Né le 5 juin 1925 à Baronville (Moselle), fusillé le 31 janvier 1944 après condamnation à mort d’une cour martiale du régime de Vichy à la maison d’arrêt de Limoges (Haute-Vienne) ; chauffeur ; résistant FTPF.

Il était le fils de Gaston Chaty et de Gabrielle Pelte. Célibataire, il était domicilié rue de la Bonneterie à Thierville-sur-Meuse (Meuse) et exerçait la profession de chauffeur. Mosellan, il semble envisageable qu’il se soit évadé de la Moselle annexée pour échapper soit au RAD, le Reichsarbeitsdienst, dans lequel la classe 1945 fut incorporée en Moselle en janvier 1943, soit à la Wehrmacht dans laquelle la classe 1945 fut versée en octobre 1943 après son retour du RAD.
Venu se réfugier à Limoges, il fut arrêté en septembre 1943 pour tentative de vol de voiture afin de rejoindre le maquis. Il aurait alors tué deux policiers du commissariat de Limoges lors de son interpellation. Emprisonné, il s’évada en octobre 1943 mais fut dans le même temps condamné à mort par la section spéciale de Limoges (composée de magistrats et de représentants des forces de l’ordre). Philibert Chaty rejoignit alors la Résistance au sein des FTPF, intégrant le maquis de Brigueuil (Charente). Il prit ensuite le commandement d’un groupe de maquisards au lieu-dit La Reille, commune de Cussac (Haute-Vienne). Le groupe fut déplacé le 14 novembre 1943 au Repaire à Chéronnac (Haute-Vienne). Il mena une attaque contre la gendarmerie de Saint-Laurent-sur-Gorre (Haute-Vienne) le 8 décembre 1943 et une contre le maire et le secrétaire de mairie de Champnétery (Haute-Vienne) le 27 décembre de la même année. Il participa, le 18 décembre 1943 à l’exécution du chef de la milice du canton de Montbron (Charente).
L’échec d’une opération à Limoges dans la nuit du 22 au 23 janvier 1944 amena le groupe à se replier sur le territoire de la commune de Saint-Marie-de-Vaux (Haute-Vienne) où Gaston Chaty fut arrêté dès le 23 en même temps qu’Édouard Melchior, Roger Lecureux, René Hergès et Pierre Miguelez. Il fut interné à la maison d’arrêt de Limoges. Il ne semble pas que Gaston Chaty ait été jugé à nouveau par la cour martiale de Vichy. Il fut fusillé le 31 janvier 1944, avec Édouard Melchior, à 18 h. dans l’enceinte de la prison. Il était âgé de 18 ans.
Après avoir été inhumé au cimetière de Louyat à Limoges, son corps fut transféré après la guerre à la nécropole nationale de Chasseneuil-sur-Bonnieure en Charente (section 1, carré D, rang 14, tombe 439). Il obtint le 2 novembre 1949 la mention Mort pour la France.
Le jeune Roger Lecureux, futur pilier des magazines Vaillant puis Pif, venait de rejoindre le maquis de Cussac, ayant fui Paris et le STO le 1er janvier 1944. Lecureux, n’ayant pas tiré au cours de leur tentative d’opération contre le garage de la police de Limoges, fut condamné à 15 ans de travaux forcés. Il fut libéré le 24 aout 1944, lors de la Libération de Limoges.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Haute-Vienne 989 W 378-385 — Bulletin n°26 de l’association des Amis du Musée de la Résistance de Limoges — ANACR Comité Oradour-sur-Vayres — Cussac, Dis-moi Papy, qu’est-ce que la Résistance ?, Collection Résistants en Limousin, 2015 — Archives Municipales Limoges 4 H 142 — Mémorial genweb — Notes Hervé Dupuy et Philippe Wilmouth — État civil (mairie de Limoges, registre des décès 1944 acte n°287.

Michel Thébault, Bernard Pommaret, Dominique Tantin,

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