Né le 17 septembre 1914 à Paris (XIVe arr.), exécuté sommairement le 10 juin 1944 à Lissieu (Rhône) ; contremaître ; résistant FFI.

Paul, Robert Pasdelou était le fils de Marie Pasdelou. Il était marié à Marcelle Drevon et avait deux enfants. Il demeurait à Charvieu (Charvieu-Chavagneux, Isère), route de Vienne. Il était contremaître.
Paul Pasdelou était résistant. Le 25 mars 1944, il fut arrêté à Bourg-en-Bresse (Ain) par la police allemande pour « activité terroriste ». Nous savons grâce au témoignage de sa femme, Marcelle Drevon, qu’il fut appréhendé avec son beau-frère, Georges Drevon, et « un ami » (peut-être Georges Didier qui fut également arrêté le 25 mars à Bourg). Paul Pasdelou et son beau-frère furent incarcérés à la prison de Montluc (Lyon, Rhône).
Le 10 juin 1944, Paul Pasdelou, Georges Drevon et dix-sept autres détenus furent extraits de Montluc. Ils furent conduits à Lissieu (Rhône) dans une camionnette bâchée escortée par quatre voitures transportant des militaires allemands. Vers 8 heures 40, le convoi se gara au bord de la route nationale 6, non loin du hameau du Bois Dieu. Les soldats bloquèrent la circulation sur la route à environ 150 mètres au nord et au sud de la camionnette et ils éloignèrent un témoin. Ils firent descendre les prisonniers du véhicule et les exécutèrent à coups de mitraillettes. Ils laissèrent les cadavres sur place. La camionnette et l’une des voitures repartirent dans la direction de Lyon tandis que les trois autres automobiles se dirigèrent vers Villefranche-sur-Saône (Rhône).
Les gendarmes et la police furent alertés le jour même. Ils découvrirent les dix-neuf corps à environ 13 mètres de la chaussée. Ils étaient allongés perpendiculairement à la route nationale, les pieds dirigés vers la voie, faces contre terre. Les enquêteurs ne trouvèrent aucune pièce d’identité ni objet permettant de les identifier. Les cadavres furent transportés à l’institut médico-légal de Lyon.
Le corps de Paul Pasdelou fut décrit comme suit par les gendarmes : « Le cadavre N°4, mesure 1 mètre 73 et paraît âgé de 35 ans environ. Il a les cheveux châtain foncé ; le visage rond ; tout rasé. Est de forte corpulence. Il est vêtu d’un complet bois de rose à rayures ; d’une chemise blanche à rayures bleues ; […] Il est chaussé de chaussettes gris-vert à cotes, de souliers bas acajou. Il était porteur d’un mouchoir blanc avec encadrement rayures jaunes et mauves et portant les initiales "F.J." [ou BJ]. Dans la poche extérieure droite de sa veste, il a été découvert une tranche de pain militaire de forme carrée. » Le médecin légiste précisa dans son rapport : « Le corps enregistré sous le N° 277 est celui d’un homme jeune, une trentaine d’années environ, de grande taille (1m, 80) fortement musclé, d’apparence particulièrement robuste. Les cheveux sont châtains foncés. Comme marque particulière l’on relève une amputation de la phalange unguéale de l’annulaire gauche. […] » Son corps portait trois blessures par balles à la tête, au cou et à l’avant-bras. Il fut identifié le 24 juin 1944 par sa femme. Le procès-verbal de reconnaissance du corps fut établi le 15 décembre 1944 au Service régional d’identité judiciaire de Lyon.
Paul Pasdelou fut homologué FFI. Il obtint le titre d’interné résistant. Son nom est gravé sur la plaque commémorative située à Lissieu, en bordure de la route départementale 306 (anciennement route nationale 6). Son nom apparaît également sur le monument aux morts de Charvieu-Chavagneux.
Voir la monographie du lieu d’exécution
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Rhône, 3808W901, 3460W3, 3460W4, 3335W22, 3335W8. — SHD, Vincennes, inventaire de la sous-série 16P. — Mémorial Genweb.

Jean-Sébastien Chorin

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