il s’agissait bien évidemment de terroristes ce qui justifiait l’opération. Ils tentèrent d’ouvrir la porte de l’église pour y enfermer leurs otages mais celle-ci résista évitant peut-être un massacre. Des grenades furent lancées et embrasèrent l’édifice. La population fut alors dirigée par la rue de l’Église vers la place de la mairie où un tri s’opéra. 23 hommes de 15 à 70 ans furent conduits au train qui stationnait à l’est du village pour être emmenés en otage à la prison de Dijon. Les femmes et les enfants furent dispersés. L’opération se termina vers minuit et à 4h30 du matin les feldgendarmes reprirent la route de Beaune tandis que le train s’ébranlait en direction de Dijon avec ses 23 otages dont 12 seront libérés. Les 11 autres seront déportés vers l’Allemagne, 2 s’évadèrent en cours de route et 9 revinrent au printemps 1945.
52 maisons et la toiture de l’église avaient été incendiées, 8 personnes avaient été abattues : Jeanne Chapuzot, 68 ans et sa fille Mathilde Voye, 46 ans, vigneronnes, Max Henry, 40 ans, comptable et son fils Claude, 20 ans, étudiant, Joseph Blanc, 57 ans, retraité de la TCRP (transports parisiens), Marcel Julien, 18 ans, ouvrier agricole, Adrien Simonnot, 72 ans, casseur de pierres, Blaise Lieutard, 60 ans, retraité SNCF. 5 autres furent blessées : Pierre Cochat, 43 ans, garde-champêtre, qui mis en joue contre une maison, s’enfuit par une montée d’escalier en feu, Germaine Mennasol, 22 ans, Louise Boissard, vigneronne, 40 ans, belle sœur de Joseph Blanc et Simone Blanc, sténo-dactylo, 24 ans, fille de Joseph Blanc, Manuel Pallarès, scieur de pierre, 44 ans, qui fut grièvement brûlé.
Les obsèques des victimes eurent lieu le 23 août dans l’après-midi.
Comblanchien obtint la Croix de guerre avec étoile de vermeil le 19 août 1948. Le monument commémoratif, œuvre de bénévoles, tailleurs de pierre, artisans et maîtres carriers sera inauguré le 21 août 1948.
L’affaire de Comblanchien a fait l’objet d’une procédure devant le tribunal militaire de Lyon. Un non lieu a été rendu le 24 mai 1950, à l’encontre du capitaine Schöning, aucune charge n’ayant été rapportée contre lui. Selon le témoignage d’un soldat allemand il serait disparu sur le front de l’est. Le sergent-major Ratkje, commandant la section de Comblanchien, a été tué par ses hommes en Allemagne, car il refusait qu’ils se rendent à l’armée française.
La place de la mairie porte le nom de place du 21-août-1944.
Liste des victimes :
BLANC Joseph
CHAPUZOT Jeanne
HENRY Claude
HENRY Louis
JULIEN Marcel
LIEUTARD Blaise
SIMONNOT Adrien
VOYE Mathilde
En août 1944, les troupes allemandes battaient en retraite poursuivies par l’armée française et la tension était à son comble. Avant de fuir, les allemands décidèrent une opération de répression contre le village.
Le 21 août 1944 dans la soirée des camions bloquèrent discrètement les sorties du village. Vers 20h30/21h00, les gardes-voies descendus du château se répandirent parmi les rues et à 21h40 ils se mirent à tirer dans tous les sens simulant une attaque du maquis. À 22h00 le village fut investi par deux groupes de soldats allemands, une trentaine de feldgendarmes venus de Beaune par la route et 80 soldats stationnés dans un train en bas du village. Il y avait avec eux des auxiliaires français. Les habitants furent expulsés de force de leurs habitations qui furent pillées et incendiées puis conduits sur la place de l’église. Certains habitants avaient pu fuir avant l’arrivée des incendiaires et s’étaient réfugiés dans les vignes. Pour les barbares, il s’agissait bien évidemment de terroristes ce qui justifiait l’opération. Ils tentèrent d’ouvrir la porte de l’église pour y enfermer leurs otages mais celle-ci résista évitant peut-être un massacre. Des grenades furent lancées et embrasèrent l’édifice. La population fut alors dirigée par la rue de l’Église vers la place de la mairie où un tri s’opéra. 23 hommes de 15 à 70 ans furent conduits au train qui stationnait à l’est du village pour être emmenés en otage à la prison de Dijon. Les femmes et les enfants furent dispersés. L’opération se termina vers minuit et à 4h30 du matin les feldgendarmes reprirent la route de Beaune tandis que le train s’ébranlait en direction de Dijon avec ses 23 otages dont 12 seront libérés. Les 11 autres seront déportés vers l’Allemagne, 2 s’évadèrent en cours de route et 9 revinrent au printemps 1945.
52 maisons et la toiture de l’église avaient été incendiées, 8 personnes avaient été abattues : Jeanne Chapuzot, 68 ans et sa fille Mathilde Voye, 46 ans, vigneronnes, Max Henry, 40 ans, comptable et son fils Claude, 20 ans, étudiant, Joseph Blanc, 57 ans, retraité de la TCRP (transports parisiens), Marcel Julien, 18 ans, ouvrier agricole, Adrien Simonnot, 72 ans, casseur de pierres, Blaise Lieutard, 60 ans, retraité SNCF. 5 autres furent blessées : Pierre Cochat, 43 ans, garde-champêtre, qui mis en joue contre une maison, s’enfuit par une montée d’escalier en feu, Germaine Mennasol, 22 ans, Louise Boissard, vigneronne, 40 ans, belle sœur de Joseph Blanc et Simone Blanc, sténo-dactylo, 24 ans, fille de Joseph Blanc, Manuel Pallarès, scieur de pierre, 44 ans, qui fut grièvement brûlé.
Les obsèques des victimes eurent lieu le 23 août dans l’après-midi.
Comblanchien obtint la Croix de guerre avec étoile de vermeil le 19 août 1948. Le monument commémoratif, œuvre de bénévoles, tailleurs de pierre, artisans et maîtres carriers sera inauguré le 21 août 1948.
L’affaire de Comblanchien a fait l’objet d’une procédure devant le tribunal militaire de Lyon. Un non lieu a été rendu le 24 mai 1950, à l’encontre du capitaine Schöning, aucune charge n’ayant été rapportée contre lui. Selon le témoignage d’un soldat allemand il serait disparu sur le front de l’est. Le sergent-major Ratkje, commandant la section de Comblanchien, a été tué par ses hommes en Allemagne, car il refusait qu’ils se rendent à l’armée française.
La place de la mairie porte le nom de place du 21-août-1944.
Liste des victimes :
BLANC Joseph
CHAPUZOT Jeanne
HENRY Claude
HENRY Louis
JULIEN Marcel
LIEUTARD Blaise
SIMONNOT Adrien
VOYE Mathilde
Sources
SOURCES : Journal, Le Bien Public, Dijon de 1984 à 2016.— Témoignage de Jacky Cortot, témoin du drame.— Nombreux sites internet.— Mémorial Genweb.
Jean-Louis Ponnavoy