Né le 11 mai 1877 à Evreux (Eure), tué le 14 juin 1944 à Longchamp (Aisne) ; ouvrier agricole ; victime civile.

Fils d’Adolphe Lefort, journalier âgé de trente ans, et de Rosalie Armandine Fossey, journalière âgée de vingt-cinq ans, domiciliés à Damville (Eure), Georges Lefort est né à Évreux, au n° 32 rue Joséphine, au domicile des témoins de l’acte de naissance : Paul Mariette, Jules Auguste Lebugle et Jacques Arsène Daurel, employés d’administration. Il se maria le 3 juillet 1909, dans le XXe arrondissement de Paris, avec Marie Ambroisine Louise Joly.
Au moment de son recrutement militaire, en 1897, Georges Lefort était journalier aux Minières (canton de Damville, Eure). Il avait été condamné le 12 mars 1896 par le tribunal correctionnel d’Évreux à six jours de prison et cinq francs d’amende, pour coups et blessures, rébellion, outrages et ivresse.
Il rejoignit son corps (le 5e régiment d’infanterie) le 16 novembre 1898, comme 2e classe. Le certificat de bonne conduite lui fut refusé, et il fut maintenu pendant deux mois. La commission spéciale d’Évreux le réforma le 24 août 1904, pour « varices volumineuses ».
Le 21 juillet 1902, Georges Lefort fut à nouveau condamné, cette fois par la huitième chambre du tribunal correctionnel de la Seine, à quinze jours de prison, pour outrages et rébellion aux agents.
Il le fut encore le 8 février 1905, par le tribunal correctionnel de Nantes, à cent francs et cinq francs d’amende pour bris de clôture, ivresse manifeste et publique.
Le 8 février 1915, il fut néanmoins réhabilité de droit de ces condamnations, en vertu de l’art. 10 de la loi du 5 août 1899, modifié par la loi du 11 juillet 1900.
Georges Lefort fut rappelé à l’activité au début de la guerre. Il arriva au corps (24e section de COA) le 3 novembre 1915. Classé dans le service auxiliaire par le conseil de révision de la Seine, le 12 mars 1915, pour varices, il fut démobilisé le 12 février 1919, date à laquelle il déclara se retirer à Paris, au 9 rue du Pressoir. C’est d’ailleurs à Paris qu’il résidait. Il était au 247, boulevard Pereire, le 16 mars 1903. Le 24 février 1904, il habitait au n° 5 du Passage Saint-Ange. Le 3 novembre 1915, il vivait dans le XVIIIe arrondissement, au 7 rue Laghouat.
Il fut à nouveau condamné le 6 janvier 1922, par la treizième chambre du tribunal correctionnel de la Seine, pour escroquerie et tentative de vol.
Domicilié à Longchamps en 1944, où il était ouvrier agricole, Georges Lefort fut abattu par les Allemands à son domicile, route nationale, à 8 h. 30 (selon l’acte de décès). Le village est voisin de celui de Vadencourt-et-Bohéries [2], où des accrochages avec des FTPF avaient eu lieu plus tôt dans la matinée. Dans la nuit, vers quatre heures du matin, une fusillade éclata à Longchamps. Plusieurs civils furent arrêtés ; parmi eux, l’instituteur Wahart, qui venait d’avoir un fils, et Georges Lefort. L’interrogatoire et la fouille du village n’ayant rien donné, les hommes furent libérés. C’est à ce moment-là que Georges Lefort fut abattu, alors qu’il venait de se séparer du groupe pour, semble-t-il, fermer la porte de sa maison. Il fut ainsi l’une des vingt-sept victimes du 14 juin 1944, dans la région de Guise, et le troisième civil.
Le conseil municipal vota la gratuité de la concession perpétuelle de sa tombe dans le cimetière communal. Mais celle-ci disparut sans qu’on sache même son emplacement.
Le nom de Georges Lefort figure sur le monument aux morts de Longchamps.
Sources

SOURCES. État civil d’Évreux (8 Mi 4775) ; registre matricule du bureau d’Évreux (41 R 67). — Sites Internet : site de Vadencourt ; Mémorial GenWeb. — Renseignements Jean-Marie Caudron.

Frédéric Stévenot

[1Longchamps a fusionné avec Vadencourt en 1971.

[2Longchamps a fusionné avec Vadencourt en 1971.

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