Né le 3 octobre 1883 à Landifay (Aisne), victime civile fusillée par les Allemands massacrée le 14 juin 1944 à Bohéries-et-Vadencourt (Aisne) ; manouvrier, ouvrier agricole ; victime civile.

Né de père inconnu et de Marie Joséphine Léonie Oget, festonneuse âgée de vingt-six ans, Jules Oget naquit au domicile de son grand-père maternel, François Garguille Germain Didier Oget, tisseur âgé de quarante-neuf ans.
Au moment de son recensement militaire, Jules Oget (matr. 745) avait été reconnu bon pour le service mais ne savait ni lire ni écrire. Il demeurait à Landifay, où il était manouvrier. Il fut incorporé au 151e régiment d’infanterie où il arriva le 16 novembre 1904. Le 23 novembre suivant, la commission de réforme de Verdun le réforma définitivement pour une fracture ancienne de la cuisse droite.
Il écopa de diverses condamnations, l’une étant mentionnée ainsi : « condamnation armistice, loi du 24 octobre 1919 ». Précédemment, il avait été condamné le 21 mars 1900 par le tribunal de Vervins (Aisne) à 50 francs d’amende avec sursis pour délit de chasse. Il récidiva plus tard, et fut condamné par le même tribunal à la même peine avec sursis, pour chasse à l’aide d’engins prohibés.
Jules Oget se maria à Landifay le 7 mai 1921, avec Marie Hélène Lambert.
Au moment du massacre, Jules Oget était domicilié à la ferme Mulet à Bohéries. L’acte de son décès, dressé à Longchamps le 15 juin 1944 après 20 heures, le déclare décédé à 5 heures, ce qui place sa mort avant la sortie des résistants de la grange et la mort de Marcel Cavroy. Il fut déclaré « mort pour la France » le 20 mai 1945.
Selon l’auteur de la source principalement utilisée ici, l’horaire de l’état-civil, écrit par le maire Houdez et l’instituteur Wahart, est à interpréter comme une reconstitution des évènements. Madame Mulet se réfugia avec ses voisins dans la cave de ses derniers, lors de la prise de possession des lieux par Demeester et Roche, mais oublia d’alerter son ouvrier agricole, Jules Oget, sourd qui dort dans l’écurie. Elle fut blessée aux jambes par la grenade lancée par les Allemands dans la cave lors du deuxième accrochage. Jules Oget fut réveillé, soit par l’incendie de la maison, soit à l’heure habituelle de son lever. Il fut abattu par la mitrailleuse mise en place pour le deuxième accrochage, alors qu’il tentait de fuir en grimpant le versant qui surplombe la ferme.
Il fut le premier des dix civils tués au cours de cette journée.
Le nom de Jules Oget figure sur le monument aux morts de Landifay.
Sources

SOURCES. Arch. dép. Aisne, 5Mi0831 (état civil de Landifay, 1883) ; 21R141 (reg. matr. 1903, Saint-Quentin). — Sites Internet : site personnel de M. Caudron ; Mémorial GenWeb.

Frédéric Stévenot

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