Né le 22 août 1920 à Brumath (Bas-Rhin), exécuté sommairement le 12 juillet 1944 à Toussieu (Isère, Rhône) ; maquisard en Haute-Loire.

Jean Heller était juif alsacien. Il était le fils de Fernand Heller, marchand, et de Mélanie Metzger. Il avait un demi-frère, Georges Heller*, né en 1910 à Brumath (Bas-Rhin). Son père décéda à Strasbourg (Bas-Rhin) en janvier 1937. Avant-guerre, Jean Heller demeurait 30 rue Oberlin à Strasbourg. Il était célibataire.
Pendant la guerre, Jean Heller résida au Puy-en-Velay (Haute-Loire). Il intégra un maquis de la Haute-Loire. Il fut arrêté à une date inconnue et incarcéré à la prison de Montluc (Lyon, Rhône).
Le 12 juillet 1944, Jean Heller et vingt-sept autres détenus furent extraits de Montluc. Ils furent conduits à Toussieu (Isère, Rhône), au lieu-dit la Perrière, dans un chemin reliant la route départementale 318 au Bourg de Toussieu, puis ils furent exécutés. Une femme fut témoin du massacre : « vers 18h20, je me trouvais dans un champ lorsque je vis arriver un convoi composé de trois voitures dont deux tractions avant et une camionnette. Quelques temps après je vis descendre des Allemands en uniforme, armés de mitraillettes. Aussitôt suivirent des hommes en civil, enchaînés deux par deux. Les Allemands les firent agenouiller dans le pré, la face tournée du côté opposé à eux. Trois Allemands se placèrent à quelques mètres derrière le groupe et tirèrent des rafales de mitraillettes. Ensuite ils les achevèrent individuellement d’un coup de revolver. […] La fusillade terminée les Allemands montèrent dans les voitures et s’en allèrent. »
Le 14 juillet 1944, les vingt-huit corps furent inhumés au cimetière de Toussieu « en présence d’une foule considérable ».
Le corps de Jean Heller fut décrit ainsi : cheveux châtains moyens, sourcils larges fournis, chemisette bleue en coton, pantalon treillis usagé (empiècements), chaussettes en coton mauve clair, chaussures en cuir noir pointure 42 ou 41. Il fut identifié avant le 2 août 1944 par son oncle.
Jean Heller fut homologué adjudant FFI. Il obtint le titre d’interné résistant et la mention Mort pour la France. Il a reçu à titre posthume le 31 octobre 1952 la carte de Combattant volontaire de la Résistance (CVR). Cité à l’ordre de la division. Médaille de la Résistance. Son nom apparaît sur le monument commémoratif de Toussieu rendant hommage aux vingt-huit fusillés du 12 juillet 1944.
En juin 1944, le demi-frère de Jean Heller, Georges Heller*, fut exécuté dans la Dombes (Ain) par des miliciens.
Voir la monographie du lieu d’exécution
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Rhône, 3808W642, 3460W4, 3335W22, 3335W14.— SHD, Vincennes, inventaire de la sous-série 16P.— Notes d’Aurélie Delbreil.— site Internet Geneanet.— site Internet de Yad Vashem.— Liste des dossiers de demande de la carte de CVR (ONAC de la Haute-Loire). — Mémorial Genweb. — État civil Toussieu.

Jean-Sébastien Chorin

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