Né le 29 septembre 1891 à Flaumont-Waudrechies (Nord), victime civile fusillée par les Allemands le 14 juin 1944 à Guise (Aisne) ; tailleur d’habits, ouvrier agricole.

Fils d’Albain Joseph Bucquoy, maître de carrière âgé de vingt-cinq ans, et de son épouse Angèle Rousseau, ménagère âgée de vingt-trois ans, Édouard Bucquoy naquit au domicile de ses parents, rue de la Taquennerie.
Au moment de son recensement militaire, Édouard Bucquoy (matr. 1956) résidait à Avesnelles (Nord), où il exerçait en tant que tailleur. Il fut incorporé au 150e régiment d’infanterie le 9 octobre 1912. Maintenu en raison de la guerre, il passa au 130e régiment d’infanterie le 27 août 1915, où il fut promu caporal le 24 janvier 1916. Il avait été blessé quelques jours auparavant, le 21 janvier, à Maisons-de-Champagne et évacué.
Édouard Bucquoy fut cassé de son grade (pour un motif inconnu) le 26 août 1916. Il devint première classe le 26 septembre 1918. À nouveau blessé le 9 octobre 1918, il fut évacué et revint au front le 17 novembre. Édouard Bucquoy obtint alors une citation à l’ordre du régiment (n° 82) : « agent de liaison d’un courage et d’un dévouement remarquables, toujours prêt à marcher pour n’importe quelle mission difficile. Le 8.10.1918, a été blessé en se portant à l’attaque d’Orfeuil. Déjà blessé le 21.1.1916 ». Cela lui valut la croix de guerre avec étoile de bronze.
Il fut démobilisé le 27 juillet 1919.
Édouard Bucquoy s’était marié à Chartres (Eure) le 8 février 1919, avec Berthe Andrée Augustine Lesieur. Il était alors tailleur d’habits et soldat au 130e régiment d’infanterie, et demeurait avec sa mère à Bernay (Eure), au n° 1 rue de la Chaussée. Son épouse était couturière et habitait au n° 20 rue de la Tannerie. Elle était née à Chartres le 21 mars 1895
Le couple avait eu un enfant en septembre 1923. Il s’établit à Avesnes : le 19 mai 1921, il était au n° 11 rue du Pont-Rouge, puis au n° 4 rue de Fourmies le 16 septembre 1935.
Au moment du massacre du 14 juin 1944, Édouard Bucquoy était peut-être employé au château de Faÿ à Guise.] à Guise.
Le 5 août 1944, Jean-Baptiste Afchain décrivit ainsi aux gendarmes l’arrestation : « le 14 juin 1944, vers 8 heures, M. Boulet Raphaèle (sic) que je connais depuis son enfance, est arrivé chez moi. Cet homme était accompagné d’un camarade. Son camarade m’était inconnu. Quelques instants plus tard, alors que nous étions en train de discuter, 150 Allemands environ, faisant partie d’une formation de S.S., qui venaient de se battre avec un groupe de résistance, ont fait irruption dans ma ferme. Après avoir fait une perquisition à mon domicile, ils ont emmené tous les hommes présents et nous ont conduits au hameau de Bohéries. Là, nous avons été placés aux côtés d’autres personnes qui s’y trouvaient déjà. Après avoir vérifié nos identités, les Allemands nous ont priés de regagner nos domiciles respectifs, à l’exception de M. Boulet et de son camarade. A mon avis, je crois que ces hommes ont été retenus parce qu’ils n’étaient pas de la région ».
Lors de l’exhumation du 31 juillet 1944, Jean-Baptiste Afchain pu reconnaître Raphaël Boulet grâce aux « vêtements qu’il portait au moment de son arrestation. De plus, il avait encore des pièces d’identité sur lui ». Dans sa déposition du 21 octobre 1944, relative à Suzanne Pelletier, il raconta ce qui suit : « vers 8 heures, les SS sont venus chez moi et ont perquisitionné dans toute la ferme. À cette première perquisition, ils ont été très corrects ; ils n’ont rien volé et se sont bornés seulement à visiter les différentes pièces de la maison et la grange. Boulet et Bucquoy se trouvaient chez moi au moment de cette perquisition. Les Allemands n’ont même pas demandé leurs papiers. Environ une heure plus tard, une quarantaine de SS sont venus à la ferme, ils se sont mis à perquisitionner une deuxième fois, brisant une porte et volant une quantité importante de vivres et de linges. La perquisition a duré plus d’une heure. Boulet et Bucquoy qui étaient encore chez moi, ont été réquisitionnés avec mes fils pour ouvrir une ancienne cave ; ce travail terminé, ils sont descendus à Longchamps sous la garde des S S ». Raphaël Boulet, Bucquoy, Minet et Williot firent partie du groupe de quinze hommes ramassés aux fermes de la Grumelle, la Vallée à l’Orge et Afchain. Ils furent conduits à Bohéries après le renvoi des hommes de Longchamps, reconnus par le maire Houdez, le curé Moreau et, peut-être le régisseur allemand de Proix. Williot n’a pas de papiers sur lui ; Minet a été traité de "terrorist" devant Modeste Moyaert. À Bohéries, tous les quatre n’ont aucun avocat pour parler en leur faveur. Vers quatorze heures, attachés deux par deux au bras, ils arrivèrent en camionnette dans la pâture du château de Faÿ à Guise. Ils furent obligés de creuser une fosse ; rangés sur le bord face au trou, ils furent tués l’un après l’autre d’une rafale de mitraillette ».
Édouard Bucquoy fut réinhumé dans le cimetière de Guise. Son nom figure sur le monument commémoratif du Faÿ à Guise ; il a été donné à une rue d’Avesnes-sur-Helpe (Nord).
Sources

SOURCES. Arch. dép. Nord, 3 E 8928 (état civil de Flaumont-Waudrechies), 1R 3023 (reg. matr.) ; Arch. dép. Eure-et-Loir, 3E85/386. — Sites Internet : site personnel de M. Caudron.

Frédéric Stévenot

Version imprimable