Né le 9 février 1923 à Marseille (Bouches-du-Rhône), mort le 28 mai 1944 à La Parade (commune de Hures-La Parade, Lozère) ; étudiant ; résistant, membre de la « Brigade Montaigne » (AS) puis du maquis AS Bir Hakeim

Jean Farelle naquit à Marseille dans une famille d’origine lozérienne — cévenole —, de religion réformée. Son père Paul, Léo Farelle était né au hameau de la Carrière (commune de Saint-Étienne-Vallée-Française) et était employé des PTT. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il était en poste à Mende (Lozére) au central téléphonique de la ville. Il fut un résistant actif de la ville (MUR). La mère de Jean Farelle se nommait Louise Vosquier. Elle était originaire du hameau d’Andajac (commune de Saint-Étienne-Vallée-Française).
Jean Farelle fréquenta le collège de garçons de Mende jusqu’à la classe de première. En effet, au printemps de 1943, il fut incorporé au Chantier de jeunesse de de Mauriac (Cantal) dont il refusa bientôt l’embrigadement. Il le quitta et entra en clandestinité, se réfugiant chez ses grands-parents maternels à Andajac.
Jean Farelle participa désormais à la résistance lozérienne dans le cadre de l’AS. Il connut des résistants cévenols du voisinage de la ferme-refuge, Marceau Lapierre et Jean Laffont, maire de saint-Étienne-Vallée-Française. Il fut aussi en liaison avec le couple de résistants mendois, Jean* et Anna* Rousseau.
Il intégra ensuite le maquis-école (AS) de la Picharlarié, établi dans une ferme abandonnée de la commune voisine, Moissac-Vallée-Française (il le retrouva plus tard, ennavril) fusionné avec la Brigade Montaigne et Bir Hakeim qui l’absorba).
Il fit partie, ensuite, avec Jean* et Anna* Rousseau, d’une équipe spéciale de l’AS qui, en novembre 1943 fut envoyée en mission à Chantejals près de Termes, dans l’Aubrac lozérien aux confins du Cantal. Ils étaient chez Marcel Malige avec pour mission d’effectuer des repérages de terrains pour d’éventuels parachutages. Mais le 28 février, des arrestations décapitèrent l’AS lozérienne.
En mars 1944, toujours accompagné des époux Rousseau, il quitta donc la Haute-Lozère pour les Cévennes lozériennes afin de rejoindre le Galabertès (commune de Saint-Germain-de-Calberte) ferme où était regroupée la « Brigade Montaigne » ou MOI (Mouvement ouvrier international), maquis AS dirigé par François Rouan alias Montaigne* et rassemblant presque exclusivement des étrangers, en grande majorité allemands. Dans ce secteur, la Brigade Montaigne effectua sa jonction avec le maquis (AS) Bir Hakeim (Voir Capel Jean ; Veylet Louis) et le maquis école (AS) du « Comité de Saint-Jean-du-Gard » (Voir Lapierre Marceau) installés tous deux dans une ferme abandonnée à proximité du Galabertès, la Picharlarié (commune de Moissac-Vallée-Française). Farelle, avant d’intégrer la Brigade Montaigne, avait déjà eu l’occasion avec ses amis lozériens de fréquenter le cantonnement de la Picharlarié. Il alla chercher Anna Rousseau à Millau (Aveyron) où elle s’était entre temps réfugiée et l’amena à la Picharlarié
Jean Farelle participa aux combats de la Vallée Française (le 7 puis le 12 avril 1944). Avec son groupe (Jean Rousseau*, René Nicolas), il réussit à se replier au pla de Fontmort où il retrouva les maquisards de la Brigade Montaigne — désormais intégrée, au moins en partie, au maquis Bir Hakeim — avec qui ils avaient combattu le 12 avril. Auparavant, avec sept maquisards de Bir Hakeim, il s’était égaré et avait été recueilli, le 13 avril, par le groupe du maquis AS d’Ardaillers-La Soureilhade qui s’était replié dans les environs de Vebron (Lozère), près des Rousses.
Du 6 au 15 mai 1944, il participa, avec le gros du maquis Bir Hakeim à l’expédition de Clermont-l’Hérault (Hérault) (Voir Capel Jean, Lindner Anton), puis après avoir suivi Bir Hakeim au Fangas, près du mont Aigoual, il se rendit, toujours dans le cadre de cette formation, sur le causse Méjean, à La Parade.
Il participa au combat meurtrier du 28 mai 1944, qui provoqua l’anéantissement de la plus grande partie de Bir Hakeim. Dans le maquis Bir Hakeim, il avait le grade de lieutenant.
Paul-Léo Farelle, père de Jean, l’une des victimes de la tuerie, participa aux travaux du CDL de la Lozère dont il fut le trésorier. Il fut également le trésorier du comité pour l’édification du mémorial des victimes des combats de La Parade (Lozère) tués le 28 mai à La Parade ou exécutés le lendemain à Badaroux (Lozère). Ce comité fut créé à l’initiative du CDL. Le président était Henri Cordesse, instituteur à Marvejols, résistant lozérien (MUR /AS) et préfet du département à la Libération et la secrétaire, Anna Rousseau*, professeur à Mende, résistante (MUR/AS), femme de Jean Rousseau*, l’une des victimes du combat de La Parade.
Homologué lieutenant des FFI le 22 décembre 1944, déclaré « mort pour la France » en 1945, il fut inhumé dès le 30 mai 1944, à Saint-Germain-de-Calberte, une commune des Cévennes lozériennes. Son père Paul-Léo Farelle avait pu l’y transporter via l’hôpital de Florac (Lozère) après l’avoir fait exhumer de La Parade. Le 31 mai, ses obsèques religieuses protestantes furent célébrées au temple de Saint-Germain-de-Calberte par deux pasteurs résistants, Charles Martin, de la commune et Joseph Bourdon, de Mende.
Son nom figure sur le monument aux morts de Saint-Germain-de-Calberte (Lozère) ; sur le monument de La Parade (Lozère) érigé afin de préserver la mémoire des membres du maquis Bir Hakeim, victimes du combat de La Parade et de l’exécution de prisonniers à Badaroux ; sur le monument de Moissac-Vallée-Française (Lozère) célébrant le combat commun contre le nazisme et ses complices français, dans les Cévennes, de Français et d’étrangers, en majorité allemands et espagnols ; sur le monument mémorial érigé à Mourèze (Hérault) à la mémoire de tous les combattants de Bir Hakeim, tués au combat ou exécutés entre septembre 1943 et août 1944.
Voir La Parade (commune de Hures-La Parade, Lozère), 28 mai 1944.
Sources

SOURCES : Gérard Bouladou, Les maquis du Massif Central méridional 1943-1944. Ardèche, Aude, Aveyron, Gard, Hérault, Lozère, Tarn, Nîmes, Lacour Rediviva, 2006, 617 p. [En particulier, p.320)]. — Éveline & Yvan Brès, Un maquis d’antifascistes allemands en France (1942-1944), Montpellier, les Presses du Languedoc/Max Chaleil éditeur, 1987, 348 p. [pp. 141, 158, 205, 217, 252, 336]. — René Maruéjol, Aimé Vielzeuf, Le maquis Bir Hakeim, nouvelle édition augmentée, préface d’Yves Doumergue, Genève, Éditions de Crémille, 1972, 251 p. — Association pour des études sur la Résistance intérieure (AERI), Association départementale des Anciens de la Résistance de Lozère, ANACR Lozère, La Résistance en Lozère, CDROM, accompagné d’un livret, 27 p., Paris, 2006. — Site MemorialGenWeb consulté le 20 novembre 2016.

André Balent

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