Né le 29 juillet 1890 à Aisonville-et-Bernoville (Aisne), tué le 14 juin 1944 à Guise (Aisne) ; propriétaire.

Fils de Charles Marie Auguste de Martimprey, propiétaire âgé de trente-sept ans, et de Valentine Fanny Louise Hennet de Bernoville, son épouse, âgée de vingt-huit ans, Pierre de Martimprey naquit au château d’Aisonville-et-Bernoville. Il se maria le 14 avril 1925 à Paris (VIe arr.), avec Jeanne Marie Joseph de Bérenger.
Étudiant en droit au moment de son incorporation, le 2 octobre 1911, il était domicilié à Aisonville. Il fut versé au 9e régiment de dragons, il fut promu au grade de brigadier le 20 avril 1912, avant d’être libéré le 8 novembre 1913, pourvu d’un certificat de bonne conduite.
Mobilisé dès le 1er août 1914, il fut blessé d’un éclat d’obus au cou le 17 décembre 1914. il devint maréchal des logis le 27 mars 1915. Promu sous-lieutenant à titre provisoire, il passa au 15e régiment d’infanterie, il obtint définitivement ce grade le 20 août 1917.
Le 16 mai 1918, à La Clytte (Belgique), il fut blessé par éclats d’obus à l’abdomen et à la cuisse droite.
Son attitude lui valut d’être cité à l’ordre du régiment le 30 juillet 1918 en ces termes : « jeune officier d’un très beau courage, a largement contribué le 15 mai au succès de l’attaque en exécutant dans des circonstances très difficiles le déplacement de sa section de mitrailleuses en réduisant ainsi au silence des mitrailleuses ennemies qui prenaient de front notre progression ».
Il obtint une autre citation, à l’ordre du corps d’armée, cette fois-ci, le 22 novembre 1918 : « a fait exécuter par sa compagnie le 27.10.1918 malgré un fort bombardement ennemi dans de belles conditions d’ordre, d’audace, de bravoure et de rapidité le passage de la Serre au pont 66 ».
Il fut démobilisé le 19 juillet 1919, en ayant acquis la croix de guerre avec étoile de bronze et étoile de vermeil. Il devint chevalier de la Légion d’honneur par décret présidentiel du 24 mars 1923 (JO du 30 mars).
Affecté de divers problèmes physiques, il fut rappelé à l’activité le 15 août 1939, au 24e régiment régional de garde, puis affecté à la 9e compagnie, avant d’être renvoyé dans ses foyers le 6 décembre 1939 et rayé des cadres par décision présidentielle du 23 avril 1940.
Pierre de Martimprey fut élu maire par le conseil municipal d’Aisonville, à la suite du décès de son père, mort le 31 janvier 1935.
Le 13 juin 1944, il logea au château le commandement de la 5e Cie de FTP. Le lendemain, vers 2 h. 25, il fut réveillé par des Allemands. Il s’habilla (selon l’inventaire) « d’une gabardine gris-bleu, un veston beige, un gilet de même teinte, un pantalon de lainage bleu, une casquette beige avec pois rouges ». « Chaussé de brodequins, [il mit] une musette en bandoulière (dans laquelle il [plaça] un dictionnaire allemand-français), une montre avec attache en cuir et des lunettes avec étui » (ces deux derniers objets sont rendus par Evariste Nicolas après l’exhumation du 31 juillet 1944).
Vers 7 heures du matin, Armand Allizard, jardinier au château de Faÿ, sur la route de La Capelle, vit deux hommes (Pierre de Martimprey et Émile Borgne) appuyés face au mur, les mains levées, gardés par des soldats en armes. Quelques instants plus tard, quatre soldats et un officier SS vinrent les chercher pour les emmener dans la pâture située après le château. Conduits au fond de cette pâture, en contrebas de la route, ils furent abattus d’une rafale de mitraillette dans la tête par les quatre soldats allemands. Les corps restèrent sur place jusqu’en début d’après-midi. Après l’exécution de quatre autres civils, les premiers corps furent traînés par les pieds, et mis dans la fosse où les nouveaux fusillés venaient de tomber.
Bien qu’interdites par les Allemands, des obsèques publiques eurent lieu le lendemain dans l’église de Bernoville, en présence de tous les habitants, au premier rang desquels se trouva le régisseur allemand d’une ferme de la WOL (Wirtschaftoberleitung) voisine. Il fut inhumé dans le cimetière de Bernoville.
Émile Borgne et Pierre de Martimprey furent les quatrième et cinquième civils tués le 14 juin dans la région de Guise.
Déclaré « mort pour la France » le 26 novembre 1946, son nom est cité sur les monuments commémoratifs du château de Fay et de Mennevret, du monument aux morts d’Aisonville-et-Bernoville ; il fut donné à une rue de son village.
Sources

SOURCES. Arch. dép. Aisne : état civil d’Aisonville (5MI564) ; registre matricules, bureau de Saint-Quentin (21R183, n° 1723). — Sites Internet : commune de Vadencourt ; mémorial GenWeb ; Généalogie Aisne.

Frédéric Stévenot

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