Né le 24 juillet 1924 à Chambéry (Savoie), mort fusillé sommaire à Badaroux (Lozère) le 29 mai 1944 ; résistant (maquis Bir Hakeim, AS)

André Picon était le fils de Marcel, Auguste et de René, Joséphine Jacquet. Convoqué aux Chantiers de jeunesse, il fut affecté au groupement n° 19 de cet organisme à Meyrueis (Lozère), localité située dans la partie supérieure des gorges de la Jonte, entre le massif de l’Aigoual et le causse Noir au sud et le causse Méjean au nord. Il était employé comme bûcheron au groupe n° 8 de cet organisme à Roquedols, à 2 km à l’est de Meyrueis. Il y régnait une mauvaise ambiance du fait que certains ne supportaient pas les discours maréchalistes tenus par l’encadrement. Les réfractaires et le maquis étaient de leur part objets d’admiration.
Le 21 mai 1944, un groupe de maquisards venus de leur cantonnement au Grand Hôtel du Fangas, près du Mont Aigoual (Gard), conduits par le chef du maquis Bir Hakeim, Jean Capel vinrent dans les locaux du groupement afin de procéder à la réquisition de matériel et de vivres. Capel fit un discours à l’intention des 150 (environ) jeunes présents, les exhortant à rejoindre le maquis. Seuls quatre d’entre aux osèrent répondre favorablement à sa harangue : Albert Cyprien (1924-2002), André Picon, Georges Constantinou, Marcel Liotard, les trois derniers ayant péri dans le combat de La Parade ou ayant été fusillés à Badaroux (Constantinou et Picon).
Aussitôt après leur ralliement à Bir Hakeim, Picon et ses camarades gagnèrent le Grand-Hôtel du Fangas. Ils le quittèrent avec l’ensemble du maquis dans la nuit du au 26 mai 1944 lorsque le cantonnement repéré par un avion de reconnaissance allemand était sur le point d’être attaqué par des éléments de la Milice et des GMR. Après une marche harassante de deux jours, Picon et le gros des maquisards (certains, motorisés étaient aller préparer les nouveaux quartiers ; d’autres, peu nombreux, comme Albert Cyprien s’égarèrent, évitèrent le massacre des 28 et 29 mai et participèrent ensuite à la suite du combat de Bir Hakeim dans l’Hérault sous la direction de Paul Demarne, d’abord puis de François Rouan*) arriva le 27 mai au soir à La Parade. Picon s’installa dans le hameau de La Borie. Le lendemain, les forces d’occupations venues de Mende (Lozère) (Allemands et Arméniens de l’Ost Legion encerclèrent La Parade. Picon participa aux combats. On ignore s’il fit partie des cinq maquisards de La Borie qui se rendirent aux Allemands à 15 heures 30 ou s’il était du groupe plus important retranché dans le « château » Lapeyre qui le firent une demi heure plus tard.
Il fit ensuite partie du groupe de vingt-sept prisonniers qui quittèrent La Parade en camions et que les Allemands livrèrent, à leur arrivée à Mende à la Sipo-SD. Ils furent détenus et très durement torturés dans les caves de la villa Lyonnet où la police allemande avait installé son siège dans les chef-lieu de la Lozère.
Au petit matin, le 29 mai 1944, Picon et les autres prisonniers furent conduits en camion au ravin de la Tourette (commune de Badaroux) en contrebas de ligne de chemin de fer Marvejols – Mende — Labastide-Puylaurent où ils furent fusillés sommairement. Les habitants des maisons les plus proches purent constater avec horreur les sévices dont ils avaient été victimes dans les caves de la Sipo-SD.
Il fut inhumé, avec les autres victimes de la tuerie dans une fosse du cimetière de Badaroux. Picon en fut exhumé le 28 octobre 1944 et ré-inhumé au cimetière d’Albens (Savoie), commune du nord-ouest du département, près de la Haute-Savoie, entre les lacs du Bourget et d’Annecy, où il résidait avant son incorporation aux Chantiers de jeunesse.
Son nom fut inscrit sur le monument aux morts d’Albens (Savoie) et sur le monument érigé à Mourèze (Hérault) en l’honneur des membres du maquis Bir Hakeim morts au combat ou fusillés. Il figure également sur la monument érigé à La Parade (commune de Hures-la Parade, Lozère) pour commémorer les morts du combat de La Parade et les prisonniers exécutés sommairement à Badaroux.
Voir Voir Ravin de la Tourette (commune de Badaroux), 29 mai 1944
Sources

SOURCES : Association pour des études sur la Résistance intérieure (AERI), Association départementale des Anciens de la Résistance de Lozère, ANACR Lozère, La Résistance en Lozère, CDROM accompagné d’un livret, 27 p., Paris, 2006. — Site MemorialGenWeb consulté le 4 août 2017.

André Balent

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